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9 octobre 1708 : bataille de Lesnaya (victoire russe).
La bataille de Lesnaya se déroula le (le selon le calendrier julien et le selon le calendrier suédois) durant la grande guerre du Nord. Une armée russe commandée par Anikita Ivanovitch Repnine et Alexandre Danilovitch Menchikov attaqua par surprise et écrasa l’aile gauche de l’armée suédoise de Charles XII, commandée par Adam Ludwig Lewenhaupt, qui devait rejoindre le gros de l’armée.
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Après la défaite russe lors de la bataille de Narva, le tsar Pierre 1er de Russie profite de la guerre entre Charles XII et Auguste II de Pologne pour rebâtir son armée sous une forme plus moderne. Il reconquiert la Livonie et fait construire la ville de Saint-Pétersbourg. En réaction, Charles XII prépare depuis sa base en Pologne une invasion de la Russie ayant pour but Moscou. Lewenhaupt, l’un des principaux généraux suédois, commande une armée suédoise basée à Riga et, pendant l’été 1708, Charles XII lui donne l’ordre de venir rejoindre l’armée principale, forte de 25 000 hommes, en Pologne. Lewenhaupt doit également ravitailler l’armée suédoise en munitions et en nourriture nécessaires à la campagne.
Toutefois, Lewenhaupt met plus de temps que prévu à rassembler les provisions et à préparer ses troupes. Le 26 septembre, Charles XII, qui attend Lewenhaupt depuis des semaines, quitte son campement et décide d’envahir l’Ukraine, espérant atteindre ce riche grenier à blé avant l’hiver. Les troupes de Lewenhaupt sont à ce moment-là à encore environ 130 kilomètres de l’armée principale. Ayant observé ces mouvements, les Russes décident d’attaquer Lewenhaupt avant que Charles XII ne puisse le soutenir. L’armée russe des généraux Repnine et Menchikov se déplace rapidement pour intercepter les Suédois et les empêcher de traverser la Soj. Comme aucune armée suédoise n’a été vaincue par les Russes en huit ans de guerre, Lewenhaupt n’est pas impressionné par la supériorité numérique russe et se prépare au combat.
Le combat est âprement disputé et les deux camps subissent de lourdes pertes. En fin d’après-midi, une tempête de neige s’abat et désorganise les troupes suédoises, Lewenhaupt donnant alors l’ordre de la retraite pour ne pas risquer de perdre les provisions. Les Suédois sont néanmoins forcés d’abandonner beaucoup de chariots de ravitaillement en raison du terrain boueux, les utilisant alors comme remparts pour couvrir leur retraite. L’attaque russe contre cette forteresse de chariots est repoussée et l’armée russe se retire alors avant la nuit. Néanmoins, environ 3 000 Suédois ont été séparés de l’armée principale durant la bataille et la retraite et seulement la moitié arrivera à regagner la Courlande, le reste étant pris ou tués par la cavalerie cosaque.
Les Suédois ont perdu environ 5 000 hommes contre 3 000 pour les Russes, et, dans sa hâte de rejoindre l’armée de Charles XII, Lewenhaupt décide d’abandonner les canons, le bétail et la plus grande partie de la nourriture, ce qui cause la mutinerie d’une partie de ses troupes. Après avoir volé de l’alcool, environ un millier de soldats suédois s’enivrent et Lewenhaupt est forcé de les abandonner dans les bois. Il rejoint finalement l’armée principale le 8 octobre avec moins de 6 000 hommes et sans presque aucune provision, ne faisant ainsi qu’accroître les problèmes de ravitaillement de Charles XII.
De son côté, l’armée russe est désormais convaincue qu’elle peut rivaliser avec les Suédois et cette confiance nouvelle va l’aider durant la campagne de 1709 à l’issue de laquelle elle va remporter la bataille décisive de Poltava.
Source : WIKIPEDIA
9 octobre 1806 : bataille de Schleiz.
La bataille de Schleiz se déroula le à Schleiz, dans le royaume de Prusse. Elle opposa le 1er corps français de la Grande Armée commandé par le maréchal Jean-Baptiste Bernadotte aux troupes prussiennes et saxonnes sous les ordres du général prussien Bogislav Friedrich Emanuel von Tauentzien. L’affrontement — le premier de la guerre de la Quatrième Coalition — se solda par une victoire française.
Alors qu’elle progressait au nord à travers la forêt de Franconie, l’armée française dirigée par l’empereur Napoléon 1er tomba sur la gauche du dispositif prusso-saxon établi en bordure du territoire prussien et de la Saxe. Le , la division du général Drouet d’Erlon, appartenant au 1er corps de Bernadotte, se heurta aux avant-postes prussiens de Tauentzien. Devant la supériorité numérique des Français, ce dernier battit en retraite, poursuivi énergiquement par le maréchal Murat arrivé sur place. Un contingent prussien isolé du gros des troupes fut taillé en pièces par la cavalerie française tandis que le reste des forces de Tauentzien se repliait au nord, atteignant Auma dans la soirée.
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Le , alors que faisait rage la guerre de la Troisième Coalition, le roi Frédéric-Guillaume III de Prusse et le tsar de Russie Alexandre 1er se réunirent à Potsdam pour discuter de la conduite à tenir à l’égard de la France. Les deux souverains s’entendirent pour adresser à Napoléon 1er un ultimatum stipulant qu’en cas de refus de ce dernier d’évacuer la Hollande et la Suisse d’une part, et de renoncer à la couronne d’Italie d’autre part, la Prusse entrerait en guerre contre la France aux côtés de l’Autriche et de la Russie.
La situation avait fortement évolué depuis septembre, époque à laquelle la Prusse avait mobilisé son armée contre la Russie alors que le tsar réclamait avec insistance l’entrée de la Prusse au sein de la Troisième Coalition. Le gouvernement de Frédéric-Guillaume fut cependant irrité par le passage des troupes napoléoniennes sur son territoire d’Ansbach, en , et se montra dès lors nettement plus ouvert à une entente avec la Russie. De son côté, Napoléon avait gardé auprès de lui l’ambassadeur prussien Christian von Haugwitz qui assista à la victoire française d’Austerlitz le . Quelque temps plus tard, l’Autriche sollicita la paix et la Russie retira ses troupes, ce qui mit un terme à la coalition.
Le , Napoléon força la Prusse à accepter le transfert de certains territoires prussiens en échange de la rétrocession du Hanovre, alors sous contrôle de la France. L’invasion du royaume de Naples par les forces napoléoniennes, commencée le , fut achevée le avec la chute du dernier point de résistance. Deux jours après, l’Empereur créa la confédération du Rhin, un regroupement d’« États satellites » de la France situé en plein cœur du territoire allemand. Les agissements de Napoléon ne furent pas sans conséquences à Berlin où les partisans de la guerre, menés par la reine Louise, étaient de plus en plus écoutés. Le pacifique Haugwitz fut démis de ses fonctions ministérielles et l’état de guerre entre la Prusse et la France fut proclamé le .
La Prusse mobilisa 171 000 soldats, dont 35 000 cavaliers, 15 000 artilleurs et 20 000 alliés saxons. Ces forces se répartissaient en trois groupes : le duc Charles-Guillaume-Ferdinand de Brunswick-Wolfenbüttel reçut le commandement du centre à proximité de Leipzig et de Naumbourg ; l’aile gauche, sous la direction du General der Infanterie Frédéric-Louis de Hohenlohe-Ingelfingen, se rassembla près de Dresde, avec dans ses rangs un contingent saxon ; l’aile droite, enfin, se positionna entre Göttingen et Mühlhausen sous l’autorité combinée des généraux Ernst von Rüchel et Gebhard Leberecht von Blücher.
Informé des préparatifs de guerre prussiens, Napoléon annonça le la levée de 50 000 conscrits de la classe 1806 et mit les troupes stationnées sur le territoire allemand en état d’alerte. Lorsqu’il sut que l’armée saxonne avait fusionné avec son homologue prussienne, il regroupa de toute urgence la Grande Armée afin d’anéantir ses adversaires. Le , l’Empereur édicta l’ordre de marche pour l’invasion de l’électorat de Saxe. Le 1er corps du maréchal Jean-Baptiste Bernadotte progressait en tête de la colonne centre, suivi par le 3e corps du maréchal Louis Nicolas Davout, le gros de la réserve de cavalerie aux ordres du maréchal Joachim Murat et la Garde impériale dirigée par le maréchal François Joseph Lefebvre. La colonne de droite était formée par le 4e corps du maréchal Jean-de-Dieu Soult en tête, avec en arrière le 6e corps du maréchal Michel Ney et les troupes bavaroises. À gauche s’avançaient respectivement le 5e corps du maréchal Jean Lannes et le 7e corps du maréchal Pierre Augereau. Napoléon avait défini la progression de son armée comme suit : la colonne de droite marcherait en direction de Hof, la colonne centre de Kronach jusqu’à Schleiz et la colonne de gauche de Cobourg jusqu’à la ville de Saalfeld.
La colonne de droite alignait 59 131 hommes, englobant les effectifs du 4e corps (30 956 fantassins, 1 567 cavaliers et 48 canons) et ceux du 6e corps (18 414 fantassins, 1 094 cavaliers et 24 canons) ainsi que la division bavaroise du lieutenant-général Carl Philipp von Wrede qui comptait 6 000 fantassins, 1 100 cavaliers et 18 canons. La colonne de gauche, la plus faible du dispositif français, comprenait les 19 389 fantassins, les 1 560 cavaliers et les 28 canons du 5e corps, auxquels s’ajoutait le 7e corps avec ses 15 931 fantassins, ses 1 175 cavaliers et ses 36 canons. La colonne centre, forte de 75 637 hommes, avait ses effectifs répartis entre le 1er corps (19 014 fantassins, 1 580 cavaliers et 34 canons), le 3e corps (28 655 fantassins, 1 538 cavaliers et 44 canons), la Garde impériale (4 900 fantassins, 2 400 cavaliers et 36 canons) et la réserve de cavalerie (17 550 cavaliers et 30 canons). Ces effectifs ne prenaient pas en compte les 9 000 artilleurs, sapeurs et autres corps de service.
Le haut commandement prussien tint plusieurs conseils de guerre qui ne débouchèrent néanmoins sur aucune stratégie d’ensemble. Le , une reconnaissance révéla que l’armée de Napoléon avait quitté Bayreuth pour se diriger au nord vers la Saxe. Pour parer à cette menace, Hohenlohe se dirigea sur Rudolstadt tandis que le duc de Brunswick fit de même sur Erfurt ; Rüchel, de son côté, devait occuper Gotha. L’aile droite reçut la mission d’expédier des détachements sur Fulda afin de menacer les lignes de communications françaises ; quant à la réserve, sous le duc Eugène-Frédéric de Wurtemberg, elle devait quitter Magdebourg pour Halle.
Au nord-ouest de la Bohême s’étendaient la forêt de Thuringe et la forêt de Franconie, sises dans un relief montagneux d’environ 750 m d’altitude et qui n’étaient traversées en 1806 que par des routes mauvaises et difficilement praticables. Pour pénétrer en territoire ennemi, Napoléon privilégia la zone où le terrain était le moins accidenté, à savoir l’Est de la forêt de Franconie. L’armée française franchit la frontière saxonne le , précédée par un écran de cavalerie légère. N’étant pas absolument certain de l’emplacement exact des troupes prusso-saxonnes, Napoléon déploya son armée en « bataillon carré » afin d’être en mesure de faire face à une attaque dans n’importe quelle direction.
Le contingent de cavalerie légère en avant du dispositif français était mené par le maréchal Murat en personne. À l’est, la brigade du général Antoine Charles Louis de Lasalle était en reconnaissance aux abords de Hof tandis que celle du général Jean-Baptiste Milhaud explorait la région en direction de Saalfeld à l’ouest. Napoléon avait également donné l’ordre au général Pierre Wattier de se porter aussi loin que possible en avant du 1er corps avec un régiment de sa brigade. Toutes ces manœuvres avaient pour but de localiser précisément les unités prussiennes et saxonnes et de fournir un plan détaillé du réseau routier. Le 8, les cavaliers de Murat s’emparèrent du pont de Saalburg-Ebersdorf et forcèrent le petit détachement de garde à rétrograder sur Gefell. Ce dernier y fut rejoint par le général-major Tauentzien dont la division reculait vers le nord depuis Hof. Le commandant prussien regroupa ses hommes dans la soirée, à hauteur de la petite ville de Schleiz.
À ce moment, près de 9 000 Saxons étaient stationnés à Auma, à 15 km au nord-est de Schleiz. Un détachement prussien sous les ordres du colonel Carl Andreas von Boguslawski était en poste à 18 km de là, dans la ville de Neustadt an der Orla. En outre, à 20 km de Schleiz, 600 cavaliers commandés par le général-major Christian Ludwig Schimmelpfennig occupaient Pößneck. À cet ensemble s’ajoutait la division Tauentzien forte de 6 000 Prussiens et de 3 000 Saxons. En face, Bernadotte disposait de trois divisions d’infanterie sous les ordres respectifs des généraux Jean-Baptiste Drouet d’Erlon, Pierre Dupont de l’Étang et Olivier Macoux Rivaud de La Raffinière, ainsi qu’une brigade de cavalerie sous le général Jacques Louis François de Tilly. Le parc d’artillerie de réserve était sous la responsabilité du général de division Jean-Baptiste Éblé.
Le , un premier engagement opposa les troupes de Bernadotte et de Tauentzien près du bois d’Oschitz, au sud de Schleiz. Bernadotte ordonna au brigadier François Werlé de nettoyer la forêt sur la droite alors que la division Drouet d’Erlon se dirigeait sur la ville. L’infanterie progressa en milieu boisé, suivie par le régiment de cavalerie de Wattier. L’avant-garde de Werlé réussit finalement à prendre possession du bois mais la présence des Prussiens du général Bila l’empêcha de pousser plus avant.
À 2 h 00, les Français se déployèrent en force et Tauentzien décida d’abandonner Schleiz. Sa division se replia au nord sous la protection de Bila, dont l’arrière-garde se composait d’un bataillon d’infanterie et d’un régiment et demi de cavalerie. Drouet d’Erlon donna l’assaut vers 4 h 00 et expulsa de Schleiz les dernières unités prussiennes. Au nord de la ville, Murat chargea l’arrière-garde de Tauentzien avec le 4e régiment de hussards mais l’assaut fut repoussé par les cavaliers prussiens. Renforcé peu après par le 5e régiment de chasseurs à cheval et soutenu par l’infanterie, Murat refoula peu à peu les troupes de Bila dans les bois au nord d’Oettersdorf.
Quelque temps auparavant, Tauentzien avait détaché un officier du nom de Hobe avec un bataillon, un escadron et deux canons à Crispendorf, à environ 6 km à l’ouest de Schleiz, avec pour mission de protéger le flanc droit des Prussiens et de maintenir le contact avec la cavalerie de Schimmelpfennig à Pößneck. Lorsque Tauentzien commença à décrocher, Hobe se replia à son tour vers le nord-est pour faire sa jonction avec le reste de la division. Dans les bois près de Pörmitz, un village situé à 4 km au nord de Schleiz, son détachement se retrouva piégé entre la cavalerie de Murat et l’un des bataillons de Drouet d’Erlon. Empêtré dans une zone marécageuse, le contingent de Hobe fut sévèrement étrillé. La majorité des pertes enregistrées par les Prussiens ce jour-là provinrent d’ailleurs du détachement de Hobe. Au total, 12 officiers et 554 hommes furent tués, blessés, capturés ou disparus ; un canon fut également pris par les Français dont les pertes furent probablement limitées.
Pour le biographe de Bernadotte Dunbar Plunket Barton, le combat de Schleiz est « un bon exemple de coopération efficace entre l’infanterie et la cavalerie ». Bernadotte, dans son rapport, essaya de transformer cet accrochage somme toute mineur en une grande bataille, ce qui n’empêcha pas Napoléon d’en rendre compte en termes honorables dans le Bulletin de la Grande Armée du .
Les troupes de Tauentzien, épuisées et affamées, reculèrent sur Auma où elles installèrent leur bivouac à 7 h 00 du soir. Le renfort des soldats saxons du général de cavalerie Hans Gottlob von Zezschwitz porta à 16 400 le nombre d’hommes qui stationnaient dans la ville. Ce soir-là, Boguslawski et ses 3 000 soldats étaient toujours à Neustadt tandis que les 600 cavaliers de Schimmelpfennig demeuraient à Pößneck. Le flanc ouest était gardé par la division du prince Louis-Ferdinand de Prusse (8 000 hommes) et le flanc est par une fraction du corps de Hohenlohe (8 000 hommes également) à Orlamünde, au sud de Iéna.
Pendant ce temps, le reste de l’armée prussienne se trouvait à l’ouest avec le corps principal du duc de Brunswick à Erfurt, Rüchel près de Gotha et Blücher à Eisenach. Le grand-duc Charles-Auguste de Saxe-Weimar-Eisenach, à la tête d’un corps de 11 000 hommes précédé d’une avant-garde, était à Schmalkalden et un détachement sous le général Christian Ludwig von Winning occupait Vacha. Plus éloignée, la réserve du duc de Wurtemberg était stationnée au nord entre Halle et Magdebourg.
À l’annonce du combat de Schleiz, Hohenlohe songea à regrouper son aile gauche entre Iéna et Rudolstadt puis à faire mouvement vers l’est pour soutenir Tauentzien et Zeschwitz. Toutefois, le duc de Brunswick rejeta ce plan et Hohenlohe dut suspendre la manœuvre. En outre, ses dépêches confuses adressées à Louis-Ferdinand furent mal interprétées par le jeune prince qui se croyait assez fort pour défendre Saalfeld face au corps français de Lannes. La bataille de Saalfeld eut lieu le lendemain entre les deux partis.
Source : WIKIPEDIA
9 octobre 1854 : début du siège de Sébastopol (guerre de Crimée).
Le siège de Sébastopol est l’épisode principal de la guerre de Crimée. Pénible et meurtrier, il dura onze mois, du au . Le choléra, le scorbut et d’autres maladies firent de nombreux morts. Dans ses Récits de Sébastopol, Léon Tolstoï détailla le siège avec un style mêlant le reportage et la fiction.
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En , les troupes alliées (britanniques, françaises et sardes) atteignirent la Crimée et commencèrent le siège de Sébastopol, port d’attache de la Marine impériale russe sur la mer Noire dont la flotte menaçait la Méditerranée, mais avant que la ville ne fût encerclée, l’armée impériale russe parvint à s’en échapper.
Au début du mois d’octobre, les troupes du génie françaises et britanniques utilisèrent deux bases : les Français principalement le port fortifié de la baie de Kamiech et les Britanniques la base de Balaklava où ils font construire une ligne de chemin de fer. Ensuite, la construction d’une ligne de siège commença autour des hauteurs de Cherson au sud de Sébastopol. Les troupes creusèrent des abris, des tranchées et installèrent leurs canons.
L’armée russe et son commandant le prince Alexandre Menchikov partis, la défense de Sébastopol avait été confiée aux vice-amiraux Vladimir Alexeïevitch Kornilov et Pavel Nakhimov, assistés par l’ingénieur en chef de Menchikov, le lieutenant-colonel Édouard Totleben. Les forces militaires disponibles pour défendre la ville étaient de 4 500 miliciens, 2 700 artilleurs, 4 400 marins, 18 500 hommes d’équipage et 5 000 ouvriers, soit un total d’environ 35 000 hommes.
Pour protéger le port, les Russes commencèrent par saborder leurs navires dont ils utilisèrent les canons comme artillerie et les équipages comme soldats. Ces navires coulés volontairement, en 1855 comprenaient le Grand-Duc Constantin, le Ville de Paris (de chacun 120 canons), le Brave, l’Impératrice Maria, le Tchesmé, le Iagoudiil (84 canons), le Kovarna (60 canons), le Koulevtchi (54 canons), la frégate à vapeur Vladimir, les bateaux à vapeur Gromonossets, Bessarabia, Danube, Odessa, Elbrose et Krym.
À la mi-, les Alliés avaient 120 canons prêts à tirer sur Sébastopol ; les Russes en avaient environ trois fois plus pour riposter et se défendre des attaques de l’infanterie.
La bataille débute le . L’artillerie russe détruit un dépôt de munitions des Français, réduisant les canons de ceux-ci au silence. Les tirs britanniques sur le dépôt russe dans la redoute de Malakoff tuent l’amiral Kornilov, privent les canons russes de munitions et ouvrent une brèche dans les défenses de la ville. Cependant, Français et Britanniques ne lancent pas leur infanterie à l’assaut de la ville et une issue rapide fut probablement manquée.
Au même moment, les navires alliés pilonnent les défenses russes, avec des résultats décevants, les navires se voyant infliger plus de dégâts qu’il n’en causent aux Russes. Les bombardements continuent les jours suivants mais les Russes parviennent à réparer les dégâts causés en travaillant la nuit. La même situation va se répéter tout au long du siège.
D’octobre à , les batailles de Balaklava et d’Inkerman ont lieu de l’autre côté de la ligne de siège. Après Inkerman, les Russes comprennent que le siège de Sébastapol ne sera pas levé grâce à une bataille traditionnelle. Ils transfèrent donc leurs troupes petit à petit dans la ville pour aider les défenseurs. Vers la fin novembre, le temps se dégrade et l’hiver dévaste les campements alliés et leurs réserves de nourriture. Les hommes et les chevaux tombent malades et souffrent de la faim dans ces conditions difficiles.
Alors que Totleben fait étendre les fortifications autour du Grand Redan, l’ingénieur en chef britannique John Burgoyne cherche une solution pour prendre Malakoff, action qu’il juge indispensable pour s’emparer ensuite de Sébastopol. Des travaux sont entrepris pour rapprocher les Alliés de Malakoff. En réponse, Totleben fait creuser des fossés d’où les Russes peuvent tirer sur leurs assiégeants. Ces fossés deviennent alors l’objectif premier des Alliés.
Une fois l’hiver passé, les Alliés peuvent rétablir leurs routes d’approvisionnement. Une voie ferrée est utilisée pour amener des vivres de Balaklava jusqu’au front, livrant plus de 500 canons et des munitions. À partir du (le dimanche de Pâques selon le calendrier grégorien), les Alliés reprennent le bombardement des défenses russes. Le , le général Michel Bizot, qui commandait le Génie, est touché par une balle russe et meurt quelques jours plus tard (le ). Le , l’amiral Nakhimov meurt d’une blessure à la tête infligée par un tireur d’élite allié. Le , les Français parviennent à s’emparer de la position fortifiée de Malakoff grâce à un assaut parfaitement coordonné. La forteresse devient alors intenable et les Russes l’évacuent après avoir détruit ses fortifications. Trois jours plus tard, la ville de Sébastopol finit par se rendre.
Bien que Sébastopol se soit défendue héroïquement et que son attaque ait coûté la vie à de nombreux Alliés, sa chute marque le début de la défaite russe lors de la guerre de Crimée.
Source : WIKIPEDIA
9 octobre 1861 : bataille de Santa Rosa Island (guerre de Sécession).
La bataille de Santa Rosa Island, qui se déroule le durant la guerre de Sécession, est une tentative des troupes confédérées visant à prendre Fort Pickens, tenu par l’Armée de l’Union, sur Santa Rosa Island près de Pensacola en Floride.
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Santa Rosa Island est une île longue de près de 65 km et située près des côtes de la Floride à environ 50 km de l’Alabama non loin du port de Pensacola. Le Fort Pickens la protège au niveau de son côté occidental. En 1861, le fort est tenu par des soldats de plusieurs compagnies d’infanterie et d’artillerie sous le commandement du Colonel Harvey Brown. Cinq compagnies (234 hommes) du 6e d’infanterie des volontaires de New York (Afro-Américains en grande partie) commandées par le colonel William Wilson sont basées dans un camp situé à environ 2 km à l’est du fort. Au total, l’union dispose d’environ 600 hommes.
Le , environ 1 000 Confédérés commandés par le général de brigade Richard Anderson traversent le bras de mer (à partir de Pensacola) séparant le continent de l’île à bord de deux bateaux à vapeur pour prendre par surprise les forces de l’Union présentes sur l’île. Ils débarquent au nord de l’île à environ 6 km à l’est du fort. Anderson organise ses forces en trois colonnes et s’avance dans le noir. Après avoir avancé d’un peu moins de 5 km, ils prennent par surprise le 6e régiment de volontaires de New York qui est rapidement mis en déroute. Le camp sera détruit et pillé par les Confédérés. Anderson se rend compte que le fort est maintenant au courant de leur présence et sait qu’une fois la clarté du matin revenue que ses embarcations pourraient être la cible de navires armés de l’Union. Il décide donc de se replier. Le fort est alarmé et des renforts sont envoyés vers le camp sous le commandement du Major Israel Vodges. Ce dernier finira par tomber sur les troupes Confédérées qui se repliaient et de nouveaux combats eurent lieu. Vodges sera capturé alors que de nouveaux renforts furent envoyés à partir du fort. Les derniers renforts rencontrèrent les Confédérés au niveau du lieu d’embarquement. Ils tirèrent de la plage sur les hommes qui regagnaient les navires en causant des pertes importantes. Anderson fut sévèrement blessé lors de cette dernière attaque.
Le bilan pour l’Armée de l’Union est de 14 morts, 29 blessés et 24 prisonniers. Le bilan des Confédérés est de 18 tués, 39 blessés et 30 prisonniers. Chaque camp dira par la suite qu’il a remporté la bataille (en gonflant les pertes de l’ennemi). La bataille ne sera pourtant pas décisive pour la région et le fort ne fut plus jamais attaqué. Les troupes confédérées basées à Pensacola fuirent la région en 1862 à la suite de l’attaque de l’Armée de l’Union à partir de l’Alabama. Cette ville fut abandonnée après que les infrastructures militaires furent détruites. Le Fort Pickens et le site de la bataille sont préservés au sein du Gulf Islands National Seashore.
Source : WIKIPEDIA
9 octobre 1864 : bataille de Tom’s Brook (guerre de Sécession).
La bataille de Tom’s Brook s’est déroulée le , dans le comté de Shenandoah, en Virginie au cours de la campagne de la vallée de la Shenandoah dirigée par Philip Sheridan lors de la guerre de Sécession. C’est une importante victoire de l’Union, qui est surnommée d’un ton moqueur The Woodstock Races (les courses de Woodstock) en raison de la rapidité de la retraite confédérée.
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Après sa victoire à Fisher’s Hill, le major général Philip Sheridan poursuit l’armée confédérée de Jubal A. Early de la vallée de la Shenandoah jusqu’à proximité de Staunton. Le 6 octobre, Sheridan commence à se retirer, pendant que sa cavalerie brûle tout ce qui peut être considéré comme d’une importance militaire, y compris des granges et des moulins. Renforcé par la division du major général Joseph B. Kershaw, Early suit. Le major général Thomas L. Rosser arrive de Petersburg pour prendre le commandement de la division confédérée de cavalerie du major général Fitzhugh Lee et harceler le retrait fédéral.
Le 9 octobre, les troupes de l’Union du brigadier général Alfred Torbert se retournent contre leurs poursuivants, mettant en déroute les divisions de Rosser, dont les cavaliers sont repoussés par Custer dans une manœuvre de flanc le long de la base de Spiker’s Hill, au-delà de la Back Road, et de Lunsford L. Lomax, qui est placée dans le voisinage de la Valley Pike, à Tom’s Brook.
Le deux brigades de la division de Custer frappent les trois brigades de la division de Rosser avec une supériorité numérique de plus de 1 000 hommes. Par ailleurs, le terrain, dégagé et avec peu d’obstacles, est propice à un combat de cavalerie. Les troupes confédérées attendent dans des positions solides sur une petite crête surplombant le cours d’eau. Après avoir déterminé le point faible du dispositif de Rosser, Custer fait charger ses troupes contre celui-ci. Merrit fait alors mouvement pour tomber sur les hommes de Lomax et fait la jonction avec les troupes de Custer. Après avoir soutenu l’impact unioniste, les flancs confédérés commencent à céder et Merrit et Custer renouvellent une charge sur l’ensemble du front.
Avec cette victoire, la cavalerie de l’Union obtient une écrasante supériorité dans la vallée.
Source : WIKIPEDIA
9 octobre 1882 : mort du LCL Froidevaux.
Commandant les secours des sapeur-pompiers de Paris qui interviennent sur un incendie gigantesque rue de Charonne, le lieutenant-colonel F-X Froidevaux (officier saint-cyrien et commandant en second du régiment de sapeur-pompiers) est écrasé par une poutre alors qu’il mène une reconnaissance du sinistre. Il a droit à des obsèques solennelles et un tableau est même commandé au peintre Emile Renard par le gouvernement pour marquer sa « mort au feu ».
9 octobre 1890 : l’Éole (Avion 1) de Clément Ader, effectue son premier vol motorisé.
Il réussit à le faire s’élever à 20 centimètres au-dessus du sol, sur 50 mètres de distance.
L’Éole, équipée d’un moteur à vapeur de 20 ch, est une machine à la voilure complexe, inspirée dans sa forme de celle de la chauve-souris. Sa géométrie est modifiable en vol à l’aide de six manivelles. On peut ainsi faire varier la surface, pivoter les ailes d’avant en arrière, modifier la cambrure et fléchir les bouts d’aile vers le haut ou vers le bas. Il existe également un réglage du moteur et des pédales pour la direction au sol. Néanmoins il n’y a pas de gouverne de direction en vol. L’image ci-contre est assez fidèle, sauf à propos du train qui était constitué de roues…
La première tentative aux commandes de l’Éole a lieu le dans le parc du château de Gretz-Armainvilliers, au sud-est de Paris. Les traces laissées par les roues dans le sol meuble ont été moins marquées à un endroit et ont totalement disparu sur une cinquantaine de mètres. Son engin a quitté le sol ; Ader effectue ce jour-là le premier décollage motorisé d’un engin plus lourd que l’air. Les seuls témoins sont ses employés.
Intéressée par le projet, l’Armée contacte Ader, qui effectue un deuxième vol à bord de l’Éole en septembre 1891. L’appareil impressionne positivement les militaires qui commandent à Ader un appareil plus puissant.
9 octobre 1914 : naissance de Guy Charmot, médecin militaire et compagnon de la Libération.
Issu d’une famille de fonctionnaires, il est petit-fils d’instituteur et arrière-petit-fils d’un gendarme originaire du Doubs qui s’était installé dans le sud après l’annexion du comté de Nice. Il est le fils d’Ulysse Charmot, inspecteur de l’enregistrement au service des impôts, et de Claire Esmieu, issue d’une vieille famille provençale de Manosque. En 1948, il se marie avec Édith Dubuisson (1922-2011), étudiante en médecine en même temps que lui, fille d’une amie de sa mère qui lui avait refusé la main de sa fille car l’outre-mer l’attirait trop. Édith Dubuisson honore sa demande en mariage en acceptant de vivre en Afrique, refusant la vie de broussarde et lui demandant de passer les concours. De cette union naît Dominique Charmot-Bensimon à Dakar en 1951, scolarisée en France, puis étudiante à Jussieu, avant de devenir maître de conférences de biologie à l’université de la Méditerranée Aix-Marseille II.
Au contact de personnalités de son entourage qui ont été des pionniers à Dakar, à Brazzaville et au Gabon, à l’époque où Albert Schweitzer fonde l’hôpital Albert Schweitzer de Lambaréné, Guy Charmot se passionne pour l’aventure. Quand il envisage de devenir médecin, ses parents souhaitent qu’il fasse ses études dans le cadre militaire, car l’armée paie les études. Il entre en 1934 à l’École du service de santé militaire de Lyon (devenue l’École de santé des armées). Très jeune, il est attiré par une carrière dans le service de santé des troupes coloniales, en particulier l’activité d’assistance médicale indigène, car les colonies sont à l’époque synonymes d’aventures. À l’exception de la fièvre jaune, qu’on savait alors prévenir par la vaccination, on connaissait peu de choses sur les pathologies parasitaires, bactériennes ou virales du continent africain et qu’un monde de recherches s’ouvrait pour découvrir les médicaments et vaccins nécessaires.
En , il devient docteur en médecine. Il est affecté dans un régiment de chasseurs à pied à Saint-Avold. En 1939, à la fin de ses études, il rejoint l’École d’application du service de santé des troupes coloniales à Marseille, au Pharo.
En , Guy Charmot est en attente d’une affectation pour l’Afrique occidentale française. Il est médecin-lieutenant d’active au 49e régiment d’artillerie coloniale (RAC). En , il est désigné pour les colonies, mais il obtient de rester en France avec son régiment dans le secteur défensif de la Sarre, à Morhange, dans la Moselle, endroit jugé sensible selon l’État-Major pour la défense de la ligne Maginot. Il doit partir pour l’outre-mer contre sa volonté.
Il embarque en mars 1940 à Bordeaux pour Dakar afin de rejoindre son affectation dans le nord de la Côte d’Ivoire.
Sans avoir entendu l’appel du général de Gaulle du , mais se sentant humilié par l’Armistice, il est convaincu par son camarade Marcel Orsini de se joindre au groupe de dissidents qui s’est formé à Bobo-Dioulasso. Il passe dès juillet 1940 en pirogue de Haute-Volta au Gold Coast, puis au Cameroun où il rallie les Forces françaises libres en septembre. Il est ainsi l’un des 4 médecins militaires de l’Afrique occidentale française qui s’évadent de ce territoire resté fidèle à Vichy. Il est incorporé au 3e bataillon du 1er régiment de Tirailleurs du Cameroun. Début novembre, il est acheminé par mer vers Libreville et débarqué à l’embouchure de la Tsini. Il embarque pour Douala après la victoire.
Fin , le 3e bataillon gagne Maroua, dans le Nord-Cameroun, et installe son camp aux portes de la ville. C’est là qu’il prend le nom de « bataillon de marche n° 4 » (BM 4), en application de l’ordre n° 40 du . Affecté comme médecin au BM 4 dès sa formation, il part du Cameroun en décembre 1940 pour rejoindre en Palestine la 1re brigade coloniale du lieutenant-colonel René Génin.
Guy Charmot prend part à la campagne de Syrie en juin 1941 avec le BM 4. Pour cela, successivement le , il quitte Maroua et se regroupe à Massageit, campement situé à 80 km au Nord-Est de Fort-Lamy, où il reste pendant les opérations de Koufra. Le , arrive l’ordre de départ vers l’Est. Il passe successivement par Bokoro, Ati, Abeche, franchit la frontière entre Adre et El Geneina et gagne El Fasher puis El Obeid au Soudan où il est embarqué sur train le . Il atteint Le Caire, passe le canal de Suez à El Qantara et débarque le à Qastana (Palestine) dans un camp où sont regroupées les Forces françaises libres.
Avec celles-ci, il participe à la campagne de Syrie, franchissant la frontière le , peu après bombardée et mitraillée par des avions. Il attaque, le 16, le village de Kissoue, où il subira des tirs d’artillerie, puis fait route vers Damas, qu’il atteint le , et vers Alep et Homs. Après la cessation des hostilités le , il s’installe à Damas dans la caserne Hamidieh.
Le , il part pour l’Éthiopie : embarquement à Suez le à bord du Cap Saint Jacques et débarquement le à Berbera. Il est regroupé avec les Anglais et les Sud-Africains à Buramo pour participer à la prise de Gondar en décembre 1941, nécessaire pour maintenir les intérêts français du chemin de fer d’Addis-Abeba à Djibouti. Il s’installe ensuite à Dire-Daoua, loin des combats qui se déroulent en Libye. Enfin, le , arrive l’ordre de retour : il embarque à Berbera sur le Burma, débarque à Suez, puis arrive à Beyrouth.
C’est l’époque où Erwin Rommel fonce à travers la Libye avec pour objectif la conquête de l’Égypte. Ceci explique que le BM 4 se voit confier la mission d’établir une position défensive dans les montagnes du Liban, entre le village d’Antoura-Mtein et le col de Zahle. Ces travaux seront inspectés par le général de Gaulle, pendant le mois d’août. L’Afrika Korps étant arrêté devant El Alamein, cette mission devient sans objet et il s’installe le dans une caserne de Tripoli.
Cette presque vie de garnison cesse le lorsqu’il reçoit son affectation dans les rangs de la 2e brigade française libre de la 1re division française libre en Libye, à Tobrouk. Quelques jours plus tard, Guy Charmot participe aux combats de la campagne de Tunisie. En Tunisie, la 1re division française libre relève la 51e division britannique et le bataillon prend position, au cours de la nuit du au , dans un bois d’oliviers, à l’ouest et au sud du Djebel Takrouna, solidement tenu par les Allemands. L’attaque est menée le . L’assaut est très dur, des combats individuels sont livrés à la mitraillette et à la grenade et les pertes sont importantes. Les tirs cessent le .
Après un bref retour en Libye, à Zouara, le BM 4 revient en Tunisie et s’installe dans une oliveraie entre Nabeul et Hammamet.
Le BM 4 débarque le au port de Naples et il est transporté d’abord à Frigano Maggiore, puis à Montemarano et Castelvedere Di Calore, passe le Garigliano en attendant l’offensive contre la ligne Gustave qui débute le . Guy Charmot se distingue particulièrement durant la campagne d’Italie, au cours des combats des 17 au , poussant au plus loin ses postes de secours et sauvant ainsi plusieurs de ses camarades de combat par la rapidité de ses interventions sur la ligne de feu.
Le , il est devant Tivoli où la 2e brigade pénètre le . Après la traversée de Rome, la poursuite s’accélère. Le contact n’est repris qu’au nord de Viterbe, devant Montefiascone le où, après un assaut appuyé par les chars, le BM 4 reprend la ville. La Légion étrangère relève le BM 4 à Bolsena dans la nuit du 13 au . Les opérations d’Italie sont terminées pour Guy Charmot.
Le , il embarque sur le Durban Castle, destination inconnue. Pendant 8 jours, le Durban Castle fait le bouchon en rade de Tarente. Enfin, le , il prend sa place dans le convoi et va débarquer dans la baie de Cavalaire, à quelques kilomètres de Hyères.
Guy Charmot participe au débarquement de Provence à Cavalaire le . Le , le BM 4 reçoit l’ordre de s’emparer des hauteurs du Thouar (commune de La Garde) qui dominent Toulon. L’attaque est lancée à 9 heures. Le Bataillon investit sans trop de difficulté l’objectif assigné, la cote 132. À peine arrivé là, il est pris à partie par l’artillerie ennemie mais parvient à reprendre sa progression dans Toulon, en dépit d’un inopportun le manque de carburant pour les véhicules. Les déplacements se font alors tantôt à pied, tantôt en camion quand c’est possible. Guy Charmot est blessé lors de ces combats de la libération de Toulon.
Charmot rejoint Avignon où il franchit le Rhône le . Remontant ensuite la vallée de l’Ardèche, il arrive à Chamborigaud, où il est bloqué par une nouvelle pénurie d’essence, du au .
Enfin ravitaillé, le BM 4 reprend sa route jusqu’à Autun pour y relever un bataillon de la Légion ; il atteint ensuite Beaune puis Villersexel, le . Le c’est dans la région de Villafans qu’il relève le 180th Infantry Regiment US. Le , il reçoit l’ordre de s’emparer du village de Lyoffans puis de pousser sur Andornay. Il faudra toute la journée pour s’emparer de la localité de Lyoffans, défendue maison par maison par des éléments SS. Six fois, l’assaut sera donné au cimetière, parmi les tombes éventrées par les obus. L’affaire ne s’achèvera qu’à la nuit tombée.
Le , le front de la Division s’étendant le long des crêtes des Vosges, de plus en plus vers le Nord, le BM 4 fait mouvement en direction du Ballon de Servance. Dans la soirée, il relève aux Evaudois, un bataillon de la 1re DB et, jusqu’au , sera engagé dans une continuelle activité alliant patrouilles et embuscades.
Le , dans la matinée, il reçoit l’ordre de s’emparer du col de la Chevestraye, puis de descendre sur Plancher-les-Mines, avec pour objectif final Auxelles-Haut et le Mont-Saint-Jean. L’attaque démarre à 16 heures sans préparation d’artillerie. Le soir même, le col de Chevestraye est enlevé. Pendant que le BM 4 déborde la trouée de Belfort par le Nord, la ville de Belfort est elle-même enlevée.
Aucune opération d’envergure n’étant prévisible, du fait des conditions météorologiques prévisibles pendant un certain temps sur le front d’Alsace, la 1re D.F.L devenue disponible est désignée pour appuyer les combattants des FFI engagés dans la réduction de la poche de Royan.
Le , par voie ferrée et par route, le BM 4 fait mouvement vers le Sud-Ouest. Le , il s’installe à Saint-Ciers-sur-Gironde. Le , il est à Pérignac dans la région de Cognac, puis prend la direction de la Gironde et Bordeaux. Mais l’offensive des Ardennes surprend les Alliés qui doivent repositionner leur dispositif. La situation s’aggrave brusquement en Alsace, où les Allemands font peser une lourde menace sur Strasbourg. La 1re division française libre quitte le Sud-Ouest et toutes affaires cessantes retraverse la France en diagonale entre le et le 1er, jour où le BM 4 se retrouve à Sélestat et relève des éléments de la 5e DB. La mission est de défendre la ville coûte que coûte. De part et d’autre, les activités des patrouilles sont intenses et les duels de mortier continus. La ville semble déserte bien que dix mille habitants y vivent terrés dans les caves.
Le , relevé par le BM 21, le BM 4 part en direction du Sud, d’abord pour Kintzheim, où il relève le 2e B.L.E, puis pour Saint-Hippolyte où, le , il se regroupe au pied du Haut-Koenigsbourg. Le lendemain, faisant face à l’Est, il investit la rive gauche de l’Ill à la corne sud-est de la forêt de l’Illwald, de manière à contrôler les mouvements d’ennemis qui pourraient s’y cacher. L’opération s’effectue sans encombre ; trois Allemands sont faits prisonniers.
À 17 h 50, alors qu’il fait nuit noire, une intense fusillade ennemie éclate ; des tirs d’arrêts leur répliquent mais la radio fonctionnant mal, on ne peut les régler à la demande et il n’est pas prudent d’envoyer des renforts à l’aveuglette. Le crépitement des armes automatiques dure environ une heure, puis c’est le silence. Entre 20 h 30 et 23 heures, le médecin Guy Charmot est rejoint, isolément ou en petits groupes, par des éléments de sa 2e compagnie. C’est alors que subissant un assaut de la part d’environ trois compagnies allemandes, la 2e compagnie du BM 4 est brutalement submergée. Malgré une défense énergique, elle est vaincue par le nombre et perd sur le terrain la moitié de son effectif.
Le lendemain, les autres compagnies du bataillon se positionnent sur la rive gauche de l’Ill et aux lisières sud de la forêt de l’Illwald, tandis que la 2e compagnie, réduite à deux sections, se reforme à Saint-Hyppolyte.
Jusqu’au , rien de notable ne se produit. Ce jour-là, vers 9 h 30, un message de la brigade signale que l’ennemi a décroché depuis Kraft jusqu’à Sélestat. Le BM 4 part immédiatement à sa poursuite et occupe son objectif, le village d’Obenheim. Du 4 au 15, il monte la garde du Rhin à Diebolsheim, Friesenheim, puis, relevé par le BM 11, il fait mouvement vers Kogenheim et Saint-Hippolyte, où il cantonnera jusqu’au .
Alors que le territoire national est presque complètement libéré et que pour la plupart des troupes françaises engagées sur le front des Vosges, le désir est de franchir le Rhin et de pénétrer en Allemagne jusqu’à sa reddition, c’est vers le Sud-est de la France et les Alpes-Maritimes où des Allemands se maintiennent encore dans une poche de résistance, que le BM 4 doit partir. Le , par voie routière et le par voie ferrée, le BM 4 doit donc abandonner la route conquérante qui lui semblait réservée en s’enfonçant dans l’Allemagne du Troisième Reich par la Forêt noire. Il fait mouvement vers Sospel, à proximité du massif de l’Authion, où il arrive le et le . Le , il relève le 442nd Infantry Regiment US à Castillon, dans les ouvrages de Monte Grosso et à la Testa du Paola. Les Allemands occupent l’ouvrage de Brouis, dominé par le Monte Grosso, la cime du Bosc qui domine Breil-sur-Roya. Il s’agit de les en déloger et de gagner la route Tende-Vintimille.
Le , une première attaque sur le col de Brouis et la cime du Bosc est lancée. Les deux objectifs sont atteints, mais aussi bien sur le Brouis que sur la cime du Bosc, les réactions ennemies sont extrêmement vives et les libérateurs sont obligés de regagner leur base de départ. Le BM 4 combat la 34e DI allemande à Sospel, l’ouvrage de Plan-Caval le , puis libère Saorge et La Bollène-Vésubie le . Le , l’attaque est reprise avec des effectifs plus importants, avec décalage dans le temps pour faire bénéficier du maximum d’appui de feu chaque groupement d’assaut. L’attaque de la cime du Bosc part la première à 6 h 30 ; à 13 h 30, l’objectif est atteint et occupé. À 13 h 30, une patrouille envoyée sur le col de Brouis trouve l’ouvrage abandonné. Une section l’occupe pendant que, de la cime du Bosc et par la route, le bataillon se porte sur Breil-sur-Roya. La ville a été abandonnée mais elle est « truffée de mines » occasionnant quelques blessés aux forces françaises. Poussant vers le col de Tende, la 3e compagnie occupe la Giandola et Cacciaroli.
C’est à Breil-sur-Roya, au cours d’un violent bombardement d’artillerie, qu’est tué un tout jeune lieutenant de la Marseillaise, atteint à la gorge par un éclat d’obus alors qu’il était sur la table d’opération. Ce sera la dernière victime de la guerre pour le BM 4.
Ensuite, il libère La Brigue et Tende le puis franchit la frontière italienne pour marcher sur le Piémont en direction de Turin, comme le souhaite le général de Gaulle afin d’obtenir des rectifications de frontières, car les deux localités appartenaient au comté de Nice avant 1860. L’État-Major français avait prévu d’utiliser la 1re division française libre pour les combats de la libération de l’Autriche et en particulier de sa capitale Vienne. Cependant les Américains, qui craignent un dépeçage de l’Italie par des vainqueurs revanchards, sont réticents à cette avance et le , relèvent le bataillon et lui font faire mouvement sur Sospel puis vers Antibes, où il s’installe « au repos » à la caserne Gazan. C’est là qu’il apprend la capitulation de l’armée allemande d’Italie, le .
Pour le BM 4, la guerre s’achève en France et c’est à Antibes qu’il fête la nouvelle de la capitulation sans condition du Troisième Reich, le .
Le jour même de l’Armistice, Guy Charmot signe sa demande de départ colonial et part pour le Tchad.
Médecin-capitaine à la fin de la guerre, il devient médecin des hôpitaux d’outre-mer et professeur agrégé du service de santé des armées en 1954 effectuant de nombreux séjours en Afrique (Sénégal, Congo, Madagascar…) jusqu’en 1965. En poste à Brazzaville en 1958 au moment du retour du général de Gaulle, il refuse la proposition d’entrée à l’hémicycle que lui avait faite des compagnons de la Libération, car il se sent plus utile dans la médecine tropicale. Il rentre en France après la décolonisation.
Spécialiste de la recherche en médecine tropicale, Guy Charmot démissionne avec le grade de médecin-colonel pour entrer au service de recherches thérapeutiques de Rhône-Poulenc. En parallèle, il est attaché de consultation dans les hôpitaux de Paris (en médecine tropicale à l’hôpital Bichat).
Professeur à l’Institut de médecine et d’épidémiologie africaine (actuel Institut de médecine et d’épidémiologie appliquées et tropicales–Fondation internationale Léon Mba) et à l’institut Pasteur, il signe ou co-signe un total d’environ 300 articles scientifiques et contribue à la rédaction de nombreux livres médicaux. Ancien président de la Société de pathologie exotique (1982-1986), il est élu, en 1994, membre de l’Académie des sciences d’outre-mer.
Passionné d’alpinisme, il a équipé certaines voies des Alpes du Sud. En 2016, il donne ses archives au musée Eugène Jamot de Saint-Sulpice-les-Champs.
Le , il devient le quatrième compagnon de la Libération centenaire, après Pierre Fourcaud (1898-1998) Joseph Casile (1905-2007) et Pierre Louis-Dreyfus (1908-2011). Entre 2011 et 2019 (date de sa mort), il est le doyen de l’ordre de la Libération. Le , il devient le compagnon de la Libération ayant vécu le plus longtemps, devant Pierre Louis-Dreyfus. Il a été le dernier médecin militaire en vie de cet ordre. Après son décès, ne survivent que quatre compagnons de la Libération. Il est décédé le 7 janvier 2019, à l’âge de 104 ans.
Source : WIKIPEDIA
9 octobre 1957 : mort d’Ali la Pointe et fin de la bataille d’Alger.
Le chef direct d’Ali la Pointe, Yacef Saâdi, est arrêté le par les paras du 1er REP dans une cache de la rue Caton, en haute Casbah, en compagnie de Zohra Drif, après avoir résisté. Conduit dans une villa d’El-Biar occupée par le régiment, il est mis au secret le plus absolu. Les deux prisonniers sont étroitement gardés par le 1er REP. Aucun contact ne leur est permis avec l’extérieur car Yacef et Zohra n’ignorent plus rien du double jeu d’un ex FLN, Hassan Ghendriche alias Zerrouk, retourné secrètement par le capitaine Léger, chef du GRE qui l’intègre dans l’équipe des « bleus de chauffe » ; il faut que ce double jeu se poursuive pour mettre le GRE sur la piste d’Ali la Pointe. Très vite, Zerrouk prend contact avec Ali, par une boîte aux lettres de secours. Léger apprend ainsi qu’Ali la Pointe se trouvait tout près de Yacef Saadi, le , et qu’il a rejoint une autre cache avec Hassiba Ben Bouali, Petit Omar (douze ans, agent de liaison et neveu de Yacef) et Mahmoud, autre agent de liaison. Ali la Pointe a sur lui de l’argent, quatre bombes complètes, et il désire que Zerrouk, qui pour lui est toujours le responsable militaire de la zone autonome, relance une vague d’attentats pour venger le grand frère. Lentement, Léger reprend la filature du courrier. Il lui faudra trois semaines pour arriver à localiser la planque d’Ali la Pointe au 5, rue des Abdérames en haute Casbah.
Le soir du , l’opération est déclenchée de façon classique : quartier cerné, îlot contenant la cache investi par les paras du 1er REP. Les militaires ont fait évacuer la population des maisons comprises dans l’îlot. Le régiment est, à cette époque, sous les ordres du commandant Guiraud (commandant par interim le régiment durant la convalescence du LCL Jeanpierre), adjoint du colonel Jeanpierre, blessé lors de l’arrestation de Yacef, le . Ali la Pointe possède, dans sa cache, de l’armement et quatre bombes. Les officiers des parachutistes essayent d’abord de parlementer avec lui. Finalement, le commandant Guiraud décide de faire sauter la cache en plaçant des charges de plastic aux angles. Une dernière fois, le capitaine Allaire tente en vain d’obtenir une réponse d’Ali la Pointe en lui parlant au mégaphone. L’explosion a lieu. Des gravats de toute sorte vont retomber jusque sur les jeeps PC stationnées rue Randon. La maison a disparu, littéralement soufflée.
9 octobre 1973 : bataille navale de Damiette (guerre du Kippour).
La bataille de Damiette est un combat livré le pendant la guerre du Kippour entre 6 vedettes lance-missiles israéliens de classe Sa’ar et 4 vedettes lance-missiles égyptiens de classe Osa.
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La marine israélienne qui a remporté un brillant succès face à la marine syrienne à Lattaquié dans la nuit du 6 au 7 octobre, se tourne maintenant vers l’Égypte, recherchant un affrontement décisif contre ses navires de guerre. À cette fin, six vedettes israéliennes se rangent en ordre de bataille devant Damiette au soir du 8 octobre. La réaction ne se fait pas attendre et sur ordre de l’amiral Fouad Zekri, quatre vedettes lance-missiles sont engagées contre les bâtiments israéliens. La bataille commence le 9, peu après minuit alors que les vedettes égyptiennes tirent une première salve de missiles Styx contre les navires adverses, endommageant l’un d’entre eux (la Herev, qui se retire du combat). Quelques secondes plus tard, les vedettes égyptiennes tirent une seconde salve; une autre vedette israélienne (la Keshet) est légèrement avariée. Ayant épuisé leurs stocks de missiles, les vedettes égyptiennes font demi-tour pour rejoindre au plus vite leur base d’Aboukir, poursuivies par les navires israéliens indemnes, qui lancent à leur tour une salve de missiles Gabriel. Trois vedettes égyptiennes sont touchées et l’une d’elles coule aussitôt. Le sort des deux autres bâtiments avariés n’est pas plus enviable: l’un est coulé au canon par les vedettes israéliennes et l’autre est détruit dans la matinée par l’aviation. La vedette rescapée parvient à rejoindre sa base.
Avec cette nouvelle victoire, la marine israélienne s’assure la supériorité navale.