Le hasard a voulu qu’une sortie familiale ait eu lieu le premier week end de juin au Puy du Fou, non pas en raison de l’anniversaire de sa création mais simplement pour sortir un peu de l’île de France et de Paris, bien sûr.
Pourquoi en parler sur un blog dédié à la défense et à la sécurité ? Simplement parce que sans fierté issue de l’histoire de son pays, sans la connaître, comment s’engager résolument contre l’ennemi ? Il ne sert à rien de dépenser des milliards d’euros dans l’armement si les soldats ne sont pas motivés pour s’en servir et si le peuple doute de son avenir. Or l’histoire de son pays, surtout quand elle est glorieuse, contribue à cette force morale et j’ai retrouvé cette âme française au Puy du Fou.
Certes, j’étais initialement un peu réticent. Et puis, il fallait que j’écrive mon billet hebdomadaire. Et puis, encore un parc d’attraction du type « Disney world ». Et puis Philippe de Villiers, un « catho tradi », a sans doute créé un spectacle engagé pour la France chrétienne tel que cela a été bien souvent présenté ou interprété.
Eh bien non. 48 heures passées en Vendée dans ces 500 hectares ont été passionnantes. Comme des milliers de personnes, j’avais retrouvé la France. J’étais fier d’être Français (ce n’est pas toujours le cas malheureusement), fier de voir et d’écouter une partie de notre histoire de France et bien sûr de la Vendée. Les spectacles époustouflants étaient au plus près de la vérité historique. La France chrétienne était présente sans excès (Mais n’en déplaise aux âmes chagrines, elle a fait la France d’aujourd’hui). Ainsi, des pages d’histoire de la Vendée, depuis surtout le Moyen-âge, sont redécouvertes et sont portées à la connaissance aujourd’hui de plus de deux millions de visiteurs par an.
Bien sûr, on ne pouvait pas éviter la période révolutionnaire où la République a massacré à partir de 1793 des dizaines de milliers de Vendéens et pas uniquement par les colonnes infernales du général Turreau. Celui-ci voulait faire de la Vendée un « cimetière national ». Les estimations varient de 30 000 à 220 000 morts qu’il faut rapporter à l’échelle d’un territoire de quelque 10 000 km² qui comptait en 1793 moins de 850 000 habitants
Lors de la présentation de l’anneau de Jeanne d’arc racheté par le Puy du Fou en février 2016 grâce à l’accord de la Reine d’Angleterre, la présence en grand uniforme de 100 cyrards (volontaires) était sans doute un symbole fort rappelant que l’armée de la République pouvait ne pas être qu’un amas de massacreurs. Une chapelle-reliquaire sera construite pour protéger ce symbole de la France résistante.
L’histoire du Puy du fou depuis le XVème siècle mérite aussi d’être connue. Nous pouvons remercier Philippe de Villiers qui n’est pas vendéen mais fils d’officier, donc « nomade », de l’avoir réhabilitée et d’avoir reconstruit ce site oublié. Lire l’ouvrage sur les quarante ans de développement du site, « Le Puy du Fou, un rêve d’enfance » (mars 2017), rappelle cette histoire toute comme la conception originale de ce projet de spectacle, lancé à 27 ans alors qu’il était encore élève à l’ENA.
J’y ai découvert aussi que son frère avait été « Père système » de la Promotion de Saint-Cyr « Maréchal de Turenne ». Encore un élément positif, les initiés comprendront ! Je me souviens encore de la « descente » d’une partie de cette promotion à Saint-Cyr l’Ecole où je préparais le concours de Saint-Cyr. Je n’oublie pas non plus sur ce blog Pierre de Villiers, chef d’état-major des armées, autre frère de Philippe de Villiers.
Dans l’ouvrage de Philippe de Villiers, ce que l’on découvre est aussi cet esprit d’entreprise et d’innovations sans limites notamment dans le domaine technique. Les machineries sont stupéfiantes. C’est cet engagement local de nombreux bénévoles (3800 !) et de saisonniers (1700). Pour former les acteurs, les bretteurs, les cavaliers, les fauconniers, les techniciens, les artisans aussi, des écoles ou académies ont été créées. J’avais une vision de l’engagement politique mais j’ai découvert un entrepreneur innovant qui fait rêver parce qu’il a réalisé son rêve et le transmet.
Je reprendrai pour conclure une phrase de l’ouvrage qui m’a bien plu : « Ne cherchez pas à plaire. Et ne réfrénez pas vos rêves, vous les accomplirez ».
Je vous invite donc à vous rendre au Puy du Fou pour prendre un « bain regénérant de France » qui met en avant ce nécessaire roman national qui nous fait tant défaut aujourd’hui.