03 h 00 à 09 h 00
8e BPC : la 4e Cie travaille sur l’aménagement de la piste, la 1re Cie dans la matinée assure la sécurité sur la DZ NATACHA et se porte en A4, retour à midi en C5.
Continuation des travaux sur la piste pour le restant du 8e BPC.
06 h 00
1er BEP : la 1re Cie démarre en direction de Diên Biên Phu pour effectuer des travaux sur le terrain d’aviation de 9 h 00 à 15 h 00. La population des villages avoisinant la position est rassemblée. Les hommes sont dirigés vers Diên Biên Phu.
07 h 00
DLO 1er RCP : reconnaissance dur Ban Him Lam. Village évacué la veille au soir. RAS.
1er BEP : déboisage sur le piton.
07 h 45
Décollage de 32 Dakota de Bach Maï.
08 h 30
1er BEP : Dropping de barbelé sur la DZ du bataillon.
09 h 30
Largage du 5e BPVN appelé le « 5e BAWOUAN », chef de bataillon BOUVERY. Médecin : lieutenant Pierre ROUAULT. Total : 700 hommes en 3 vagues qui sautent sur la DZ Natacha. 30 avions par section de 3 se succédant à 3 minutes d’intervalle sur la même DZ. Après regroupement, l’effectif opérationnel est de 114 Européens et 585 Vietnamiens (un para européen de la CCB dont le parachute s’est mis en torche s’écrase au sol. Il est enterré au cimetière de Diên Biên Phu).
Largage du DLO du 5e BPVN ; regroupement normal sur le poste SCR609 largué en tête du stick.
Implantation sur ce qui sera ELIANE 2. Surnommé la Citadelle parce qu’une vieille citadelle au sommet était devenue la résidence de tous les gouverneurs.
Se trouvait un petit fortin avec une petite tour flottait encore le drapeau Viet.
Le médecin Pierre ROUAULT installe son infirmerie dans la cave.
- 6e BPC : 6 hommes,
- II/1er RCP / 8 hommes,
- 1er BPC : 17 hommes,
- 5e BPVN : 703 hommes,
- BAPN et EM : 40 hommes,
- Journaliste 1,
- Total : 777 hommes.
Saute aussi, le colonel BASTIANI, avec son état-major, venu remplacer le général GILLES. Saute aussi Brigitte FRIANG, journaliste parachutiste très connue avec 5 sauts en opération.
Un bulldozer parachuté avec succès sur la DZ tombe à point, et le génie peut ainsi commencer la rénovation des pistes d’atterrissage. Après 5 jours de terrassement et nivellement grossiers, les pistes sont enfin prêtes pour recevoir le premier avion au sol, dès cet instant, hommes, matériels, engins, armement, et tout le barda du parfait combattant atterriront sur la piste de fortune rénovée, le mouvement se répètera ainsi pendant 4 mois.
Aux Dakota parachutant personnel et matériel, succèdent d’autres Packett, plus spécialisés dans le drop des ronces artificielles, terme presque poétique pour désigner les très ordinaires rouleaux de barbelé. Les avions se présentent d’abord en alignement dans l’axe de la DZ, charges de 5 à 6 tonnes d’oreillers de fakir, entasses sur 5 plateaux reposant sur des rouleaux. Portes arrière enlevées, chaque appareil vole a environ 500 pieds à une vitesse de 130 nœuds. Juste avant de survoler la DZ, le pilote cabre fortement son avion ; les plateaux désarrimés pour la manœuvre, glissent hors du cargo. Les rouleaux de barbelés ainsi largués, gerbent littéralement dès l’arrivée au sol, rebondissant et roulant a des centaines de mètres de leur point de chute. Au lieu de largages, on pourrait presque parler de bombardement ; malgré les dimensions imposantes de la DZ, 700 m x 300 m, on déplore plusieurs accidents mortels parmi des spectateurs à la fois trop curieux et inconscients. Largage de 100 tonnes par 40 avions.
Largage quotidien de 125 tonnes de fret dont 37.5 tonnes assuré par le S/GMMTA.
10 h 30
Une bande d’atterrissage suffisante pour les avions de reconnaissance est terminée. Posé d’un premier Beaver avec le général COGNY et le médecin colonel TERRAMORSI.
11 h 00
1er BEP : Messe sur le piton PC par l’aumônier CHEVALLIER sur un hôtel improvisé. Liaison du commandant sur PC groupement. Premiers courriers.
Arrivée des 3 premiers Morane 500 Criquet des GAO.
BIGEARD demande à ses hommes d’organiser le terrain. L’ordre leur est familier : dès qu’ils arrivent à un endroit ou à un autre — et ils en changent souvent — ils savent qu’ils vont creuser les abris et les tranchées pour renforcer leurs positions.
Évacuation du lieutenant-colonel LANGLAIS après sa fracture de la cheville lors du saut.
Après-midi
DLO du 5e BPVN : reconnaissance de la colline ou se trouvait l’antenne radiophonique de Diên Biên Phu et qui servira de PA à 9 Cies du 5e BPVN dont la CB
15 h 00
1er BEP : parachutage de munitions.
16 h 00
1er BEP : retour de la 1re Cie avec des vivres.
17 h 00
1er BEP : départ de la 2e Cie pour le terrain d’aviation.
19 h 00
1er BEP : mise en place des sonnettes. Durant la nuit : évacuation d’un légionnaire vers l’antenne chirurgicale.
Au soir du 22 novembre
Effectif complet 4 560 hommes avec l’arrivée du 5e Bawouan du CB BOUVERY. 755 hommes largués sur la DZ NATACHA + 22 hommes largués dans la nature par une sonnerie 2 minutes avant la DZ NATACHA.
Parachutage du DLO du 5e BPVN.
Ce fut le plus important largage de parachutistes de la guerre d’Indochine.
Et 240 tonnes de matériel largué par 248 rotations d’avions.
Bilan du 22 novembre :
- 44 missions aériennes pour 132,25 heures,
- 729 parachutistes,
- 34,51 tonnes larguées,
- 22 paras largués 3 km avant la DZ,
- 32 missions transport profit Castor,
- 1 liaison Lai Chau,
- 1 mission luciole,
- 4 Helldiver napalm et 500 livres.
21 h 00
La 2e Cie du 8e BPC se rend sur la piste pour continuer les travaux. Retour à 03 h 00 du matin.
Renseignement : Envoi des bataillons 888 et 999/176 à Diên Biên Phu. Haut commandement VM demande être renseigné sur possibilités de transports de véhicules sur la RP 41.
Travaux de réparation sur la route en cours entre Son La et Thuan Chau.
Route véhiculée de Ta Khoa à Co Noi et de Moc Chau à Son La.
Fin d’après-midi
Malgré les travaux en cours sur la piste, un Beaver de la société Aigle Azur, atterrit avec le général COGNY à bord. Il transporte également quelques bicyclettes destinées à faciliter les liaisons des paras. COGNY, venu officiellement comme commandant des FTVN, est là également pour sonder l’ambiance des premiers jours. Il n’ignore pas que GILLES et BASTIANI sont plutôt hostiles à l’installation de cette nouvelle base aéroterrestre. GILLES, après l’expérience pourtant réussie de Na San, ne tient plus à s’enterrer dans une base de ce genre qui, malgré le qualificatif prometteur d’offensive, risque de dégénérer rapidement en camp retranché.
Début des reconnaissances et poursuite les 23 et 24. Pas de contacts avec les Viets mais prise de contact avec les partisans thaï venus de Lai Chau.
Pendant 3 semaines le 6e BPC va rester à DBP, campant chez l’habitant. Pour sa part, le bataillon a reçu en partage la zone qui se trouve au sud. Bien au-delà de ce qui sera bientôt le PA ISABELLE. Une zone calme où, en dépit de patrouilles quotidiennes, le bataillon cherche en vain le contact.
Déjà, sur la cuvette, les nouveaux arrivants se transforment en ouvriers bâtisseurs. Le village leur fournira le bois, des morceaux de tôle pris sur quelques maisons abandonnées. Tout est bon à prendre pourvu que cela serve à une bonne défense. Coups de pelles et coups de pioche ; tout le monde s’adonne aux joies du terrassement et, très vite, les tranchées sont érigées.
Organisation de la position, récupération des munitions parachutées, exécution des tirs.