Période de réflexions sur la guerre en zone urbanisée que nous suivons dans les médias depuis plusieurs années en Syrie notamment. Alep est tombée en décembre 2016. Mossoul, troisième grande ville d’Irak, est conquise peu à peu, maison par maison, quartier par quartier, nous montrant que toute zone urbanisée à reconquérir implique des moyens importants et surtout des délais.
Aujourd’hui pas plus qu’hier, on ne peut pas déclarer que l’on prendra une ville de plus d’un million d’habitants en quelques jours sauf quand des forces armées se débandent devant quelques centaines de combattants de daech comme cela avait été le cas justement pour Mossoul il y a deux ans.
Dans ce contexte, j’ai participé à une nouvelle émission télévisée « Plus de recul » sur Cnews, anciennement Itele. Animée notamment par PPDA et Rachid Arhab, cette émission hebdomadaire diffusée le week-end a pour objectif, comme son titre l’indique, de prendre du recul sur l’actualité et donc d’analyser dans la sérénité en prenant son temps.
Ce vendredi, deux sujets étaient traités. La première partie débattait de la candidature de François Fillon ce qui tombe bien avec mon billet de la semaine dernière sur la trahison en politique (Cf. Mon billet du 5 mars 2017). Avec le recul nécessaire, les échanges entre PPDA et Rachid Arhab étaient particulièrement intéressants suite à la grande manifestation organisée au Trocadero par les soutiens de François Fillon. Il était aussi plaisant (bien que…) de voir ce rappel du retour de toutes ces personnes déloyales vers le candidat Fillon qu’ils avaient abandonné avec bien peu de panache sinon d’honneur. Enfin, le titre de cette première partie « Fillon résiste au putsch » ne manquait pas non plus d’humour avant une intervention sur des questions éminemment militaires.
La seconde partie m’a donc permis de débattre avec mes interlocuteurs sur la stratégie militaire en zone urbaine. L’intérêt d’une telle émission d’une demi-heure est surtout d’avoir le temps de développer une explication. Cela n’est pas toujours le cas dans d’autres entretiens beaucoup plus courts sur des sujets militaires qui ne le sont pas obligatoirement. La stratégie militaire ne se limite pas à des combats et à des techniques qui ne sont que des moyens pour atteindre des objectifs.
Je remarque à nouveau que la conquête d’une ville remet en cause aujourd’hui le droit international tel qu’il est imposé depuis la seconde guerre mondiale (Cf. Mon billet sur Alep du 18 décembre 2016). En temps de guerre, la prise d’une ville est soumise à un droit international qui n’est plus applicable dans ce contexte malgré les aspirations d’une partie de la communauté internationale. Ce droit non appliqué le décrédibilise et conduit justement à son ignorance.
Les guerres à venir se tiendront de plus en plus dans les villes car 75% de l’humanité vit déjà dans une zone urbaine. Qu’on le veuille ou non, nous combattrons dans les villes. Il faut s’y préparer et sans doute adapter le droit international avec la réalité et non l’inverse pour qu’il ne soit pas balayé d’un revers de main (Cf. Mon intervention du 10 mars 2017 sur le site de « Plus de recul »).