Raoul Magrin-Vernerey est le fils d’Anna Magrin, fille de Martial Antoine Magrin et de Marie Élise Vernerey. Sa mère est institutrice en poste à Vienne et elle lui donne naissance à Budapest. Un comte hongrois veille d’abord à son éducation, puis il est élevé par sa grand-mère maternelle à Laviron, dans le Haut-Doubs.
Après des études au lycée Victor-Hugo de Besançon et au petit séminaire d’Ornans, il a 16 ans lorsqu’il se présente pour s’engager dans la Légion étrangère. En raison de son jeune âge, il n’est pas admis et reprend ses études et entre à Saint-Cyr en 1912, il en sort en 1914 avec la promotion de Montmirail, et le grade de sous-lieutenant.
Historique de la 97e promotion de Montmirail (1912-1914).
Le 5 août 1914, il rejoint le 60e régiment d’infanterie, il combat au sein de ce régiment et au sein du 260e et termine la guerre avec le grade de capitaine, chevalier de la Légion d’honneur et titulaire de 11 citations. Blessé sept fois et réformé avec une invalidité de 90 % : cuisse fracturée par balle, bras droit brisé par l’explosion d’une grenade, deux blessures à la tête imposant deux trépanations, les yeux brûlés par des gaz.
Historique du 260e RI
Après l’armistice du 11 novembre 1918, mis à la disposition du commandant en chef des armées alliées en Orient, il rejoint l’état-major comme chef du 1er bureau au début de 1919. Il est alors administré par le 1er régiment de tirailleurs marocains (RTM). Le 25 septembre, il est désigné pour effectuer un stage au centre d’aviation du 415e RI de San Stefano, où il est formé comme observateur avion. À l’issue, il rejoint les services administratifs du Levant à Beyrouth, en qualité d’adjoint à l’administrateur. Il est nommé conseiller administratif de Caza de Sayoun, le 1er mars 1920, puis inspecteur des milices du territoire des Alaouites, le 19 octobre. À ce poste, il mérite une citation à l’ordre de l’armée. Le 11 mai 1921, il est désigné pour encadrer la légion syrienne. Il est affecté à la 4e compagnie du 1er escadron, escadron dont il prend le commandement le 1er juillet. Il cumule cette fonction avec celle d’adjoint au chef de corps.
Le 1er mars 1924, il obtient enfin de rejoindre la Légion étrangère dont il rêve depuis sa jeunesse. Après un bref séjour au 1er REI, il est affecté au 3e REI et prend part à la campagne du Rif au Maroc jusqu’en 1927. Il rejoint alors le Proche-Orient, où il est promu au grade de chef de bataillon en 1928.
Le 14 octobre 1930, il est désigné pour prendre le commandement du 16e bataillon de chasseurs à pied.
Il est une nouvelle fois affecté à la Légion en 19313 et ne quittera cette arme qu’en octobre 1941. Affecté au 2e REI, il séjourne au Maroc, puis il rejoint le 5e REI au Tonkin.
Rentrant d’Extrême-Orient, il prend en janvier 1938 le commandement du bataillon d’instruction de Saïda, il est promu au grade de lieutenant-colonel le 25 juin de la même année, avant de repartir au Maroc avec le 4e REI.
Le 23 février 1940, il rejoint le 3e REI qui forme un groupement de bataillons de marche de type montagne. Il est désigné comme chef de corps des deux bataillons de Légion qui forment la 13e demi-brigade légère de montagne de Légion étrangère (DBLE). Regroupée d’abord au camp du Larzac puis à Sathonay, son unité se prépare à une campagne, dont la destination n’est pas fixée. Ce sera le début de l’épopée de la 13e DBLE, la longue route ne fait que commencer.
Le 13 mai, à Bjervik en Norvège, la 13e DBMLE livre son premier combat, conquiert quatre objectifs, force les Allemands à fuir, en abandonnant de nombreux prisonniers, des armes automatiques, des équipements impossibles à dénombrer, et jusqu’à dix avions bimoteurs.
Du 28 mai au 2 juin, le lieutenant-colonel Magrin-Vernerey et ses légionnaires gagnent à Narvik ce que l’on a appelé « la seule victoire française de 1939-1940 », victoire qui leur vaut d’être cités à l’ordre de l’Armée, avec attribution de la Croix de guerre avec palme de vermeil, pour avoir libéré 60 prisonniers alliés, fait 400 Allemands prisonniers, capturé 10 canons et un très important matériel.
À peine revenu en Bretagne, le 16 juin, avec 500 de ses hommes, il embarque le 19 juin à Saint-Jacut-de-la-Mer où, via l’île de Jersey, il rejoint le 21 juin, avec la moitié de sa demi-brigade, les Forces françaises libres en Angleterre et adopte alors le pseudonyme de Monclar (du nom du village de Monclar-de-Quercy, dans le Tarn-et-Garonne, d’où sa famille est originaire). Il est promu au grade de colonel.
Fin août 1940, il est envoyé en Afrique avec la 13e DBLE (Dakar, Freetown puis le Cameroun), il refuse de participer aux combats de ralliement au Gabon, pour ne pas avoir à combattre des Français. Durant cette période, il rédige son « Catéchisme de combat ».
Participant aux opérations menées contre les forces de l’Axe en Afrique, c’est lui qui, à la tête de la Brigade française libre d’Orient en Érythrée. La campagne s’achève par la prise de la base navale et du camp retranché de Massaouah défendu par des forts constituant une ligne d’arrêt enlevée en quelques heures. Monclar veut rééditer l’exploit de la Demi-brigade à Narvik et prend le risque de lancer un raid audacieux. Commandant en chef de la brigade, ayant conçu la manœuvre, il prend la tête avec les mêmes motocyclistes qui s’étaient fait remarquer en Norvège. Accompagné des lieutenants de Sairigné et Le Roch et suivi par deux camions transportant des légionnaires, il pénètre dans la place sans coup, férir et procède à l’arrestation du contre-amiral Mario Bonetti, de son état-major et de la quasi-totalité de la garnison (8 officiers généraux, 400 officiers, 14 000 hommes). Un coup de main resté célèbre dans les annales de la Légion.
Brigade Française Libre d’Orient – Campagne d’Erythrée – Février 1941
Commandant de la Brigade : Colonel Magrin-Vernerey dit Monclar
Compagnie de QG : Lieutenant Dewey
Premier Groupement : Lt-Cl Cazaud
- 1er Bataillon de la Légion étrangère : Commandant Amilakvari
- 3e Compagnie du 1er Bataillon d’infanterie de Marine : Capitaine Savey
Deuxième Groupement : Commandant Garbay
- Bataillon de Marche n° 3 : Commandant Garbay
- 1er Escadron de Spahis Marocains : Capitaine Jourdier
- 1er Groupe d’Artillerie Coloniale : Capitaine Laurent Champrosay
- 1er Section de Sapeurs-Mineurs : Lieutenant Desmaisons
- 1re Compagnie du Train : Lieutenant Dulau
- 1re Section de Transmissions : Capitaine Renard
- 1re Section d’Intendance : Intendant Bouton
- 1er Groupe d’Exploitation : Lieutenant de Guillebon
- Service de Santé : Médecin-Capitaine Delavenne
- Ambulance chirurgicale légère : Médecin-Commandant Fruchaud
Soit au total 1 200 hommes.
En juin 1941, il refuse de combattre en Syrie contre d’autres Français, en particulier les légionnaires du 6e REI. Il est remplacé à la tête de la 13e DBLE par le lieutenant-colonel et prince Amilakvari.
En octobre 1941, il est nommé délégué et commandant des troupes pour le territoire des Alaouites et deux mois plus tard, en décembre 1941, il est promu général de brigade. Il retourne à Londres en décembre 1942, où il devient Commandant des Forces terrestres françaises en Grande-Bretagne.
En novembre 1943 et jusqu’à la fin de la guerre, il est adjoint au général commandant supérieur des troupes du Levant et participe à la pacification du nord de la Syrie, où se déroulent des troubles violents en mai et juin 1945.
Promu général de division en 1946, il devient adjoint au commandant supérieur des troupes d’Algérie. Printemps 1948 : une note de service venue de Sidi-Bel-Abbès arrive dans les unités de la Légion étrangère en Algérie : « Les gradés et légionnaires volontaires pour les parachutistes ont à se faire connaître et seront immédiatement mis en route sur Bel-Abbès ». La note a du succès. La légende voudrait que ce soit le général Monclar, alors en tournée d’inspection à Sidi-Bel-Abbès, qui ait eu l’idée des bataillons étrangers de parachutistes en voyant tous les jeunes officiers brevetés au mess des officiers.
Il est, en 1948, « chargé de mission permanente d’inspection des unités de Légion ». Pendant près de 2 ans, il effectue d’incessants voyages partout où stationnent et combattent des unités de Légion en Algérie, au Maroc, à Madagascar, en Indochine où il participe aux combats de Cochinchine et du Tonkin. Durant cette année, sont créés en Indochine les 1er et 2e bataillons étrangers de parachutistes. Le 13 mai 1948, Monclar passe en revue la Compara (Compagnie Para du 3e REI).
En 1950, général de corps d’armée, à la veille de sa retraite, il se porte volontaire pour commander le Bataillon français de l’ONU en cours de formation, pour intervenir en Corée et échange ses étoiles contre les 5 galons panachés de lieutenant-colonel, pour pouvoir le faire.
1948 – Le Groupement Léger Aéroporté – GLAP (Indochine)
Dans le courant du mois de mars 1948, des volontaires en provenance des régiments de Légion combattant alors en Indochine (2e REI, 3e REI, 13e DBLE), se regroupent à Hanoï, dans les cantonnements du III/3e REI. Ils forment la « Compagnie parachutiste du 3e REI », créée administrativement le 1er avril, aux ordres du lieutenant Morin.
À la même époque, la Demi-Brigade de Marche Parachutiste est sur le point de perdre deux de ses trois bataillons, le Choc et le III/1er RCP, qui doivent être rapatriés entre le mois de mai et le mois de juin. Leur relève est prévue par un bataillon de marche du 1er RCP, dont le départ est envisagé à la mi-août, et un bataillon parachutiste de la Légion, tous deux à mettre sur pied en Afrique du Nord.
Pour succéder à la DBMP, le Groupement Léger Aéroporté (GLAP) est constitué le 26 avril à Sétif, aux ordres du chef d’escadron du Breil de Pontbriand. Outre le bataillon de marche du let RCP, qui prendra l’appellation de « II/1er RCP », il doit comprendre : un État-Major, destiné à assurer le commandement des TAP au Tonkin, une antenne chirurgicale, l’ACP n° 3, une section du Génie aéroporté (lieutenant Meyran) et un peloton de ravitaillement par air (PRA).
Le 13 mai 1948, un détachement du Groupement d’Instruction du Dépôt Commun des Régiments Etrangers s’installe au camp de Khamisis, près de Sidi-bel-Abbès, sous les ordres du lieutenant Colin, et prend le titre de Groupement d’Instruction Parachutiste. Trois cent cinquante élèves sont bientôt instruits dans cette technique nouvelle et, le 1er juillet, le capitaine Segrétain prend le commandement du « 1er Bataillon Étranger erde Parachutistes » (1er BEP) créé à cette date. Dès le 5 juillet, la 1re Compagnie est dirigée sur l’école de saut de Philippeville, en vue d’effectuer les sauts de brevet, très vite suivie par les deux autres compagnies de fusiliers-voltigeurs et la Compagnie de Commandement.
Antérieurement, une décision ministérielle du 27 mars 1948 avait prescrit la formation au Maroc d’un bataillon de parachutistes avec des éléments du DCRE, de la 4e DBLE et de cadres en provenance de la 25e DAP. Mais ce n’est que le 20 septembre que cette décision trouve un début d’exécution par une note de service du général commandant la Xe RM fixant l’implantation de la future unité à Sétif. C’est là que, le 9 octobre, la CCB et la 1re Compagnie du 2e BEP voient officiellement le jour. Leurs éléments sont immédiatement envoyés à Philippeville. Le 2 novembre, le capitaine Solnon est désigné pour prendre le commandement du Bataillon. Début décembre, les 2e et 3e Compagnies, formées par le 4e REI, arrivent en unités constituées de Fez.
Le 6 juillet, le II/1er RCP se regroupe à Aïn Arnat, la base aérienne de Sétif, pour une période intensive d’entraînement qui doit souder ses unités. L’Escadron de marche du 1er Régiment de Hussards Parachutistes, formé le 1er juillet, devient 6e Compagnie.
Le 2 septembre, le GLAP quitte Alger à bord du Maréchal Joffre. II débarque à Haïphong le 2 octobre, puis fait mouvement sur Hanoï où l’État-Major, la CCBS et la 6e Compagnie du II/1er RCP s’installent dans les locaux de la Concession, tandis que les 7e et 8e Compagnies sont dirigées sur Haïduong.
Le 16 octobre, le GLAP prend officiellement la succession de la DBMP. Le PRA, administré par la CCBS, devient « Compagnie de Ravitaillement par Air des TFIN » qui s’installe sur le terrain de Bach me, dans les locaux occupés par la STUP et par la SPIN.
Le rôle du bataillon français de l’ONU durant la guerre de Corée
Ayant atteint la limite d’âge, il rentre en France en 1951. En 1962, succédant au général Kientz, il devient gouverneur des Invalides. À ce titre il est désigné président d’honneur de l’association nationale des croix de guerre et de la valeur militaire.
En 1962, ses titres de guerre, ses campagnes, ses blessures le désignent au choix de Gouverneur des Invalides. Il a été le président fondateur de l’Association nationale des anciens des forces françaises de l’ONU et du régiment de Corée.
Le général Magrin-Vernerey dit Monclar est décédé au Val-de-Grâce, le 3 juin 1964. Il a été inhumé dans la crypte des Invalides.
Ses blessures de guerre
Rapport du capitaine Lavaud, CDT le DIM, à Beyrouth, le 10 juillet 1927 :
- Fracture ancienne de la cuisse droite avec cal volumineux et légère déformation en crosse. Raccourcissement de 5 cm. Présence de corps étrangers métalliques (blessure de septembre 1914).
- Fracture du radius droit au tiers moyen par éclat de grenade (1915). Six cicatrices adhérentes à la faccante extérieure de l’avant-bras droit, légère atrophie musculaire de l’éminence théner hypo-extésie à la chaleur et au toucher à la région dorsale de la main et des doigts, troubles trophiques consécutifs à des brûlures.
- Cicatrices de la région temore pariétale gauche, hypo-estésie de la région. A subi deux trépanations a présenté des troubles du langage. (blessure par balle 1916).
- Cicatrice de la région fronto-pariétale gauche, sillon par balle (1915).
- Cicatrice de séton de l’éminence ténar-gauche par balle (1914).
- Présence d’éclats d’obus fesse gauche et index droit.
- Congestion pulmonaire et conjonctivité bilatérale par gaz de combat (1918). Lésions légèrement aggravées depuis la dernière visite.
Tiré de la fiche individuelle :
- Blessé le 13 août 1914 à Bréchaumont « balle main gauche ».
- Blessé le 6 septembre 1914 à Bouillancy « fracture cuisse droite par balle, éclat d’obus main droite ».
- Blessé le 15 août 1915 à Ammertzvillers « balle à la tête, éclat de grenade à l’avant-bras ».
- Blessé le 18 août 1916 entre Cléry et Maurepas « balle région temporale gauche ».
Ses décorations
Première Guerre mondiale
Croix de Guerre 1914-1918
(11 citations : 7 palmes, 1 étoile de vermeil, 2 étoiles d’argent et 1 étoile de bronze)
Citations :
1/ Ordre de l’armée N° 53 — 25 octobre 1914 – Palme
« Très belle attitude au feu où il est blessé à la main, revenu au corps le 25 août. A été blessé au combat du 6 septembre en entraînant très énergiquement sa section en avant, a continué à la diriger quoique maintenu à terre et a refusé de se laisser emporter quand il eut ordonné la retraite à cette section (Bouillancy) ».
2/ Ordre de la 7e armée N° 67 — 14 septembre 1915 – Palme
« S’est présenté volontairement avec 40 éclaireurs pour prendre part à une attaque exécutée par un autre corps que le sien : chargé d’une mission spéciale de flanquement, a reçu deux et a refusé de se laisser emmener pas ses hommes ; en est à sa cinquième blessure depuis le début de la campagne. Officier d’une audace et d’un courage hors de pair. »
3/ Ordre de la 6e armée N° 396 — 1er octobre 1916 – Palme
« Officier d’un courage admirable ayant déjà, depuis le début de la campagne, 4 blessures, 3 citations, la Légion d’honneur et la croix de guerre anglaise. Le 11 août 1916, a été grièvement blessé d’une balle à la tête en se portant à découvert dans un endroit balayé par les balles de mitrailleuses pour encourager ses hommes à progresser à la grenade. Après pansement, a refusé l’aide de son ordonnance pour ne pas distraire un seul fusil de la ligne de feu. »
4/ Ordre de la 5e armée N° 164 — 23 avril 1917 – Palme
« Était en première ligne, le 4 avril 1917, au moment de l’ouverture d’un très violent tir de torpilles et gros obus. A organisé la défense d’un ouvrage, a soutenu trois assauts coûteux pour l’ennemi cerné, a réussi, malgré la nuit, par une manœuvre extrêmement habile, à attaquer l’ennemi de flanc, l’a repoussé et a rétabli entièrement le front français. »
5/ Ordre de la 5e armée N° 195 — 6 mai 1917 – Palme
« Officier hors pair, pour lequel chaque engagement est une action d’éclat. Déjà titulaire de quatre citations, décoré de la Légion d’honneur, de la croix de guerre anglaise, proposé pour une nouvelle citation à la suite de sa magnifique conduite lors du coup de main allemand du 4 avril. Blessé 6 fois, s’est encore distingué dans l’attaque du 16 avril par son courage admirable et son coup d’oeil. À la fin de la journée, a organisé le repli dans des conditions délicates, et a pu ainsi maintenir le gain de la majeure partie des positions conquises. »
6/ Ordre de la 14e DI N° 48 — 22 septembre 1917 — Étoile d’argent
« Le 9 septembre 1917, pendant une attaque allemande, a sous un bombardement très violent et avec un total mépris du feu, arrêté et orienté des unités éparses. A poussé lui-même des patrouilles qui ont rapidement donné les renseignements permettant le feu des contre-attaques. A montré une fois de plus qu’il possède une âme de chef. »
7/ Ordre du régiment N° 497 — 21 mars 1918 — Étoile de bronze
« Le 9 mars 1918, s’est volontairement placé près d’une batterie américaine de stock, chargée d’ouvrir une brèche dans les réseaux ennemis. Malgré le bombardement, a observé et dirigé le tir, a soutenu les débutants par sa réconfortante présence et a donné aux autres une nouvelle preuve de sa bravoure et de l’idée très haute qu’il a de ses devoirs militaires. 6 blessures — 7 citations. »
8/ Ordre de la 14e DI N°20 — 13 juin 1918 — Étoile d’argent
« Le 27 mai 1918, s’est dépensé pour rechercher les liaisons, orienter les unités, assurer un appui plus efficace de l’artillerie, le tout sous le plus violent bombardement. A montré, une fois de plus, une indomptable énergie et un courage admirable.
9/ Ordre du 5e corps d’armée N° 85 — 22 août 1918 — Étoile de vermeil
« Officier toujours aussi remarquable. Le 28 juillet 1918 sentant qu’une reconnaissance hésitait à s’avancer seule, et en plein jour pour reconnaître des mitrailleuses allemandes, est parti avec le détachement qu’il a poussé aussi loin que possible. Rejoint par une compagnie d’attaque, a continué la progression avec la première ligne, l’a guidée, et organisée. Le 29 au soir, a parcouru au milieu des gaz plusieurs kilomètres pour vérifier les dispositions prises. A eu les yeux brûlés et n’a pas voulu se laisser évacuer. »
10/ Ordre de la 4e armée N° 1417 — 22 octobre 1918 – Palme
« Officier ardent et audacieux, déjà 5 fois cité à l’ordre de l’armée et 6 fois blessé. S’est fait encore remarquer au cours des combats du 26 au 29 septembre 1918 à l’attaque de la butte de Tahure. Le 26 en particulier, à la tête de son bataillon, a par une manoeuvre habile, fait tomber, malgré la résistance de nombreux nids de mitrailleuses, une forte position. A capturé plus de 250 prisonniers dont un Lt. Colonel, 6 canons, de nombreuses mitrailleuses et infligé des pertes sévères à l’ennemi. »
- Chevalier de la Légion d’honneur
J.O. du 13 août 1915 — Attribution de Croix de guerre avec Palme
« Officier d’un sang froid et d’une audace hors de pair, n’a pas hésité à charger de nuit à plus de mille mètres de tout soutien un détachement très supérieur en nombre qui cherchait à cerner une reconnaissance qu’il conduisait. Tombé à terre, et menacé par un Allemand qui allait lui brûler la cervelle, n’a dû son salut qu’à son ordonnance qui a pu tuer à temps l’adversaire. Déjà cité à l’ordre de l’Armée — a reçu 3 blessures — revenu au front avant guérison complète. »
- Croix du Combattant 14-18
- Croix de combattant volontaire de la guerre 1914-1918
- Médaille interalliée de la Victoire
- Croix de guerre arménienne
- Croix de guerre grecque
- 5e classe de l’ordre du Virtuti Militari (Pologne)
- Officier de l’ordre de l’étoile de Roumanie avec glaives
Entre deux-guerres
Croix de guerre des Théâtres d’opérations extérieurs (7 au total jusqu’en 1951 citations normalement : 5 palmes et 2 étoiles de vermeil)
Citations :
1/ Ordre général N° 80 du général commandant l’AFL du 9 août 1921 — Palme
« Jeune officier qui a fait montre au cours de la colonne des Alaouites de mai à juin 1921 des plus brillantes qualités militaires. A conduit au feu son bataillon de formation récente avec un brio et un sens tactiques remarquables. S’est particulièrement distingué le 24 mai à la prise du col d’Aghandi et le 10 mai à l’enlèvement de la côte 1230 au Nord-Est de Bechraghi. »
2/ Ordre général N° 3 du général Bruneau commandant le Groupement de Fez du 26 décembre 1925 — Étoile de vermeil
« À peine remis d’une maladie grave, a tenu à reprendre sa place à la tête de sa compagnie et conserver le commandement jusqu’à la fin des opérations malgré son état de santé devenu très précaire, donnant à sa troupe un exemple merveilleux d’endurance physique. »
3/ Ordre général N° 583 de mai 1926 — ordre du corps d’armée — Étoile de vermeil
« Ayant reçu l’ordre de s’établir avec un faible détachement en pays inconnu et très difficile pour barrer la route aux Druses a accompli sa délicate mission avec hardiesse et sa sagacité habituelle, contribuant ainsi pour une large part à l’encerclement de l’ennemi et à la destruction presque complète de ses forces combattantes. »
4/ Ordre général N° 654 de 1926 du général commandant supérieur des troupes du Levant — ordre de l’armée — Palme
« Officier remarquable à tous points de vue, d’une bravoure éprouvée aux états de services splendides. A repris il y a un mois le commandement d’un bataillon très éprouvé au combat de Ressas, la veille lui a donné rapidement confiance en lui-même ; il a commandé avec une précision et une autorité remarquée de tous. Le 2 juin, à Oumer-Roumane, s’apercevant qu’un trou venait de se produire entre la flanc-garde et l’arrière-garde, a engagé spontanément 2 compagnies pour l’obstruer. Le 4 juin a déterminé la chute de Salkhad en fixant, par un combat pied à pied parfaitement conçu et conduit, la majeure partie des forces ennemies qu’il avait mission de refouler leur infligeant des pertes sévères et réussissant à les tourner par un mouvement de grande envergure. »
5/ Citation à l’ordre de l’armée N° 7 du 23 mai 1941 — Palme
« Le général d’armée Catroux, commandant en chef, cite à l’ordre des F.F.L. le colonel Monclar, commandant la brigade d’Orient : officier au courage et au coup d’œil légendaire, vient au cours des durs combats qui ont amené à la capitulation de l’Erythrée, de faire preuve une fois de plus, des plus belles qualités guerrières qui lui ont valu, pendant sa carrière une moisson importante de lauriers. »
Officier de l’ordre de la Légion d’honneur
J.O. du 12 septembre 1920 — Citation de Croix de guerre TOE avec Palme
« Officier d’une énergie admirable, conseiller administratif à Babanna et commandant d’arme du poste, a soutenu avec la petite garnison une attaque extrêmement violente, menée par un ennemi vingt fois supérieur en nombre, parfaitement armé et mordant. A opposé la résistance la plus active pendant 6 jours à des attaques de jour et de nuit, utilisant avec le plus grand à propos, sentant l’ennemi faiblir devant l’arrivée des secours, a fait une sortie à la baïonnette et déterminé la déroute des assaillants. »
Commandeur de l’ordre de la Légion d’honneur — Nomination du 29 juin 1939
- Médaille coloniale (avec agrafes Maroc, Maroc 1925 puis par la suite Érythrée)
- Médaille commémorative de Syrie-Cilicie
- Mérite Libanais
- Médaille commémorative du grand Liban
- Grand-croix de l’ordre du Ouissam Alaouite (Maroc)
- Grand-officier de l’ordre du Mérite syrien
- Grand-croix du Nishan Iftikar
Seconde Guerre mondiale
Croix de guerre 1939-1945 (3 palmes)
Citations :
1/ Citation à l’ordre des FFL du 6 avril 1943 — Palme
« Le général de Gaulle, cite à l’ordre des FFL la 13e demi- brigade de marche de la Légion étrangère, en Norvège, pour le motif suivant : sous les ordres du colonel Magrin-Vernerey, a débarqué deux fois de vive force, sous le feu ennemi, pris Bjervik et Narvik, libérant 80 prisonniers alliés, faisant près de 500 prisonniers allemands, capturant 8 canons, 10 avions bimoteurs, des armes automatiques et un important matériel impossible à dénombrer. À Narvik, ramené au rivage par les Allemands, a repris la tête de pont, puis repoussé les Allemands à 15 kilomètres de la frontière suédoise. Victorieuse, ayant reçu l’ordre de rembarquer, a exécuté cette difficile opération avec une maîtrise au-dessus de tout éloge. Cette citation comporte l’attribution de la croix de guerre avec palme de vermeil. »
2/ Citation à l’ordre des FFL du 6 avril 1943 — Palme
« Le général de Gaulle, cite à l’ordre des FFL le colonel Monclar pour le motif suivant : Grâce à sa décision, son entrain et son courage légendaire, a pour couronner la dure campagne victorieuse d’Abyssinie et d’Erythrée, pris possession avec une poignée d’hommes, de Massaoua, capitale de l’Erythrée, bourrée de troupes ennemies, capturant 449 officiers et plusieurs milliers de soldats, faisant lui-même prisonnier l’amiral italien commandant en chef en A.O.I., le général commandant en chef en Erythrée et deux autres officiers généraux. Cette citation comporte l’attribution de la croix de guerre avec palme de vermeil. »
3/ Ordre général N° 15 des troupes du Levant — 12 avril 1946 — Palme
« En application de l’article 3 de l’ordonnance du 7 janvier 1944 confirmé par le télégramme N° 1575/D/M/CAB CM du 16 juin 1945 du chef d’état-major de la défense nationale, le général d’année P. Beynet, délégué général plénipotentiaire de la France au Levant, cite à l’ordre de l’armée : le général de division Monclar, Ralph, général-adjoint au général commandant supérieur des troupes du Levant :
Chargé au cours de événements des mois de mai et juin 1945 de rétablir une situation compromise dans le Nord-Syrie, a su par son énergie et des manœuvres habiles, maintenir toutes nos positions qui ont pu ainsi être tenues jusqu’à l’ordre d’évacuation donné par le Gouvernement français.
A fait preuve, dans ces circonstances difficiles, de son habileté manœuvrière habituelle et de sa grande expérience des conditions politiques et militaires particulières au Levant »
- Grand officier (29 mars 1945) puis Grand’croix de l’ordre de la Légion d’honneur (4 août 1949)
- Croix de Compagnon de la Libération (décret du 1er juin 1943)
- Médaille de la Résistance avec rosette
- Médaille des évadés
- Croix de combattant volontaire dans la Résistance
- Commandeur de l’ordre de la Couronne de Belgique
- Croix de guerre belge 1939-1945
- Croix militaire du grand-duché du Luxembourg
- Grand-croix de l’ordre de Saint-Olaf (Norvège)
- Croix de guerre norvégienne
- Médaille de guerre norvégienne
- Commandeur de l’ordre de l’Empire britannique
- Military Cross (Royaume-Uni)
Après-guerre et Corée
- Grand-croix de l’ordre du Dragon d’Annam
- Grand-croix de l’ordre royal du Cambodge
- Grand-croix de l’ordre de l’Etoile de la Grande Comore
- Nouvelle citation à l’ordre de l’Armée
- Croix de guerre TOE Décision N°6 du 27 février 1951
- « Composé uniquement de volontaires, le bataillon français de sous les ordres du Lieutenant-colonel Mondor, vient au cours d’une série presque interrompue de combats livrés en Corée du 7 janvier 1951 au 23 février 1951, contre un adversaire très supérieur en nombre et particulièrement agressif et sous un climat des plus rigoureux, de se montrer dignes des plus belles traditions d’héroïsme de l’Armée française. Ardent dans l’attaque, opiniâtre dans la défense, s’accrochant au terrain confié à sa garde ; en dépit des pertes et de l’encerclement, a par son attitude et l’ampleur de son sacrifice forcé l’admiration des troupes alliées avec lesquelles il a combattu. »
- Médaille Militaire
- Order military merit Taiguk with silver star, n°82 (Corée du Sud)
- Silver Star (USA)
- Officier de la Legion of Merit (USA)
- Citation présidentielle (USA)
Lettre à son fils (23 décembre 1950)
Mon cher garçon, mon cher Roland,
Tu me demanderas pourquoi je vous ai quittés :
Mon petit garçon, sur les routes de Corée, errent des quantités de petits garçons, vêtus comme toi d’un manteau et d’un capuchon molletonnés et bordés de fourrure. On les entasse dans les voitures, ou leur mère les porte sur le dos. Quelquefois, à la traversée des rivières, les glaçons décapitèrent les petites têtes.
Nous sommes venus pour que mes petits garçons, les petits garçons comme toi n’errent plus sur les route, vers un ailleurs inconnu, dans l’eau, la boue, la neige.
Sur les routes encore défilent, suprême sursaut d’une nation qui veut vivre, des théories interminables de tout jeunes gens. Ils vont s’enrôler pour défendre leurs foyers et leurs autels, leur religion et leurs familles, leur droit de vivre à leur guise. Ils sont de bonne volonté, résignés, disciplinés comme un peuple habitué à vivre à la dure.
Nous sommes venus faire un dernier et suprême effort pour que les jeunes gens qui auront un jour ce même âge, de 16 à 18 ans, en même temps que toi, ne soient pas tenus de se sacrifier pour défendre avec leurs mères, leurs femmes, l’échelle des valeurs morales que nous a léguée une civilisation éprouvée.
Voilà pourquoi j’ai voulu qu’un jour tu sois fier que ton père ait compté à la première armée des Nations Unies. Même si nous ne devons pas réussir, l’effort valait la peine d’être tenté.
Ta mère te donnera les autres raisons dans lesquelles tu as une grande part. Elles complètent celles que je viens de te donner. Elles sont trop longues à expliquer ici.
Mon petit, j’espère que ton cœur habitera le corps d’un homme libre.
Je t’embrasse toi et ta mère, ou plutôt ta mère et toi, je vous confonds toujours, ta mère, toi, celle que nous attendons, dans la même infinie tendresse et pourtant je vous aime chacun séparément.
Bon Noël mes chéris.
Il y a de très rares Hommes qui sont encore plus grands que leurs légendes.
Incroyable la vie du général MONCLAR et pourtant très peu connu.
De même, à part sur Theatrum Belli, je n’ai pas vu beaucoup d’articles sur le bataillon français en Corée:
https://theatrum-belli.com/le-bataillon-francais-de-lonu-en-coree-1950-1953/