L’histoire de l’arme chimique au cours de la Première Guerre mondiale est paradoxale. Si l’on associe immanquablement les gaz à l’évocation de ce conflit, on constate que l’on sait peu de choses sur cette » guerre dans la guerre « . On ne manque jamais de souligner les souffrances inouïes provoquées par les gaz. Pourtant, les pertes françaises causées par les gaz en 1916 ne représentent que 0,2% des pertes totales.
Au-delà de l’image d’Epinal, il semble légitime de s’interroger sur la réalité militaire de ces armes utilisées sur les champs de bataille de la Grande Guerre. A l’évidence, l’apparition de l’arme chimique en 1914-1918 ne peut être considérée comme une simple innovation technique. Peut-on pour autant en conclure que son utilisation marque l’avènement de la guerre totale ? Les armes chimiques ont-elles été ainsi les premières armes conçues non pas pour conquérir le territoire ennemi, mais pour anéantir physiquement l’adversaire ? Ainsi, le propos de ce catalogue d’exposition est de tenter de mettre en lumière l’impact de l’arme chimique sur le déroulement des hostilités tant du point de vue humain pendant et après guerre, que scientifique et industriel, militaire et stratégique.
SOMMAIRE
- Le gaz et le droit international
- Des gaz et des hommes : populations civile, militaire et opinions publiques face à l’arme chimique pendant et dans l’immédiat après Grande Guerre
- Gazés, médecine, médecins
- Mourir par les gaz : une transgression anthropologique ?
- Les gaz entre rumeur, mémoire et oubli, 1915-années 1930
- L’historial de la Grande Guerre et les champs de bataille de la Somme
AUTEURS
- Annie Deperchin,
- Olivier Lepick,
- Sophie Delaporte,
- Stéphane Audoin-Rouzeau,
- Annette Becker.