16 novembre 132 : bataille de Cajamarca et capture d’Atahualpa (actuel Pérou).
Pizarro est ambitieux et reçoit en 1529 l’autorisation de Charles Quint de conquérir le Pérou. Il débarque avec ses hommes à Tumbes en . Les récits décrivaient un Pérou riche, mais il ne trouve qu’un pays dévasté par la guerre. Il décide de se rendre vers la capitale de l’empire, Cajamarca où se trouve l’empereur Atahualpa. Le trajet dure sept mois dans des conditions difficiles. Le , Pizarro arrive à Cajamarca et se rend compte de son infériorité numérique : ils ne sont que 168 hommes, contre plusieurs dizaines de milliers.
Le , Pizarro arrive dans la cité alors que l’empereur Atahualpa se trouve à une demi-lieue à Pultumarca avec une centaine de soldats désarmés. Pizarro envoie De Soto et Felipillo l’inviter à une rencontre pacifique en feignant de lui proposer son aide dans la lutte qui l’oppose à son frère Huascar lors de l’entrevue de Pultumarca. Après s’être placés tout autour de la place centrale, les Espagnols attendent pendant seize heures que l’Inca daigne venir.
Finalement, le lendemain, Atahualpa arrive, porté sur une litière d’or, entouré de soldats désarmés, de danseurs et de nobles, souhaitant impressionner les étrangers car son véritable plan est de capturer les Espagnols en pensant qu’il lui suffisait de montrer son pouvoir pour qu’ils se rendent d’eux-mêmes. Trouvant la place vide, l’un de ses hommes lui dit alors que les Espagnols se cachent dans les bâtisses parce qu’ils ont peur. Envoyé par Pizarro, le prêtre Vicente Valverde, accompagné du conquistador Hernando de Aldana et de l’interprète indigène Martinillo, s’approche de l’empereur, commence à lui lire le Requerimiento (« injonction »), lui demande de suivre la « parole du Dieu unique » et lui offre un exemplaire de la Bible. Ne trouvant aucun sens à ce cadeau car ne connaissant pas l’écriture, Atahualpa se saisit du livre et le porte à son oreille avant de s’exclamer qu’il n’entend aucune parole et de jeter le livre à terre. Puis il dit à Valverde que les Espagnols doivent payer pour tout ce qu’ils ont volé dans leur empire. Le prêtre, effrayé, s’enfuit alors, suivi par Aldana et l’interprète indigène, en criant à Pizarro : « Que faites-vous, votre Grâce ? Atahualpa est un Lucifer ! ». Observant la scène, Pizarro utilise l’incident comme prétexte et donne aussitôt le signal de l’attaque.
Sortant des maisons de la ville, les Espagnols en armes se ruent alors sur les Incas, venus désarmés. En quelques minutes, tous les officiers de l’Inca sur la place centrale sont tués. Ayant attaché des grelots aux pattes de leurs chevaux et tirant dans tous les sens avec leurs fusils, ils créent une véritable panique chez les Incas qui tentent de s’enfuir de la place dont les issues sont trop petites, formant des pyramides humaines pour atteindre le sommet des murs entourant la place et beaucoup meurent asphyxiés les uns sur les autres. Finalement, un mur finit par s’effondrer sous l’énorme pression et les survivants fuient dans la campagne. Jusqu’à la nuit tombée, les Espagnols vont pourchasser les indigènes dans toute la vallée, laissant derrière eux des milliers de cadavres dont une grande partie de la noblesse et de l’élite incas venue en paix. Pendant le massacre, Atahualpa est toujours resté sur sa litière soutenue par ses serviteurs. Quand l’un d’entre eux est tué, un Inca se précipite alors pour le remplacer. Un soldat espagnol essaie d’attaquer l’Inca au sabre, mais Pizarro s’interpose (en se faisant blesser à la main) avant d’ordonner que « Personne ne blesse l’Indien sous peine de mort ».
Au soir du , la destruction totale des principales forces militaires incas et la capture de l’Inca par traîtrise met fin à l’indépendance du Tawantin Suyu (l’Empire inca).

16 novembre 1632 : bataille de Lützen et mort de Gustav Adolphe (guerre de Trente Ans).
La bataille de Lützen (Saxe-Anhalt), le (le selon le calendrier julien alors en usage), est l’une des batailles les plus marquantes de la guerre de Trente Ans, pendant laquelle les armées suédoises du roi Gustave II Adolphe de Suède, mort au combat, s’imposent face à des forces de la Ligue catholique dirigées par Albrecht von Wallenstein. Elle s’avère être une victoire à la Pyrrhus pour les Suédois, qui y perdent leur roi et près d’un tiers de leurs hommes. Cette victoire est mal exploitée par les Suédois, en grande partie à cause de la mort de Gustave Adolphe, génie stratégique de son époque : peu après, c’est la confusion dans les rangs de l’Union protestante.
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Deux jours avant la bataille (), le général impérial Albrecht von Wallenstein décide de diviser ses forces en deux, et se retire dans ses quartiers dans les environs de Leipzig. Il ne s’attend pas à ce que l’armée protestante, principalement suédoise et dirigée par le roi de Suède Gustave II Adolphe, s’aventure à de quelconques manœuvres. En effet, l’hiver approchant, la météo devenait gênante pour tout combat, la pluie mouillait la poudre et les soldats s’embourbaient. Cependant, le roi suédois compte attaquer les quartiers impériaux, dans le but de prendre par surprise ses ennemis, piégés dans leurs quartiers et bagages. Il marche vers la dernière position connue de Wallenstein, mais un détachement laissé en avant-garde par Wallenstein ruine ses plans d’attaque par surprise. Le a lieu un accrochage entre les forces protestantes et l’avant-garde impériale près du ruisseau de Rippach, à environ 5 ou 6 kilomètres au sud de Lützen. Cela retarde les forces suédoises de deux à trois heures, empêchant ainsi toute offensive suédoise, les deux armées étant encore séparées par 2 ou 3 kilomètres à la tombée de la nuit.
Wallenstein est informé de l’arrivée suédoise dans l’après-midi du . Réalisant le danger auquel il s’expose, il envoie une missive au général Gottfried Heinrich von Pappenheim, lui ordonnant de retourner au plus vite avec ses forces armées. Pappenheim reçoit la missive juste après minuit, et se met immédiatement en route afin de supporter son allié contre les forces suédoises supérieures en nombre, 40 km plus loin.
Pendant la nuit, Wallenstein déploie son armée défensivement tout au long de l’axe Lützen-Leipzig, abritant ses soldats par des tranchées. Il ancre son flanc droit sur une colline à la pente douce, où il place sa principale batterie d’artillerie.
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La brume matinale ralentit la progression suédoise, mais vers 09 h 00 du matin pointent déjà les étendards azurés frappés de la croix d’or. Un complexe réseau de canaux empêche Gustave Adolphe de déployer correctement son armée, ne rendant possible l’offensive suédoise qu’à partir de 11 h 00.
Au début, la bataille est clairement à l’avantage des Suédois, et l’on prévoit d’ores et déjà une éclatante victoire des forces protestantes. En effet, Gustave-Adolphe réussit à prendre de flanc l’armée de Wallenstein en contournant puis en attaquant la faible aile gauche de l’armée impériale. Pappenheim fait alors irruption sur le champ de bataille avec sa cavalerie, et notamment ses cuirassiers : il réussit à stopper l’avance suédoise sur ce flanc grâce à la charge de ses 2 000 à 3 000 cavaliers. Wallenstein s’exclame : « Je reconnais bien là mon Pappenheim ! ». Cependant, en dirigeant lui-même la charge, Pappenheim s’expose dangereusement à l’artillerie ennemie qui arrose la position afin d’endiguer la contre-attaque impériale. Alors qu’il prend le commandement d’une autre charge, Pappenheim est atteint par un boulet d’artillerie suédoise de petit calibre. Il est évacué hors du champ de bataille dans une calèche où il meurt plus tard dans la journée. Au même moment, un flottement se fait sentir dans les rangs impériaux qui mènent la contre-attaque, au point que cette dernière s’effondre devant les contre-attaques suédoises.
L’action de la cavalerie sur le flanc gauche impérial éventré par l’attaque suédoise continue, les deux camps faisant donner leurs réserves afin de tirer un avantage tactique de cet affrontement en repoussant l’ennemi. Peu après, aux environs de 13 h 00, Gustave-Adolphe décide qu’une charge de cavalerie peut suffire à culbuter l’ennemi et lui permettre ainsi de remporter le combat à ce niveau. Il prend lui-même le commandement de ses escadres de cavalerie et charge ; cependant, dans les denses fumées résultant des mousqueteries et de la brume épaissie par la poudre, son cheval léger l’éloigne de ses compagnons cavaliers. Il est alors tué par plusieurs tirs.
On ignore pendant longtemps son sort mais, lorsque les fusils se taisent et que la fumée se dissipe, son cheval, un oldenbourg nommé Streiff, est aperçu entre les deux lignes sans son cavalier ; Gustave-Adolphe ne se trouve pas aux environs de la position du cheval. Sa disparition est la cause directe de l’arrêt des opérations qui, jusque-là, tournaient à l’avantage des Suédois au niveau de l’aile gauche impériale. On recherche le corps du défunt monarque : défiguré, frappé par les balles de la mousqueterie, il n’est retrouvé qu’une à deux heures plus tard et évacué dans le plus grand secret dans un wagon de l’artillerie suédoise.
Entretemps, l’infanterie expérimentée du centre suédois est tenue de suivre les ordres relatifs aux plans de Gustave-Adolphe : enfoncer le centre impérial, lourdement défendu par des troupes solidement retranchées ; mais l’attaque est un échec retentissant. Ils sont en premier lieu décimés par les feux conjugués de l’artillerie et de l’infanterie impériale, avant d’être balayés par une charge d’infanterie qui camoufle une vague de cavalerie. Deux des plus vieux et des plus expérimentés des régiments suédois, à savoir le « vieux bleu » et le « régiment jaune » sont anéantis dans cet assaut meurtrier, une poignée de survivants se jetant dans les lignes désordonnées suédoises, la première se repliant déjà devant une telle concentration de feu de la part des Impériaux. Le pasteur royal, Jakob Fabricius, regroupe une poignée d’officiers suédois autour de lui et commence à chanter un psaume. Cet acte fait stopper plusieurs centaines de soldats suédois dans leur retraite, que le troisième commandant Dodo von Knyphausen peut rallier grâce à sa deuxième ligne encore préservée du feu de l’artillerie ennemie. La première ligne au moral encore chancelant se reforme alors.
Vers 15 heures, le deuxième commandant de l’armée protestante Bernard de Saxe-Weimar, informé de la mort du roi, revient de l’aile gauche et prend le commandement intégral de l’armée protestante. Il veut gagner cette bataille afin de venger la mort de Gustave, ou trépasser en faisant un maximum de pertes, invalidant ainsi la légende populaire qui prétend que le sort du souverain est inconnu de toute l’armée (malgré le fait que circulent déjà des rumeurs plus tôt, mais ce n’est que le lendemain que Bernard réunit les officiers ayant survécu afin de leur révéler la vérité sur le sort de leur roi).
La bataille est une lutte sinistre, les deux armées laissant derrière elles des pertes terribles. Finalement, lorsque le crépuscule tombe, les Suédois réussissent à capturer la principale batterie d’artillerie impériale, et donc sa position en hauteur après avoir refoulé son aile droite. Les Impériaux se retirent et se placent hors de portée des Suédois, leur abandonnant le terrain. À 18 heures arrive l’infanterie de Pappenheim forte de 4 000 hommes, qui a marché toute la journée guidée par le canon. Ils veulent repousser les Suédois, mais Wallenstein, pour qui la situation est désespérée, leur ordonne de se replier, en couvrant la retraite du gros de l’armée vers Leipzig.
Stratégiquement et tactiquement, la bataille de Lützen est une grande victoire de Wallenstein. Ayant été contraintes de lancer l’assaut sur des forces retranchées, les forces suédoises perdent 6 000 hommes, incluant blessés graves et déserteurs, qui d’ailleurs ont repris du service quelques semaines plus tard. L’armée impériale, contrairement encore une fois à la propagande suédoise et plus généralement protestante, perd moins d’hommes que les Suédois, soit moins de 6 000 hommes, alors que les Protestants en perdent plus du tiers des leurs.
Une conséquence bien plus remarquable demeure la mort de Gustave Adolphe, commandant suprême des forces protestantes. Sans lui pour unifier les protestants allemands, leur effort de guerre perd en efficacité. Ainsi, les Habsbourg catholiques peuvent rétablir leur équilibre militaire et économique pour ensuite compenser les pertes engendrées par les actions suédoises de Gustave Adolphe.
En outre, la mort du roi de Suède permet à la France de prendre une place prépondérante au sein de la coalition anti-Habsbourg, avant d’en prendre le commandement. La régence en Suède est forcée d’accepter un rôle bien moindre pour les affrontements à venir, qui finalement sont interrompus par le traité de Westphalie de 1648.
À l’endroit où Gustave tomba se dresse une chapelle, construite en 1907 par un citoyen de Göteborg, Oskar Ekman.
Selon des historiens, c’est Wallenstein qui a gagné cette bataille, qui s’est déroulée sur la fin dans un tel brouillard ajouté à la fumée des mousquets, que, pour ne pas tirer sur leurs propres soldats, les impériaux criaient Jesus Maria et les Protestants Lebe der König.
Wallenstein avait largement les forces de bousculer les Suédois, ce qu’il aurait dû faire après le sacrifice de von Pappenheim.
Mais, horrifié par la cruauté de la guerre, il a choisi d’y renoncer et de laisser la place à la négociation (ce qui n’était pas son rôle mais celui de l’empereur).

16 novembre 1671 : Louis XIV pose la première pierre de l’hôtel des Invalides.
L’hôtel des Invalides est un monument parisien, situé dans le 7e arrondissement, dont la construction est ordonnée par LouisXIV par l’édit royal du , pour accueillir les invalides de ses armées. Demeuré fidèle à cette mission, il abrite en plus de l’Institution nationale des invalides, la cathédrale Saint-Louis des Invalides, plusieurs musées et une nécropole militaire avec notamment le tombeau de Napoléon Ier. Siège de hautes autorités militaires comme le gouverneur militaire de Paris, il rassemble aussi nombre d’organismes dédiés à la mémoire des anciens combattants et au soutien des soldats blessés.
Cet immense complexe architectural, conçu par Libéral Bruand et Jules Hardouin-Mansart, est l’un des chefs-d’œuvre les plus importants de l’architecture classique française.
Ce site est desservi par les stations de métro Invalides, Varenne et La Tour-Maubourg. Avant 1860, il était situé dans le 10e arrondissement « ancien », d’où l’enregistrement du décès des militaires dans l’« état civil reconstitué » de la capitale qu’on peut trouver dans différentes bases de données.


16 novembre 1805 : combat de Hollabrunn (Autriche).
La bataille d’Hollabrunn, également appelée bataille de Schöngrabern, est une bataille de la campagne de 1805 de Napoléon 1er. Cette bataille du 25 brumaire an XIV () oppose les 7 300 hommes de Pierre de Bagration aux 20 600 hommes de Joachim Murat. Elle fait partie des courts engagements meurtriers qui préparent la bataille d’Austerlitz le 2 décembre.
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Murat, pensant qu’il avait face à lui le gros de l’armée russe, n’osa pas attaquer et accepta même un armistice.
Napoléon en est outragé : « A Murat
Il m’est impossible de trouver des termes pour vous exprimer mon mécontentement.
Vous ne commandez que mon avant-garde et vous n’avez pas le droit de faire d’armistice sans mon ordre; vous me faites perdre le fruit d’une campagne. Rompez l’armistice sur-le-champ et marchez à l’ennemi. Vous lui ferez déclarer que le général qui signe cette capitulation n’a point le droit de le faire; qu’il n’y a que l’Empereur de Russie qui ait ce droit; toutes les fois cependant que l’Empereur de Russie ratifierait ladite convention, je la ratifierai. Mais ce n’est qu’une ruse; marchez, détruisez l’armée russe; vous êtes en position de prendre ses bagages et son artillerie.
L’aide de camp de l’Empereur de Russie est un polisson; les officiers ne sont rien quand ils n’ont pas de pouvoirs; celui-ci n’en avait point; les Autrichiens se sont laissé jouer pour le passage du pont de Vienne, vous vous laissez jouer par un aide de camp de l’empereur, je ne conçois pas comment vous avez pu vous laisser jouer à ce point. »
Les Français reprennent donc des positions de combat.
Dans la campagne au nord d’Hollabrunn, les 7 300 hommes de Bagration font face aux 20 600 soldats de Murat. Le terrain est relativement plat et offre peu de possibilités d’abri, sauf des ondulations qui courent d’ouest en est. Le général russe a son quartier général entre Schöngrabern et Grund. Il a disposé son centre le long de la route qui vient de Suttenbrunn (grenadiers Kiev et fusiliers Azov), son artillerie étant positionnée derrière Grund. Sa droite est protégée par les dragons Tchirikov, sa gauche par les hussards Pavlograd et le 6e régiment de chasseurs à pied. En réserve, à Grund (que les Russes ont à la hâte fortifié) des éléments des fusiliers Narva et Novgorod. En avant de Grund, à la ferme Nexenhof, Nostitz a installé un point d’appui avec ses hussards et des cosaques.
De son côté, Murat a pris position entre Hollabrunn et Suttenbrunn, avec sa cavalerie et des éléments des corps d’armée de Soult et Lannes. Au mépris des accords passés, il a envoyé des troupes de chaque côté de la route qui mène à Schöngrabern, de manière à pouvoir éventuellement prendre l’adversaire de flanc. On est en hiver déjà : ces mouvements ne peuvent passer inaperçus de l’ennemi, mais Bagration laisse faire.
Aux premières heures de la matinée du 16 novembre, Nostitz, Wintzingerode et Dolgorouki en personne se rendent à Schöngrabern, pour poursuivre les négociations d’armistice. Ils découvrent avec surprise que leurs propres avant-postes sont déjà entourés de troupes ennemies. Dolgorouki prend le parti de retourner dans ses lignes, mais les deux autres poursuivent vers Suttenbrunn, où ils rencontrent les généraux français. Comme ils s’étonnent de voir les troupes ennemies en marche, ils apprennent que le cessez-le-feu est rompu, et que l’attaque est même imminente ; ils sont emmenés à Hollabrunn, pour qu’ils ne puissent participer aux combats. N’étant pas considérés comme prisonniers de guerre, ils rejoindront quelques jours plus tard leur armée, en passant par Brünn.
À quatre heures de l’après-midi (la nuit commence à tomber) les combats éclatent.
Murat lance ses troupes depuis les hauteurs qui dominent Schöngrabern. L’artillerie russe, depuis Grund, bombarde le village. L’église et une soixantaine de maisons sont bientôt en flammes, de sorte qu’Oudinot et la cavalerie ne peuvent atteindre le centre du village.
Les troupes de Soult attaquent la droite russe, celles de Lannes sa gauche. Les combats sont particulièrement violents. Mais bientôt Oudinot parvient à traverser le village et à atteindre le Nexenhof, puis Schöngrabern, forçant les Russes à évacuer le village et à se retirer vers Guntersdorf.
Les Français sont restés maîtres du terrain, mais Bagration a rempli son contrat : la retraite des troupes russes ne peut plus être menacée.
Les pertes ont été importantes des deux côtés : les Russes perdent environ 3 000 hommes, dont 1 800 prisonniers.
Du côté français, on déplore la perte de 2 000 hommes. Oudinot est gravement blessé : il est ramené à Vienne, où il s’installe dans le Neubergerhof, et ne participera pas à la bataille d’Austerlitz.
Napoléon était arrivé dans la matinée du 16 à Hollabrunn. Le lendemain, il traverse le champ de bataille en se rendant à Guntersdorf ; le soir même il est à Znaïm.
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Dans Guerre et Paix de Léon Tolstoï, la bataille est longuement décrite dans toute la Partie 2 du livre 1.
16 novembre 1812 : bataille de Krasnoie (Russie, actuelle Ukraine).
La bataille de Krasnoï (ou Krasnoje) est une série d’engagements militaires ayant eu lieu du 15 au entre l’armée impériale russe commandée par le général Koutouzov et la Grande Armée de Napoléon 1er, qui subit de lourdes pertes lors de cette dernière phase de la retraite de Russie. Tandis que Napoléon tentait de faire progresser ses troupes dispersées pour les mettre hors de portée de l’ennemi, les armées russes, tout en cherchant à éviter une bataille rangée, les harcelèrent par une série de manœuvres, d’embuscades et d’engagements.
L’apogée de l’affrontement survint lorsque le , une manœuvre d’intimidation de la Garde impériale dissuada Koutouzov de lancer l’assaut final. Si Napoléon sauva ainsi son armée de l’anéantissement complet à Krasnoï, ce fut au prix d’énormes pertes humaines, les commandants français ayant presque systématiquement été défaits au cours des quatre jours que dura l’engagement.

16 novembre 1831 : mort de Carl von Clausewitz, théoricien militaire prussien.
Carl Philipp Gottlieb von Clausewitz, né le 1er à Burg, près de Magdebourg, et mort le à Breslau (de nos jours Wrocław, Pologne), est un officier général et théoricien militaire prussien. Écrivain prolifique et stratège, il est l’auteur en particulier d’un traité majeur de stratégie militaire intitulé De la guerre, publié, post-mortem, par son épouse Marie von Brühl à partir de ses notes.
Lire/écouter sur TB
- La vertu guerrière (Texte de Clausewitz)
- La vidéo-conférence de l’historien Martin Motte
- Guerre et politique de Karl von Clausewitz à Raymond Aron (Texte de Julien Freund)

16 novembre 1887 : condominium franco-anglais aux Nouvelles Hébrides (Actuelles Vanuatu – Pacifique Sud).
Les îles que l’on appelle aujourd’hui Vanuatu, sont découvertes en 1606 par le navigateur portugais Queiros qui les nomme Esperito Santo. Redécouvertes par Bougainville (1768) puis Cook (1774), elles sont appelées Nouvelles Hébrides jusqu’à leur indépendance en 1980. Ayant renoncé à s’affronter pour les coloniser, Français et Anglais instaurent une commission navale mixte chargée de contrôler en commun l’archipel (81 îles). La commission est composée de 4 officiers de marine (2 Français et 2 Anglais) assurant alternativement la présidence pour des durées de 1 mois.
16 novembre 1917 : le Tigre au pouvoir.
« Georges Clemenceau devient président du Conseil et ministre de la Guerre avec un programme de guerre à outrance et gouverne jusqu’en janvier 1920. Son chef de cabinet militaire, général Mordacq, écrit : Nécessité d’y rétablir l’autorité du ministre qui n’existait plus. Tout le monde y commandait sauf le ministre. » Rémy Porte.
À 76 ans, Georges Clemenceau devient ainsi à nouveau président du Conseil, malgré l’opposition de Briand et des socialistes (Marcel Sembat affirme à Poincaré que sa nomination susciterait un soulèvement immédiat). Hormis la presse socialiste, les journaux acclament sa nomination, jusqu’au New York Times, dithyrambique.
Son gouvernement est essentiellement composé de proches et de figures qui s’effacent derrière lui : Stephen Pichon aux Affaires étrangères, Jules Pams à l’Intérieur, Georges Leygues à la Marine, Louis Loucheur à l’Armement. Son fidèle collaborateur Georges Mandel devient chef de cabinet et Jules Jeanneney sous-secrétaire d’État à la présidence ; dans son cabinet se trouve aussi Georges Wormser, son futur biographe. En , il fait entrer André Tardieu au gouvernement ; celui-ci reste un ami proche jusqu’à son entrée dans le Gouvernement Poincaré dans les années 1920. Lui-même se réserve le portefeuille de la Guerre (« La Guerre ! C’est une chose trop grave pour la confier à des militaires ! », avait-il dit en 1887 lors de l’affaire Schnæbelé). Il s’y adjoint les services du général Henri Mordacq, qui devient son chef de cabinet militaire et véritable bras droit pour les questions militaires.
Le , il annonce à la Chambre son programme de gouvernement : « Vaincre pour être juste, voilà le mot d’ordre de tous nos gouvernements depuis le début de la guerre. Ce programme à ciel ouvert, nous le maintiendrons ». Il rend hommage aux « poilus » comme au courage de l’arrière : « ces silencieux soldats de l’usine, sourds aux suggestions mauvaises », « ces vieux paysans courbés sur leurs terres », « les robustes femmes de l’arrière » et « ces enfants qui leur apportent l’aide d’une faiblesse grave ». Mais il affirme également la fin des « campagnes pacifistes » : « Ni trahison, ni demi-trahison : la guerre ! ». Il précise toutefois : « Nous sommes sous votre contrôle. La question de confiance sera toujours posée ». Il est acclamé. Seuls les socialistes lui refusent la confiance ; le lendemain, La Lanterne de Marcel Sembat écrit : « Depuis le début de la guerre, on n’a rien entendu d’aussi vide ! ».
Il restaure la confiance, mettant tout en œuvre pour que la République soutienne le choc de cette guerre (Guillaume II prédisait justement le contraire, assurant que les démocraties — France et Royaume-Uni — s’effondreraient d’elles-mêmes si la guerre devait durer). Il s’attache d’abord à épurer l’administration, révoquant le préfet de police et le préfet de la Seine, ainsi que nombre de fonctionnaires jugés incompétents.
En matière de politique intérieure, Georges Clemenceau s’emploie à mater énergiquement toute tentative de révolte, de mutinerie ou de grève dans les usines. Il mène également une lutte énergique pour le soutien du moral des troupes. Pour ce faire, il pourchasse les pacifistes, les défaitistes, les « embusqués » (pour soutenir le moral des troupes) et fait également pression sur la presse favorable à ces mouvements sans pour autant utiliser la censure.
Il généralise l’appel aux troupes coloniales (la « force noire » du général Mangin, qu’il nomme à la tête du 9e corps d’armée malgré l’hostilité de Pétain), nommant le député sénégalais Blaise Diagne, qui vient d’adhérer à la SFIO, Commissaire général chargé du recrutement indigène. Malgré les révoltes, 65 000 hommes sont ainsi recrutés dans les colonies en 1918. Il fait également appel à l’immigration italienne, négociant avec le président du Conseil Orlando pour obtenir cette main-d’œuvre d’appoint. 70 000 immigrants italiens sont ainsi en France en . Par la loi du , il obtient le droit de réglementer par décret « la production, la circulation et la vente » des produits servant à la consommation humaine ou animale, point sur lequel le cabinet Briand avait échoué en 1916. Ceci lui permet de renforcer l’économie de guerre.
Lire sur TB : L’antipatriotisme devant le Sénat (Discours de Clemenceau)

16 novembre 1920 : bataille de Sébastopol (Russie, actuelle Ukraine).
La défaite de l’« Armée blanche » de Wrangel met fin à la guerre civile en Russie et consacre la victoire des bolcheviques et de Lénine.
Au début du mois de , les bolcheviks remportent des victoires décisives et entrent en Crimée. Wrangel fait évacuer le , 146 000 personnes vers Constantinople avec les navires disponibles. Ce retrait marque la disparition des Russes Blancs en Russie.



16 novembre 1940 : création de l’ordre de la Libération par de Gaulle (Brazzaville).
L’ordre de la Libération est un ordre français, créé par le général de Gaulle en 1940 et destiné « à récompenser les personnes ou les collectivités militaires et civiles qui se seront signalées dans l’œuvre de libération de la France et de son Empire » lors de la Seconde Guerre mondiale.
C’est le deuxième ordre national français après celui de la Légion d’honneur, et il ne comporte qu’un seul grade. Il est forclos depuis 1946, et seules 1 061 croix ont été accordées, à des personnes, unités militaires et communes, en récompense de hauts faits accomplis pour la Libération. Ses titulaires ont droit au titre de compagnon de la Libération.
L’insigne de l’ordre est la croix de Lorraine, et il porte au revers la devise : « Patriam servando, victoriam tulit » (« En servant la patrie, il a remporté la victoire »). Le ruban vert et noir symbolise l’état de la France en 1940, alliant le noir du deuil au vert de l’espérance.
Dans l’ordre de préséance des décorations en France, la croix de la Libération est portée immédiatement après la Légion d’honneur et avant la médaille militaire.
16 novembre 1955 : Mohammed V, compagnon de la Libération, redevient sultan du Maroc.
En septembre 1955, le général Georges Catroux le rencontre à Madagascar. Du 2 au , après son retour en France et l’abdication de Sidi Mohammed ben Arafa le 1er, Sidi Mohammed signe avec le ministre français des Affaires étrangères, Antoine Pinay, les accords de La Celle-Saint-Cloud qui mettent en place le processus de transition vers l’indépendance. Il pardonne aussi au Glaoui, venu se prosterner à Saint-Germain-en-Laye une semaine après avoir réclamé sa restauration.
Mehdi Ben Barka négocie avec les autorités françaises le retour de Sidi Mohammed. Le , il peut faire son retour au Maroc avec son jeune fils, le prince Moulay El Hassan et est accueilli triomphalement à Rabat ; c’est dans tout le sultanat que l’euphorie gagne la population qui fête le retour du sultan avec les drapeaux marocains et des chants patriotiques à la gloire du Maroc, de son peuple et de son sultan. Plusieurs odonymes locaux rappellent cette date du Seize-Novembre.
Le prend fin le protectorat français tandis que l’Espagne met fin au sien le 7 avril de la même année. Le Maroc est indépendant.


16 novembre 2017 : mort à 100 ans du pilote polonais Franciszek Kornicki.
Franciszek Kornicki est né à Wereszyn près de Hrubieszów en tant que sixième fils de Łukasz et Aniela. Il fréquente l’école de Wereszyn avant d’entrer au lycée de Hrubieszów. En 1936 il entre à l’École des cadets officiers de la force aérienne à Dęblin. Il en sort 3e de sa promotion en 1939, en août de la même année il est affecté à la 162e escadrille de chasse.
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Le 1er son escadrille installée sur la base de Widzew, équipée de PZL P.7a obsolètes et surexploités fait partie de l’Armée Łódź. L’aspirant (podchorąży) Kornicki effectue deux missions de chasse puis il pilote des avions de liaison, dont un RWD-8. Le son escadrille est transférée à Litiatyn près de Brzeżany. Après l’invasion soviétique il est évacué en Roumanie tout comme le reste de l’armée de l’air polonaise.
Kornicki avec un groupe de pilotes polonais arrive à Bucarest, se rend à l’ambassade de Pologne où il reçoit des faux papiers. Ainsi muni il continue son chemin, au port de Baltchik il embarque sur le SS Patris qui l’emmène à Marseille. Avec d’autres pilotes il est envoyé à l’aéroport de Lyon-Bron où il suit l’entraînement sur des chasseurs Blériot-SPAD S.510, Caudron C.714 et finalement Morane-Saulnier MS.406. Il termine sa formation juste avant la capitulation de la France. Après la bataille de France il se rend au Saint-Jean-de-Luz où le il embarque sur le SS Arandora Star pour gagner Liverpool.
Kornicki commence son séjour au Royaume-Uni par un apprentissage intensif d’anglais. En septembre 1940 il intègre la 307e escadrille de chasse polonaise équipée de Boulton Paul Defiant. Le il est affecté à la 303e escadrille de chasse polonaise. Il suit la formation sur des Hurricanes. En janvier 1941 il transféré à la 315e escadrille de chasse polonaise récemment constituée. En juillet la 315e déménage à la base de Northolt, reçoit des Spitfire Mk II et intègre le 1st Polish Fighter Wing. Le il effectue son premier vol de combat au-dessus de la France.
Le il prend le commandement de 308e escadrille de chasse polonaise et devient le plus jeune commandant de l’escadrille polonais et le premier de la 12e promotion de Dęblin à obtenir un tel poste. Peu après il est obligé de quitter son poste en raison d’une appendicite. Le il reprend le service et reçoit le commandement de la 317e escadrille de chasse polonaise. Il reste à sa tête jusqu’en décembre 1943. Le 1er il devient officier de liaison du 11e groupe de chasse puis du 9e groupe de chasse. Le il commence une formation de six mois à l’École supérieure de l’armée de l’air polonaise située à Weston-super-Mare. Ensuite il occupe des postes de commandement au 84e Groupe Tactique aux Pays-Bas et Belgique. Avant la fin de la guerre il s’entraîne sur le dernier modèle du Spitfire, le Mk XVI.
Après la fin du conflit il commence un cours destinés aux Polonais à la faculté de chimie textile à l’université de Nottingham Trent. Le le jour de sa démobilisation il arrête ses études et intègre le Polish Resettlement Corps – corps de l’armée britannique qui a pour objectif de faciliter aux soldats de l’Armée polonaise de l’Ouest le retour à la vie civile. Après les élections truquées de 1947 en Pologne et le rejet du plan Marshall par les pays du bloc de l’Est, Kornicki décide de rester au Royaume-Uni. Il poursuit ses études en technologie chimique mais change d’avis et suit un stage de gestion d’hôtel organisé par le Polish Resettlement Corps avant de participer avec son épouse à un programme organisé par la brasserie Symonds pour les jeunes mariées ce qui leur permet de devenir gérants d’une pension à Wargrave-on-Thames près de Henley-on-Thames dans l’Oxfordshire. En été 1951 il réintègre la RAF d’abord en tant que pilote pour devenir en juillet 1953 officier d’approvisionnement sur la base de St Athan au Pays de Galles. Il sert ultérieurement sur les bases suivantes : Ħal Luqa (Malte), Colonie d’Aden (Yémen) et Akrotiri, (Chypre). Il prend sa retraite militaire en 1972. Il travaille ensuite dans la Commission de formation de l’industrie du gaz et pour le Ministère de la Défense du Royaume-Uni.
Le il épouse Patience Ceridwen Williams, fille d’Ewart et Enid Williams. Ils ont deux fils Peter, japonologue, membre de l’Académie britannique et Richard, président du Comité du Monument de l’Armée de l’Air polonaise. Il participe à des cérémonies commémorant les pilotes ayant combattu pendant la guerre, il est invité entre autres au 15e meeting aérien international de Góraszka et au 6e Meeting mondial des aviateurs polonais. Pendant les commémoratifs du 70e anniversaire de la bataille d’Angleterre il prend place dans le cockpit du Spitfire Mk Vb numéro BM597, en état de voler. L’avion porte les couleurs de la 317e escadrille de l’époque où Kornicki y servait.
Il est un membre actif de la communauté polonaise au Royaume-Uni. En 2011, il est décoré de la Croix de Commandeur de l’ordre Polonia Restituta par le président de la République de Pologne.
En septembre 2017, pendant les préparatifs du 100e anniversaire de la RAF, Franciszek Kornicki gagne le concours pour devenir le « visage » de la célébration. Dans le vote par internet il obtient 324 700 voix et déclasse le Britannique sir Douglas Bader qui n’a reçu que 6 300 voix. Ainsi la statue de Kornicki sera mise en place à côté d’un Spitfire lors de l’exposition organisée pour cette occasion.






