9 juin 721 : bataille de Toulouse.
Al Kawlani, le gouverneur Omeyade de l’Andalousie, attaque Toulouse après s’être emparé de Narbonne (719). Le duc d’Aquitaine, Eudes, bat en retraite (pour chercher des renforts) lorsqu’Al Kawlani met le siège à la ville. Trop confiant, le musulman se laisse surprendre, en plein siège, par le retour d’Eudes. L’armée musulmane est battue et lui-même tué dans la bataille. 11 ans plus tard, Charles Martel récidive entre Tours et Poitiers.
9 juin 1800 : bataille de Montebello (Italie).
Durant la seconde campagne d’Italie, le général Lannes remporte sur les Autrichiens, pourtant supérieurs en nombre, une belle victoire au terme de 11 heures d’affrontement où il montre un très grand courage ainsi qu’un talent manœuvrier. C’est sa première victoire en tant que commandant en chef. Napoléon, en le faisant duc de Montebello (1808) indique par-là que c’est sa plus belle bataille.
9 juin 1885 : traité de Tien Tsin (Chine).
Signature du traité de paix, d’amitié et de commerce mettant fin à la guerre franco-chinoise de 1881 à 1885. La Chine abandonne à la France ses droits sur l’empire du Vietnam. La domination française sur l’Annam et le Tonkin permettra la création de l’Indochine en 1887.
9 juin 1918 : bataille du Matz (Nord de Compiègne).
Depuis le 21 mars, Ludendorff a entamé une grande offensive à l’Ouest avec les troupes qui rentrent de Russie (capitulation de Brest-Litovsk). 3 divisions françaises sont enfoncées sur 9 km à hauteur du Matz (affluent de l’Oise) grâce aux blindés allemands A7V et à un déluge d’artillerie. Le général Mangin ordonne un repli afin de mieux contre-attaquer (11 juin). L’offensive allemande est enrayée, Compiègne et la route de Paris sont sauvés. Côté français, bien que le front se soit agrandi de 53 km, le moral reste bon : l’ennemi s’épuise plus vite et s’impatiente. Il s’agit de tenir encore, le temps jouant pour les alliés.
9 juin 1918 : naufrage du cuirassé austro-hongrois Szent Istvan (au large de la Croatie).
Dans la nuit, une vedette rapide lance-torpilles italienne (MAS 15) coule l’un des seuls cuirassés de la marine impériale austro-hongroise (en route vers le barrage d’Otrante). La vedette n’a jamais été repérée, encore moins inquiétée, les Austro-hongrois pensant à une attaque de sous-marin.
9 juin 1942 : mort du LCL Félix Broche (Bir Hakeim – Libye actuelle).
Orphelin de mère, son père ayant été mobilisé en 1914 et gravement gazé, Félix Broche passe son enfance à Remoulins, dans le Gard. Appelé sous les drapeaux en 1926, il est incorporé au 22e régiment d’infanterie coloniale à Aix en Provence. Il suit les cours d’élève officier de réserve à Saint-Maixent-l’École où se trouve l’École Militaire d’Infanterie puis sert comme sous-lieutenant au 10e régiment de tirailleurs sénégalais à Tunis.
Il retourne à Saint-Maixent pour préparer les cours d’élève officier d’active, promu lieutenant le 15 mai 1929, affecté en Tunisie au 10e RTS puis au 1er RMM à Madagascar pendant trois ans. À l’issue de ces trois ans, il revient à Tunis en 1934 puis est nommé capitaine en septembre 1938 et affecté au commandement du détachement d’infanterie coloniale de Papeete. Ainsi, il arrive à Tahiti en juillet 1939.
La guerre éclate en septembre. L’année suivante, il apprend l’armistice et, ne pouvant s’y résoudre, il rallie avec enthousiasme la France Libre en même temps que les EFO. À la suite du ralliement de la Nouvelle-Calédonie à la France Libre, Broche est nommé commandant supérieur des troupes dans le Pacifique par le général de Gaulle le et rejoint Nouméa. C’est de là que part le le corps expéditionnaire qu’il commande à destination du Moyen-Orient, qui deviendra le Bataillon du Pacifique.
Son ordonnance sera le frère de Walter Grand, William Grand, qui avait reçu le fanion du bataillon des mains de la reine Pomare le jour du départ et dans les bras duquel il agonisera, mortellement touché par un éclat d’obus lors de la bataille de Bir Hakeim le 9 juin 1942. Il sera enterré au cimetière de Tobrouk où il repose toujours.
Il repose au cimetière de Tobrouk. Son fils, journaliste et historien, né en 1939, a écrit un remarquable Bir Hakeim en 2008.
9 juin 1943 : arrestation du général Delestraint, chef de l’Armée secrète (Paris).
Le nom du général Charles Delestraint est inscrit au Panthéon depuis 1989. Durant la Seconde Guerre mondiale, refusant la défaite, il décide d’entrer en résistance après avoir entendu l’appel du 18 juin 1940.
Premier chef de l’Armée Secrète, créée en 1942, il est arrêté par la Gestapo à Paris le 9 juin 1943. D’abord interné au Struthof, il est tué à Dachau quelques jours avant la libération. Droit, courageux et humble, Delestraint est un Saint-Cyrien dont la carrière est à l’image de l’homme : discret mais inflexible, il laisse dans le souvenir de ceux qui l’ont croisé une forte impression faite de profondeur et d’humanité.
Une promotion de l’ESM de Saint Cyr porte son nom. Le général Delestraint est compagnon de la Libération à titre posthume.
9 juin 1944 : massacre de Tulle.
La division SS Das Reich, revenue du front Est, a pour mission de se porter depuis le centre de la France vers la tête de pont alliée en Normandie. Sur l’itinéraire, elle est harcelée par la Résistance. Les exactions allemandes vis à vis de la population se multiplient en représailles. Les ordres de von Rundstedt aux unités allemandes sont certes sévères et visent à dissuader la population d’aider la Résistance, cependant le nombre important de crimes commis par la division peut aussi s’expliquer par son taux d’encadrement relativement faible depuis la saignée de Koursk. A Tulle, 99 civils sont pendus et 149 autres sont déportés pour venger l’attaque (7 et 8 juin) des FTP contre la garnison.
9 juin 1959 : lancement du premier SNLE américain (Groton – Connecticut).
Premier sous-marin capable de délivrer des missiles balistiques nucléaires (16 Polaris A-1) en immersion. A la même époque, les Soviétiques devaient faire surface pour tirer.
« le nombre important de crimes commis par la division peut aussi s’expliquer par son taux d’encadrement relativement faible depuis la saignée de Koursk. »
La remarque est étonnante. Présente à l’Est, la division SS a participé aux opérations dans les campagnes biélorusses, russes et ukrainiennes qui virent des centaines de villages brulés de la sorte. Les exactions commises contre les civils de la part de toute l’armée allemande (Wehrmacht et SS) furent systématiques et organisées partout.