jeudi 3 octobre 2024

Notes sur les bases et les effectifs militaires états-uniens à l’étranger

 
Étude remarquable sur « l’empreinte » militaire américaine dans le monde. Actualité oblige, reprenons d’abord quelques observations sur l’encerclement systématique de la Russie. « À la faveur de la désintégration de l’URSS et de plusieurs équipées militaires (dont celle menée, sous couvert de l’OTAN, en Yougoslavie), les États-Unis ont avancé de façon décisive en direction de la Russie (…). Ainsi, en Europe, ils s’installent en Albanie, en Roumanie, en Bulgarie… Plus officieusement, grâce à des liens d’« amitié » qui ont permis l’élargissement de l’OTAN, les États-Unis se ménagent une démultiplication des possibilités de circulation dans les airs, d’atterrissage ou d’accostage. Au-delà des Balkans, ils ont fait une arrivée remarquée au cœur de l’espace caspien, comme en Azerbaïdjan et au Kirghizistan ».
 
Pour ce qui est des chiffres globaux, il faut calculer avec plus de 1 000 bases et plus d’un demi-million de soldats américains dispersés dans le monde (et c’est sans compter les effectifs des sociétés militaires privées ni les fameux sites noirs).

À noter aussi quelques remarques faites par les auteurs sur l’implication du Royaume-Uni et de l’Australie (les deux pays érigés en modèle pour tous les autres alliés dans le dernier Quadrennial Defense Review des États-Unis). D’une part, « le pays membre de l’Union européenne disposant d’un réseau d’installations couvrant la totalité du globe et le plus étroitement intégré au dispositif armé des États-Unis est le Royaume-Uni ». Intégré au point que Londres n’est même pas toujours correctement  informé de ce que l’Amérique manigance sur le territoire britannique.

À l’autre bout du globe, « Les États-Unis ont sur le sol australien plusieurs bases dont les sites sont classés top secret – tout comme le nombre exact de soldats présents –, ainsi qu’un centre d’écoute électronique à Pine Gap près d’Alice Springs. (…) Les intérêts stratégiques australiens qui couvrent un triangle Pakistan-Inde, Sibérie russe-Chine-Japon et Pacifique, sont aujourd’hui clairement soumis à ceux des États-Unis – l’objectif étant de se tenir prêt à une éventuelle intervention menée sous commandement états-unien en Asie ». Si ce n’est pas un exemple à suivre…

Hajnalka VINCZE
Hajnalka VINCZEhttps://hajnalka-vincze.com/
Analyste indépendante en politique de défense et de sécurité, Hajnalka Vincze travaillait précédemment (1997-2004) comme chercheur en charge des questions de sécurité transatlantique et de la défense européenne à l’Institut des Etudes stratégiques du Ministère hongrois de la défense. Elle publie dans des livres, journaux ou revues spécialisées, intervient à des séminaires et colloques, donne des cours dans des universités, et participe à des émissions radiophoniques et télévisées. Elle est collaboratrice du site de défense Theatrum Belli, et contribue régulièrement à la revue Défense & Stratégie en matière d'armement/politique de défense, ainsi qu'à The Federalist sur les enjeux stratégiques de la construction européenne.
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