dimanche 24 septembre 2023

Du renouveau du char de bataille

Jamais nous n’aurons autant évoqué le char de bataille et son avenir sur un théâtre d’opération. Il est devenu un sujet d’actualité qui rappelle qu’une force armée, notamment terrestre mais pas uniquement, doit disposer de l’ensemble des capacités pour mener des opérations de haute intensité.

Ce débat sur le char a montré sans ambiguïté les faiblesses acceptées par aveuglement sinon par angélisme par les Etats européens depuis la fin de la guerre froide au point qu’ils ne peuvent soutenir un allié que dans la douleur et la pénurie.

Reste à savoir si nos chars complexes et coûteux, enfin testés dans des combats de haute intensité, seront en mesure de contrer les blindés russes.

Pendant la guerre froide, les 10 000 chars de l’OTAN étaient considérés comme suffisants, surtout s’ils disposaient un appui aérien, pour s’opposer aux 50 000 chars soviétiques.

Outre ma participation quotidienne sur LCI, deux contributions concernant les blindés ce 27 janvier 2023 sur TV5Monde (texte), https://lnkd.in/eG9_XQ_c  et vidéo (https://lnkd.in/eW6nY7J9) ainsi qu’une interview ce samedi 28 janvier 2023 sur Europe 1 dans l’émission « C’est arrivé cette semaine » de Frédéric Taddéi : https://lnkd.in/eyhG_aju

Ce fut enfin une conférence donnée ce jeudi 26 janvier 2023 dans le cadre des « Cafés stratégiques ». Organisée par l’association régionale des anciens auditeurs de l’IHEDN, elle s’est tenue à l’université de Bretagne Sud (Vannes) devant un amphithéâtre rempli pour un sujet connexe à la guerre en Ukraine : « guerre, influence et propagande au XXIe siècle à l’aune de la guerre russo-ukrainienne ». La guerre de l’information est devenue une réalité comme en témoigne cette guerre.

 

Général (2S) François CHAUVANCY
Général (2S) François CHAUVANCY
Saint-cyrien, breveté de l’École de guerre, docteur en sciences de l’information et de la communication (CELSA), titulaire d’un troisième cycle en relations internationales de la faculté de droit de Sceaux, le général (2S) François CHAUVANCY a servi dans l’armée de Terre au sein des unités blindées des troupes de marine. Il a quitté le service actif en 2014. Il est expert des questions de doctrine sur l’emploi des forces, sur les fonctions ayant trait à la formation des armées étrangères, à la contre-insurrection et aux opérations sur l’information. A ce titre, il a été responsable national de la France auprès de l’OTAN dans les groupes de travail sur la communication stratégique, les opérations sur l’information et les opérations psychologiques de 2005 à 2012. Il a servi au Kosovo, en Albanie, en ex-Yougoslavie, au Kosovo, aux Émirats arabes unis, au Liban et à plusieurs reprises en République de Côte d’Ivoire où, sous l’uniforme ivoirien, il a notamment formé pendant deux ans dans ce cadre une partie des officiers de l’Afrique de l’ouest francophone. Il est chargé de cours sur les questions de défense et sur la stratégie d’influence et de propagande dans plusieurs universités. Il est l’auteur depuis 1988 de nombreux articles sur l’influence, la politique de défense, la stratégie, le militaire et la société civile. Coauteur ou auteur de différents ouvrages de stratégie et géopolitique., son dernier ouvrage traduit en anglais et en arabe a été publié en septembre 2018 sous le titre : « Blocus du Qatar : l’offensive manquée. Guerre de l’information, jeux d'influence, affrontement économique ». Il a reçu le Prix 2010 de la fondation Maréchal Leclerc pour l’ensemble des articles réalisés à cette époque. Il est consultant régulier depuis 2016 sur les questions militaires au Moyen-Orient auprès de Radio Méditerranée Internationale. Depuis mars 2022, il est consultant en géopolitique sur LCI notamment sur la guerre en Ukraine. Animateur du blog « Défense et Sécurité » sur le site du Monde depuis août 2011, il a rejoint depuis mai 2019 l’équipe de Theatrum Belli.
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3 Commentaires

  1. L’expression « pendant la guerre froide » me semble étrange… Nos chars « à l’époque » auraient donc été considérés capables de s’opposer à 1 contre 5 contre les chars soviétiques ? Cela est tout à fait faux !!! La doctrine d’emploi des armes conventionnelles en cas d’invasion massive de l’Europe de l’Ouest consistait à pouvoir s’y opposer quelques jours (je dis bien quelques jours, on se contentait de peu), exclusivement le temps de permettre aux pouvoirs constitués de réaliser la situation et de mettre en avant en réponse une menace nucléaire, de théâtre (c’était l’usage des Plutons) ou directement stratégique. Il n’était absolument pas question de tenter de vaincre un déferlement du pacte de Varsovie considéré bien trop puissant pour les maigres forces conventionnelles européennes !!!
    En tout cas, c’était ce qui était enseigné en Allemagne dans les années 80 aux élèves officiers français…
    Lors des affaires farewell qui révélèrent les plans d’attaque du pacte de Varsovie, on en a appris sur les doctrines alternatives « évidentes » des américains qui auraient pu se contenter, et c’était toute la justification de la politique d’indépendance française, d’un bombardement atomique de principe sur l’Europe centrale qui aurait limité ou rendu vain une attaque conventionnelle de principe des soviétiques, ceci sans aller jusqu’à l’holocauste global, mais au détriment de quelques millions d’européens du centre europe, dont pas mal d’allemands et de polonais… C’est ce genre de dingueries qui justifia l’importance majeure du pacifisme allemand des années 80, qui faillit déstabiliser l’Alliance et constitua la base historique de la gauche « écologiste » Allemande, aujourd’hui (ironie de l’histoire) devenue belliciste…

    • Bonjour, vos remarques sont aussi curieuses que les expressions que j’emploie selon vous.
      Pour ma part, ayant participé à cette « guerre froide » et ayant préparé l’affrontement militaire potentiel avec l’URSS, je ne sais si cela a été le cas pour vous, je peux affirmer ma référence sur le ratio des blindés. En outre, vous mélangez la position française de tenir quelques jours avant l’emploi de l’arme nucléaire dite de dissuasion et celle de l’OTAN. En effet, l’OTAN dont nous nous étions éloignés envisageait la riposte graduée nucléaire, donc tactique sur le terrain.
      Concernant les FA conventionnelles, c’était la défense de l’avant, au plus près.

      Je pense que vous réécrivez, oserai-je dire avec aplomb, une réalité historique pour l’adapter à aujourd’hui et vos prises de position. cdt

  2. On se demande quelle est la nature exacte de vos « souvenirs »… Les miens, ceux d’élèves effarés à qui on tentait d’enseigner ainsi un esprit de sacrifice incompatible avec les valeurs hédonistes de l’époque, restent assez vifs.

    1 contre 5 (c’était bien le ratio, effarant, que je n’ai jamais contesté), « victorieusement » ou bien pour tenir quelque jours comme vous finissez tardivement par l’admettre en me donnant raison? Quant à la position française, membre de l’OTAN de toute façon (elle n’était, et vous donnerez sans doute aussi raison, qu’absente du commandement « intégré » de celui-ci), elle ne devait pas être si éloignée que ça de celle de ses alliés, avec qui elle devait évidemment se synchroniser, encore une fois, « de toute façon ».
    Bref, donnez-moi encore raison au sujet de cette question du très possible (voire certain) anéantissement des forces conventionnelles en centre europe, dont devaient être victimes comme de juste les pauvres civils allemands et polonais confondus (atome ou pas), qui devait épargner Russes et Américains de l’apocalypse et que la position gaulliste, résolument « suicidaire », gêna grandement.

    En résumé, le char de bataille occidental n’a jamais compté pour rien, et n’était destiné à survivre, comme aujourd’hui les quelques lamentables monstres goinfrés d’électroniques efféminées que nous allons gaspiller, que le temps de se faire écraser par la seule chose qui compte: la masse. Ce sont d’ailleurs précisément une partie des obus préparés pour l’occasion à l’époque qui furent employés l’année dernière et qui ont encore vocation à l’être cette année, vu leur nombre, qui la constitue (la masse).
    Mais peut-être était ce que vous vouliez dire en fait, et dans ce cas, je vous donnerai raison…

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