Fils de cultivateurs, Louis Le Bastard est né le 4 mai 1906 à Lignol dans le Morbihan.
Appelé sous les drapeaux en mai 1926, il est incorporé au 23e Régiment d’infanterie et passe, quatre mois plus tard, au 10e Régiment de tirailleurs sénégalais au Levant. Il termine son service militaire au 8e RTS en novembre 1927.
Un an plus tard, il signe un engagement pour trois ans au titre du 41e RTM et est promu caporal. Réengagé, Louis Le Bastard est affecté comme caporal-chef au 9e RIC en mai 1930 et part pour deux années au Tonkin où il est promu sergent ; sur place, il est affecté au 2e RTT en septembre 1930.
En mai 1932, il est admis dans le corps des sous-officiers d’active. Un an plus tard, le sergent Le Bastard passe au 4e RTS et rejoint, en juin 1934, le 18e RTS en Tunisie où il reste deux ans.
En juin 1936, il est affecté au 3e RIC à Rochefort et promu sergent-chef.
Au printemps 1938, il rejoint au Cameroun, le Bataillon de Milice du Cameroun. Chef de poste à la frontière du Cameroun et du Gabon, il est nommé adjudant en mai 1940. Il se rallie à la France Libre le 27 août 1940. Dès le mois d’octobre, il participe à la campagne du Gabon et aux opérations sur Mitzic avec le 1er RTC. En décembre 1941, il est promu sous-lieutenant et est affecté au 3e Bataillon du RTC.
En mars 1942, le Bataillon devient le BM et rejoint la Syrie puis l’Egypte où il est intégré à la 2e Brigade de la 1re DFL. Chef de section de bren-carriers, il prend part aux combats d’El Alamein en octobre 1942. Au cours de la campagne de Libye, il fera à lui seul une dizaine de prisonniers. Il combat ensuite lors de la campagne de Tunisie à l’issue de laquelle il est promu lieutenant en juin 1943.
Le 20 avril 1944, il débarque en Italie avec la 1re DFL. Chef de section de mitrailleuses du BM 5. Le 13 juin 1944, il est blessé au visage par un éclat d’obus à Bagno Reggio alors qu’il soutient presque seul le poids d’une contre-attaque allemande. Il refuse de se laisser évacuer et parvient à arrêter l’ennemi à quelques mètres de ses pièces.
Il débarque en Provence le 16 août 1944 et prend part aux combats pour la libération de Toulon.
Le Lieutenant Le Bastard participe ensuite à la campagne des Vosges et à celle d’Alsace.
Le 23 janvier 1945, il se trouve avec sa section sur le flanc nord d’une compagnie d’attaque et assure parfaitement sa mission pendant la progression vers l’Ill près de Sélestat. Alors qu’il installe une nouvelle base de feu en prévision d’une nouvelle attaque, il est mortellement blessé par un obus et, ne pouvant être évacué, décède sur le champ de bataille.
Il est inhumé au cimetière de Lignol.
• Chevalier de la Légion d’Honneur
• Compagnon de la Libération
• Croix de Guerre 39/45 (2 citations)
• Médaille de la Résistance
• Médaille Coloniale avec agrafes « Libye »