Hippolyte Lambert, dit Pierre Lambert, né le 2 février 1901 à Paris et mort le 30 novembre 1973 à Boulogne-Billancourt.
Il entre dans l’administration des finances après son brevet élémentaire, qu’il obtient au Lycée Turgot de Paris.
Il s’engage en politique en 1924, en adhérant à la SFIO. Il est alors proche du courant Bataille socialiste, animé par Jean Zyromski, et sera plus tard secrétaire général de ce courant, qu’il représente à la commission administrative permanente à partir de 1938. Plusieurs fois candidat aux élections à Paris, et notamment aux législatives, lors du Front populaire, il n’est pas élu, mais entre au cabinet d’Albert Rivière, ministre des Pensions et Anciens Combattants.
Mobilisé en 09/39, il retrouve la vie civile en 08/40 et prend la direction du service de presse et de publicité du ministère des Finances, à Paris. Il reprend contact avec des responsables socialistes parisiens, comme Gérard Jaquet, Robert Verdier, Henri Ribière ou Léon-Maurice Nordmann. Il prend une part centrale dans l’organisation de la Manifestation du 11 novembre 1940, mais sa participation est rapidement connue de la police allemande, et il doit s’enfuir en zone sud dès janvier 1941. Il s’installe alors près de Saint-Raphaël.
À partir de mars, il est contacté par Daniel Mayer, et entre à la direction du Comité d’action socialiste. Il prend aussi une part très active à l’activité de renseignement militaire au service de la Résistance, avant d’être chargé d’une fonction logistique essentielle, puisqu’il récupère et redistribue, en tant que délégué du CFLN, la plus grande partie des fonds parachutés en zone sud.
En septembre 1944, il participe à l’installation du comité de libération de Lyon, en compagnie d’Yves Farge. Il rejoint ensuite Paris, et entre au comité directeur de la SFIO. En octobre 1944, il est nommé Préfet chargé de mission par Adrien Tixier. Il poursuit sa carrière préfectorale en Saône-et-Loire de 1946 à 1953, puis à Oran à partir de cette date. En 1957, il est nommé Inspecteur général de l’administration, et supervise les services de l’État dans la région de l’Oranais.
Pendant toute cette période, il s’illustre par une approche extrêmement répressive du rôle de l’État vis-à-vis du nationalisme algérien et se retrouve en parfait accord avec la politique mise en œuvre par Guy Mollet, sous l’autorité de Robert Lacoste.
Le 13 mai 1958, il est physiquement pris à partie par des manifestants Algérie française, et doit céder ses pouvoirs aux généraux putschistes. De retour en Métropole, il est nommé Préfet de la Haute-Vienne et conserve cette fonction jusqu’en 1961, année où il prend sa retraite.
Il meurt le 30 novembre 1973 à l’Hôpital Ambroise-Paré à Boulogne-sur-Seine (Hauts-de-Seine) et est inhumé au Cimetière parisien de Thiais (Val-de-Marne).
- Officier de la Légion d’Honneur
- Compagnon de la Libération – décret du 11 août 1945
- Croix de Guerre 39/45 avec palme
- Croix de la Valeur Militaire avec palme
- Croix du Combattant Volontaire de la Résistance
- Croix de Guerre Belge avec palme