mardi 19 mars 2024

Appel à souscription pour la réalisation d’un DVD sur le commandant Hélie de Saint Marc

Hélie de Saint Marc, témoin du siècle– une histoire française  est un projet de documentaire destiné à être diffusé à la télé et en DVD. Autour d’archives inédites couvrant la période de 1914 à 2014, il a l’ambition de faire découvrir une période de l’histoire de France au plus grand nombre à travers le témoignage du Commandant de Saint Marc, résistant, déporté, héros des guerres d’Indochine et d’Algérie et auteur de plusieurs ouvrages dont Les Sentinelles du Soir, Les Champs de Braises, L’aventure et l’Espérance.

Le projet a l’ambition d’apporter un éclairage nouveau sur une histoire encore mal connue. La souscription servira principalement à financer les moyens techniques (banc de montage, caméras, post-production) et de diffusion (pressage des DVD, réservation des espaces de visionnage) qui permettront au film d’exister.

 

Cliquez ICI pour participer

à la souscription.

Déjà 2 340 € récoltés

pour un objectif de 10 000 €.

 

« J’approche du mystère et je me sens plus démuni qu’un enfant.  À mon âge, c’est peut-être la seule grâce qui reste, cette flamme fragile, si bouleversante, que je veux confier à mes lecteurs. »

« Repiquer chaque matin le riz de nos souvenirs, pour que d’autres en extraient quelques grammes d’humanité, pour les repiquer ailleurs. »

Il était la sentinelle, le veilleur d’une très longue Histoire, le témoin dont parle Pascal quand il dit: « Je ne crois qu’aux témoins qui se font égorger. »« Les témoins, rappelait Saint-Marc, sont le sel d’un pays. De près, ils brûlent la peau car personne n’a envie de les entendre.» Mais surtout, il était une conscience. Ses paroles viennent d’une profonde réflexion, d’une attitude face à la vie restée verticale, même dans les heures les plus noires. Cette réflexion – de l’homme, du soldat – dépasse les instruments de la  philosophie.

« Monsieur le président, on peut demander beaucoup à un soldat, en particulier de mourir, c’est son métier. On ne peut lui demander de tricher, de se dédire, de se contredire, de mentir, de se renier, de se parjurer… » – disait il, devant le Haut Tribunal Militaire, réuni pour juger sa participation au putsch d ‘Alger. C’est le crédo qui l’a accompagné tout au long de sa carrière militaire, à Buchenwald comme en Indochine ou en Algérie.

Le XX siècle fut, peut être, le pire, le plus sanglant, le plus terrible. Le Nazisme, le Communisme, le terrorisme ont endeuillé l’humanité plus que ne l’a fait tout le reste de l’histoire. Quelle attitude devant de telles épreuves ? Quels enseignements ? Comment retirer le bien au milieu du mal absolu ? Comment préparer l’avenir pour que les crimes du passé ne se reproduisent pas ?…

C’est sur ces questions que Hélie de Saint-Marc a médité et écrit, avec la sagesse qui vient de l’expérience et le talent d’un grand écrivain. 


INTENTIONS DE LA RÉALISATION

Nous n’avons pas l’intention de faire le portrait d’Hélie de Saint-Marc, il a déjà été fait ; nous n’avons pas non plus l’intention de raconter la guerre d’Algérie, ou la guerre d’Indochine, ou encore la Deuxième Guerre mondiale. Nous souhaitons, à travers les écrits d’Hélie de Saint-Marc, prendre un miroir et le promener le long de sa réflexion.

Les citations les plus représentatives seront mises en images, en faisant appel à la richesse d’archives – de l’ECPAD, de l’INA, de Gaumont Pathé, de Library of Congress, de la BBC, de la télévision russe ou d’archives privées.

Des tournages sont prévus, pour illustrer des réflexions plus générales sur la jeunesse, les valeurs, la morale, l’avenir, la vieillesse aussi.

Un travail de trucage est nécessaire pour mettre en valeur des documents, des photos, des cartes ainsi que pour réaliser l’habillage et le générique.


QUELQUES CITATIONS

DÉPORTATION

« Avant mon séjour dans les camps de concentration, je pensais que le pire venait d’ailleurs. J’ai trouvé le pire chez les autres et aussi en moi. Ce n’est pas l’abandon des siens qui est le plus dur à vivre, mais la déchéance de l’homme en soi. La conscience part en lambeaux. L’extrême humiliation transforme les hommes en coupables. C’est la tristesse des déportés. »

« Je suis un mort qui ne cesse d’enterrer ses morts, car le linceul me paraît trop léger. Je témoigne au nom de ces hommes qui ont emporté avec eux ce qui fut leur raison d’être et qui n’ont pas été compris. » 

« Les seuls édifices qui tiennent sont intérieurs. Les citadelles de l’esprit restent debout plus longtemps que les murailles de pierre. » 

« Atteindre l’autre rive, faire un pas puis l’autre, marcher, ne pas penser, ne pas regarder, trouver encore la force au-delà de mes forces, chercher le visage de ma mère, ne pas pleurer, penser à tout le courage accumulé, ne pas fermer les yeux, surtout ne pas glisser, forcer encore, percer le mur, oublier les aboiements, chercher un appui. »

LA LÉGION ÉTRANGÈRE

« Dans ma mémoire si chargée d’évènements de toutes sortes, les légionnaires que j’ai commandés occupent une place écrasante. La Légion fut la grande affaire de ma vie. »

« Ma passion pour la Légion est sans doute liée à la méfiance pour la comédie humaine que j’ai acquise dans les camps de concentration. 

Ils ne sont pas commémorés par des monuments de pierre érigés au centre de nos villages. Leurs noms ne sont pas attribués aux avenues qui y conduisent. Ils sont morts en soldats étrangers d’une armée étrangère, sur une terre lointaine. Qui peut parler d’eux sinon nous, leurs camarades, qui avons si souvent été témoins de leur courage ?

J’ai tout de suite aimé ces hommes, dont j’ai dû envoyer une partie à la mort. Leur mémoire les blessait comme un silex. Ils possédaient la fraternité de ceux qui n’ont plus rien et se raccrochent les uns au autres. Je voulais leur donner un respect à la hauteur de ce qu’ils avaient perdu. »

INDOCHINE

« Pendant 7 ans, j’ai passé l’essentiel de mon existence au Vietnam. Il nous faudrait de longues heures de confidences pour que je vous raconte ce que furent ces années éblouissantes et cruelles. 

Une guerre orpheline est une guerre sans père, sans nom et sans reconnaissance. C’est celle que nous avons connue, de 1948 à 1954, dans les criques de pierre et les campements de fortune, décor de notre jeunesse. Les morts furent nombreux. Près de cent mille de nos camarades ont laissé leur vie en Indochine : vingt mille soldats de nationalité française, onze milles légionnaires, quinze mille Africains et plus de cinquante mille Vietnamiens, supplétifs et soldats réguliers. Jaunes, Noirs, Blancs, nous nous battions pour une cause qui laissait la métropole indifférente.

Les cartes elles-mêmes étaient biaisées. L’Amérique et la Russie se servaient de cette guerre pour mesurer leurs forces et occupaient le terrain sans se salir les mains. »

« Ce peuple mélancolique et réservé, romantique et cruel, et sa terre imbibée de songe nous ont donné des raisons de vivre, lorsque les raisons de mourir nous manquaient parfois. Il y avait tant de beauté étalée, une telle richesse intérieure, un tel torrent d’émotions inconnues, tant d’odeur et de lumière, que nous n’avons pas hésité à jeter notre peau dans la balance pour que le Vietnam échappe aux camps de rééducation, à la pensée automatique, à la censure, aux mausolées sinistres, à la gymnastique du matin et aux mots d’ordre crachés par les haut-parleurs. »

« Tout au long de mon existence, j’ai poursuivi sans relâche ces instants éphémères où l’humanité des autres m’a révélé, fût-ce avec douleur, ma propre humanité dans sa face caché, sa part manquante. Certains soir, si l’on m’avait proposé de rester au Vietnam jusqu’à la fin de mes jours, j’aurais répondu oui.

Quitter le Vietnam fut un arrachement. Nous avons défendu et aimé le Vietnam pour lui- même. Depuis 1954, il me semble parfois vivre en exil d’un pays où je ne suis pas né. »

ALGÉRIE

« L’affaire algérienne fut une tragédie.

Sur cette terre calcinée, j’ai vécu des heures périlleuses. J’ai risqué ma vie et celle de mes légionnaires. Pris dans un engrenage qui dépassait le destin de chacun d’entre nous, j’ai cru de tout mon être à une solution de justice. Je me suis battu pour elle avant de me révolter contre le pouvoir de mon pays, parce qu’on avait tout dit, tout fait pour nous rendre fous. Je suis donc devenu un détenu politique et un proscrit…

Les vainqueurs ont imposé leur vérité, sans craindre les outrances et les trucages.

Les périodes de guerre civile sont propices aux escroqueries de l’Histoire. Notre part de vérité sur l’Algérie a rejoint celle des vaincus des guerres franco-françaises.

« Je n’ai pas fini de passer et de repasser en moi le film de ces temps tragiques, l’engrenage qui, peu a peu, s’est mis en place à l’occasion de la bataille d’Alger.

Le commandement, à tous les échelons a couvert la torture. Le pouvoir politique aussi. Détaché au cabinet du général Massu, je n’ai pas été confronté au choix des interrogatoires. C’est pourquoi je m’abstiendrai de prendre la pose du chevalier blanc. Les bonnes consciences que l’on polit en dénonçant l’infamie des autres me font horreur.

La bataille d’Alger posait évidemment un cas de conscience. Bien sûr, il y a eu des interrogatoires qui n’auraient pas dû être. Mais au-delà de quelques comportements individuels empreints de vice et aisément condamnables, le jugement que l’on porte sur la grande masse des interrogatoires « sous contrainte » est affaire d’échelle de valeurs. »

« Le colonel Jeanpierre, ancien déporté de Mauthausen, ne voyait pas en quoi déposer une bombe dans un café avant de s ‘enfuir  était un acte de moralité supérieure. « 

« Parfois la guerre c’est le combat d’un bien contre un autre bien, parfois d’un mal contre un autre mal. »

LA RÉVOLTE

« Nous avons été les victimes d’un mensonge organisé, martelé, aux conséquences terribles. Le double langage en Algérie atteignait à cette époque des sommets que l’on a du mal à restituer aujourd’hui. En 1960, lors d’une tournée d’inspection, le général de Gaulle lui-même a juré :« Moi vivant, jamais le drapeau vert et blanc du FLN ne flottera sur AlgerSi l’armée avait été la seule victime de ce leurre, sa duplicité aurait été acceptable. Mais la présence de centaines de milliers d’Algériens que nous engagions chaque jour à nos côtés transformait ce jeu de go politicien en abus de confiance. Á Mostaganem, le FLN avait abattu à neuf reprises le porte-drapeau des anciens combattants musulmans. Dix fois, un autre volontaire avait pris sa place. Les harkis et les moghaznis n’étaient pas seuls. Il y avait les élus des scrutins de 1958, les caïds, les fonctionnaires …Ces hommes et ces femmes avaient misé leur vie en rejoignant les rangs français. Ils avaient droit à autre chose qu’à du vent. »

« Avant de nous juger, j’aimerais que les jeunes générations sachent par quelles angoisses nous sommes passés lorsque nous avons compris que, dans le conflit algérien, le général de Gaulle utilisait comme des armes courantes le mensonge, la duplicité et le cynisme. Quelque chose de vital et de définitif s’est cassé en nous qui ne vivra plus jamais. »

« Sur la lame du rasoir, j’ai fait basculer mon destin…Je n’avais pas prémédité cette décision. Si contestable qu’elle puisse paraître aux yeux de certains, elle correspond à une suite logique dans ma propre vie, que je n’ai pas à regretter. Un homme doit toujours garder en lui  la capacité de s’opposer et de résister. Trop d’hommes agissent selon la direction du vent. »

TÉMOIGNER

« Pour certaines émotions, il n’y a ni passé ni avenir, mais une sorte d’éternité.

L’Histoire est un orage de fer qui hache les hommes. Après, il faut recueillir les cendres, comprendre, raconter. Les témoins sont le sel d’un pays.

Les hommes et les femmes dont je parle dans mes conférences ou dont j’ai raconté l’histoire sur la page blanche sont devenus les gardiens de ma vieillesse. Avec quelques idées qui ont survécu à l’érosion des ans, je les appelle « les sentinelles du soir ».

Je pense aujourd’hui que la parole est un don que l’on offre à autrui. »

« Je témoigne au nom de ceux qui ont emporté avec eux ce qui fut leur raison d’être et qui n’ont pas été compris. Je prends la parole pour que soit enfin honoré le déporté inconnu de Langenstein jeté dans la fosse commune, le partisan oublié de Talung qui repose dans l’argile d’une route remplie de fondrières ou le légionnaire sans nom tombé à Guelma et dont la tombe fut profanée. Je leur prépare une sépulture en forme de livre ouvert. »

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