Peu de penseurs de la guerre ont été aussi admirés et aussi attaqués que Clausewitz. Référence indépassable pour les uns, il est pour les autres le lointain responsable des guerres totales du XXe siècle, pour d’autres encore un auteur typique du système westphalien, donc anachronique à l’heure des nouvelles conflictualités. René Girard y a vu pour sa part le prophète angoissé d’une poussée de violence apocalyptique dont les horreurs du XXe siècle n’ont été qu’une pâle préfiguration, et dont l’hyper-terrorisme précise aujourd’hui les contours. Seule certitude : Clausewitz continue à nourrir le débat stratégique. Comment ? Pourquoi ?
Martin Motte