22 septembre 302 : martyre de Saint-Maurice (Valais – Suisse actuelle).
Au IIIe siècle, sous l’Empire romain, saint Maurice commandait une unité de 6 600 hommes, que l’on appelait la Légion thébaine, originaire d’Egypte et qui sous les armes avait conservé sa foi chrétienne. Cette unité aguerrie, toujours victorieuse au combat a refusé de massacrer les habitants d’une petite ville du nord des Alpes, dont le seul crime était d’être chrétien.
Pour punir cet acte de rébellion, le César Maximien ordonna que cette légion subisse le châtiment de la décimation : un soldat sur dix est exécuté sous les yeux de ses camarades. Mais cela ne suffit pas à faire changer d’avis ces soldats, et c’est finalement toute la légion qui est massacrée avec saint Maurice. « Mieux vaut pour nous mourir innocents que vivre coupables » auraient-ils dit avant de périr en martyr à Agaune.
Le témoignage de saint Eucher, évêque de Lyon en 449 et l’existence, dès la fin du IVe siècle, d’une église à Agaune où des foules viennent en pèlerinage, attestent de manière certaine ce massacre où périrent les martyrs Maurice et ses compagnons.
Pour cette unité tant de fois victorieuse sur le champ de bataille, cette désobéissance n’était pas un acte de trahison mais un acte héroïque de loyauté, car ces soldats sont restés fidèles à leur chef et à leur foi.
Saint Maurice est donc fêté tous les 22 septembre par l’arme de l’infanterie. Saint Maurice a été choisi comme saint patron des fantassins en France, mais également des infanteries suisse et américaine, car il incarne l’honneur et la dignité, la conviction et l’éthique, la détermination et le courage, la discipline et la loyauté. L’exemple de saint Maurice et de ses compagnons nous laisse un beau témoignage de fidélité et de cohésion des soldats autour de leur chef.
Général Ivan Martin, Père de l’Arme Infanterie, septembre 2021 (Source : Diocèse aux Armées)
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L’école de l’infanterie est située sur le site des Ecoles militaires de Draguignan (EMD).
Lire : Saint Maurice ou l’obéissance d’Henry Ghéon (1922).
22 septembre 1695 : Jean Bart défend Dunkerque.
En 1695, la flotte anglaise se présente au large des côtes de France et bombarde plusieurs places, et en particulier Dunkerque, d’où chaque jour des corsaires partaient au combat. Jean Bart, avec sous ses ordres son fils François-Cornil Bart, est chargé de la défense du fort Bonne-Espérance, et parvient par ses tirs d’artillerie à faire partir la flotte anglaise. En récompense de ses nouveaux services il reçoit une pension de 2 000 livres et son fils est promu lieutenant de vaisseau à 18 ans seulement.
22 septembre 1828 : mort de Chaka Zulu.
Chaka serait issu d’une union illégitime entre Nandi, princesse Langeni, et Senza Ngakona, chef du clan des Zoulous (une fraction du peuple Nguni qui peupla l’Afrique du Sud du XIIIe au XVIIIe siècle). D’après la légende, il aurait été considéré comme un bâtard, rejeté et humilié par son père, régulièrement maltraité par ses camarades. Nandi et Chaka aurait trouvé refuge chez un autre chef du nom de Methethwas, qui deviendra le clan de Dingiswayo, un chef important pour l’ascension de Chaka. Ces expériences l’endurciront et marqueront sa personnalité d’une soif de vengeance.
Mazisi Kunene, qui, lui, s’est inspiré des traditions zouloues, explique que la mère de Chaka, Nandi, était une princesse autoritaire. Elle s’est fâchée avec son mari et avec ses coépouses, ce pourquoi elle a été répudiée. Cause de guerre entre les Abasema Langeni, son peuple, et la tribu zouloue, elle a dû fuir chez les Qwabe, dont elle aurait épousé l’un des princes. Ainsi, Mazisi Kunene ne réfute pas la difficile enfance de Chaka, mais la nuance.
Chaka ne s’entend pas avec les membres de la famille royale qwabe (contre lesquels il devra guerroyer plus tard). Il part chez les Bathwetwa et devient membre de l’armée de Dingiswayo, le souverain des Bathwetwa. En effet, il est incorporé au sortir de l’adolescence dans le régiment Bathwetwa des izi-Chwe et il devient rapidement le guerrier le plus remarquable de l’armée de Dingiswayo. Doué d’une force physique et d’une endurance prodigieuses, il excelle au combat. Il est charismatique et se révèle être un fin stratège. Sa réputation s’étend. Il devient bientôt le porte-parole et le bras droit de Dingiswayo.
À la mort de son père, Sigujana, l’un des demi-frères de Chaka, assure la succession conformément à la volonté de leur père, et devient le chef du clan zoulou. Dingiswayo appuie Chaka pour qu’il prenne le pouvoir. Dans la bataille, Sigujana trouve la mort.
Chaka règne sur son peuple et commence à lui appliquer ses idées révolutionnaires pour créer une puissante armée. Il continue à combattre pour Dingiswayo, qui a quelques démêlés avec un puissant voisin aux visées impérialistes, Zwide, chef de la tribu des Ndwandwe. En quelques années, celui-ci parvient à ses fins : il réussit à faire prisonnier et à assassiner Dingiswayo, grâce à l’appui de ses espions. À la suite de cet événement, les régiments bathwetwas élisent Chaka au titre de chef souverain.
Après la mort de Dingiswayo, Chaka défait Zwide lors de deux batailles difficiles (Gqokli Hill en 1818 et la rivière Mhlatuze en 1819) où il utilise son sens aigu de la stratégie. Ensuite, s’ouvre le temps des conquêtes. Il devient le chef d’une grande partie des tribus nguni du Natal. Il les assimile à sa tribu, et leur fait porter son nom, celui de Zoulou. Pour ce faire, il remodèle son peuple en une armée de métier constituant le pivot de la société, ce qui en bouleverse les structures traditionnelles. Il astreint au service militaire tous ses sujets, crée un corps féminin, impose la langue zoulou à ses voisins. Il réorganise l’armée zouloue, qui devient permanente. Il supprime l’initiation des jeunes hommes mais conserve la division en classe d’âges pour former des régiments. Il faut également rappeler que contrairement à Dingiswayo et Zwide, Chaka ne démobilise jamais ses troupes après les campagnes, elles sont maintenues en permanence au service de l’empire. Il les stimule par des concours d’épreuves : aux vainqueurs sont offertes les plus belles filles nubiles, initiées à la lutte et au combat. Il multiplie les exercices physiques et accroît la part de nourriture carnée de ses troupes.
Il révolutionne ensuite la stratégie militaire de son armée (tâche initiée avec sa propre tribu) : il opte pour la stratégie d’attaque « en tête de buffle » : les troupes sont divisées en quatre corps, deux ailes forment les cornes de buffle et deux corps centraux placés l’un derrière l’autre forment le « crâne ». Opérant en mouvement tournant, l’une des ailes attaque, tandis que l’autre se cache et n’intervient que lorsque le combat est engagé. Il mène une guerre totale et utilise la tactique de la terre brûlée grâce à des régiments spéciaux, les impi ebumbu (régiments rouges).
Chaka oriente l’expansion des Zoulous dans deux grandes directions : vers l’ouest et vers le sud contre les Tembou, Pondo et Xhosa. Ils sèment la terreur chez les Nguni, les Swazi, les Sothos et les Xhosa. En dix ans, Chaka se taille un empire dans le Natal.
Les vieillards des peuples vaincus sont supprimés, les femmes et les jeunes incorporés. Les jeunes ont la vie sauve à condition de s’enrôler dans les impi, d’abandonner leur nom et leur langue, et de devenir de véritables Zoulous.
En 1820, quatre ans après le début de sa première campagne, Chaka avait conquis un territoire grand comme le tiers de la France.
À partir de 1822, Chaka déploie ses armées à l’est du Drakensberg. Face à lui, de nombreuses collectivités choisissent de fuir, attaquant au passage leurs voisins, ce qui ajoute à la confusion. La carte ethnique de la région est bouleversée (ce processus est nommé Mfecane, « mouvement tumultueux de populations »). La tradition tend à rendre Chaka coupable du Mfecane. En vérité, ce mouvement de migration avait déjà commencé avant sa prise de pouvoir, avec, entre autres, les combats entre Zwide et Matiwane.
L’un des généraux de Chaka le quitte pour conquérir l’Afrique australe en appliquant ses méthodes brutales : Moselekatse (ou Mzilikazi), après sa rupture avec Chaka en 1821, se dirige vers le sud-ouest avec les Ndébélés, disperse les Sothos sur les bords du Vaal et s’installe entre le Vaal et l’Orange jusqu’en 1836. De leur côté, parmi les chefs vaincus de Zwide, Manoukosi (ou Soshangane) soumet les Tonga au Mozambique actuel (1830) et Zwagendaba migre trois mille kilomètres vers le nord.
Le déclin de Chaka commencera avec sa tendance de plus en plus affirmée à la tyrannie, qui lui valut l’opposition de son propre peuple.
À la mort de sa mère Nandi en 1827, Chaka fit exécuter plus de 7 000 hommes et femmes. Pendant un an, il fut interdit aux gens mariés de vivre ensemble et à tous de boire du lait. Il est à noter néanmoins que ce rite de deuil extrême, bien qu’exceptionnel, avait déjà été observé dans la tradition zouloue.
Les circonstances de sa mort, survenue en 1828, sont floues : Chaka serait mort poignardé par ses demi-frères Dingane et Mhlangane, victime d’un complot orchestré par ses frères et sa tante Mkabayi, avec l’aide d’un de ses hommes de confiance, Mbopa.
Chaka fut un chef charismatique, un bon stratège et logisticien, fondateur d’une nation de 250 000 personnes, comprenant une armée de 40 000 guerriers, détruisant les tribus voisines autour de lui, assimilant les survivants. Son règne de 10 ans a entraîné un nombre massif de morts, principalement en raison des perturbations causées par les Zoulous dans les tribus voisines, bien que le nombre exact de morts soit un sujet de controverse entre chercheurs. D’autres décès non quantifiables se sont produits lors de migrations tribales massives pour échapper à ses armées. Son action influença la vie et le destin de régions entières de l’Afrique australe.
Chaka a été un symbole important dans la lutte idéologique entre les Noirs et les Blancs en Afrique du Sud. La réception de son histoire fut révélatrice des tensions raciales qui animaient l’Afrique Méridionale. D’un côté les historiens Boers, concentraient leur historiographie du personnage sur les atrocités qu’il a pu commettre, le diabolisaient et le présentaient comme un tyran barbare, de l’autre les Zoulous le présentaient comme un grand héros, un personnage semi-légendaire, un fabuleux guerrier auquel on peut faire remonter la fierté de la nation.
22 septembre 1905 : naissance de l’ingénieur aéronautique autrichien Eugène Sänger.
Eugène Sänger est né le dans l’ancienne ville minière de Pressnitz en Bohême alors dans l’empire austro-hongrois (devenue la ville de Přísečnice et désormais inondée par la construction du barrage de Přísečnice en 1974). Il étudie le génie civil dans les universités techniques de Graz et de Vienne. Étudiant, il lit le livre d’Hermann Oberth Die Rakete zu den Planetenräumen (« Dans l’espace planétaire par une fusée »), qui le pousse à changer d’orientation et à s’inscrire aux cours d’aéronautique. Il rejoint aussi le mouvement amateur sur les fusées, le Verein für Raumschiffahrt ou VfR (« Société pour le voyage spatial ») formé autour d’Oberth.
Sänger fait du vol propulsé par fusée le sujet de sa thèse mais celle-ci est rejetée par l’université car jugée trop fantaisiste. Il obtient son diplôme d’ingénieur en aéronautique en 1930 avec une thèse beaucoup plus banale sur la statique des ailes en treillis. Sänger tirera plus tard de sa thèse rejetée un livre publié en 1933 à Munich sous le titre Raketenflugtechnik (Technique de vol des fusées). Cet ouvrage allait être l’un des plus importants traités de théorie dans le domaine des fusées. En 1935 et 1936, il publia des articles sur le vol de fusée dans le journal aéronautique autrichien Flug (Volant). Cela attira l’attention du Reichsluftfahrtministerium, le ministère de l’Aviation du Reich, qui voyait dans les idées de Sänger un des moyens possibles pour atteindre l’objectif de construire un bombardier capable de frapper les États-Unis depuis l’Allemagne (le projet Amerika-Bomber).
En 1936, Sänger accepte d’autant plus facilement la direction d’une équipe de développement dans la région de la lande de Lunebourg dans le nord de l’Allemagne, qu’il est lui-même un nazi convaincu, déjà membre du parti en Autriche.
Eugène Sänger conçoit progressivement un chariot équipé de fusée pour lancer un bombardier lui-même propulsé par fusée qui monterait à la limite de l’espace, mais sans se placer en orbite mais capable de couvrir une grande distance par une série de sauts suborbitaux, à la limite de la haute atmosphère. L’engin baptisé Silbervogel (Oiseau d’argent) repose sur l’exploitation de la portance du fuselage (concept du corps portant) qui permet à cet avion spatial de rebondir sur l’atmosphère à chaque fois qu’il retombe vers le sol et pénètre dans les couches denses de l’atmosphère. Sänger est assisté dans ses travaux par la mathématicienne allemande Irene Sänger-Bredt qu’il épousera en 1951. Sänger conçoit aussi les moteurs-fusées que l’avion spatial devra utiliser et qui doivent générer 1 méganewton de poussée. Il est l’un des premiers ingénieurs à suggérer l’utilisation du carburant de la fusée pour refroidir le moteur en le faisant circuler autour de la tuyère avant qu’il ne soit brulé dans le moteur. Ses travaux à Peenemünde, comme ceux de von Braun sur les V2, utilisent massivement dans les souterrains du complexe militaro-industriel une main-d’œuvre gratuite de déportés parmi lesquels on comptera des dizaines de milliers de morts.
En 1942, à la suite de la défaite de Stalingrad, le ministère de l’Air annule ces projets, comme d’autres projets ambitieux ou théoriques, pour se concentrer sur des technologies ayant fait leurs preuves. Sänger est transféré au Deutsche Forschungsanstalt für Segelflug ou DFS (« Institut allemand de recherche sur le vol à voile »). Il y effectue, jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, un important travail sur la technologie du statoréacteur.
Dans la course à la récupération des savants nazis, la France, très en retard dans le domaine du fait de l’occupation, réussit à débaucher Eugène Sänger, en faisant abstraction de son passé. Non seulement il travaille de 1946 à 1954 comme ingénieur-conseil et participe entre autres au projet Griffon à Châtillon. Il est même décoré de l’Ordre national du Mérite. Lorsqu’il était en France, il fit l’objet d’une tentative de débauchage par des agents soviétiques. Staline avait été intrigué par les rapports sur le Silbervogel et envoie son fils Vassili et le scientifique Grigori Tokaty pour le convaincre de venir en URSS mais sans succès. Il fut dit que Staline donna alors instruction au NKVD de le kidnapper.
En 1949, Sänger fonde à Paris la Fédération astronautique et en 1951, il devint le premier président de la fédération internationale d’astronautique. En 1954, il rentre en Allemagne et trois ans plus tard dirige l’Institut de la physique et de la propulsion par réaction à l’école technique de Stuttgart. Il a pour élève Lutz Kayser, qui fonde la première entreprise spatiale privée, l’OTRAG. Entre 1961 et 1963, il est consultant pour le constructeur aéronautique Junkers dans la conception d’un avion spatial propulsé par statoréacteur, nommé Sänger, mais cet avion ne dépassa jamais le stade de la planche à dessin. Une des autres idées innovantes de Sänger pendant cette période fut d’utiliser les photons pour la propulsion d’engins interplanétaires dont la voile solaire. Comme d’autres savants nazis, il prodigue ses conseils à Nasser, en Egypte, qui veut construire des fusées capables de toucher l’ensemble du territoire israélien. Les pressions israéliennes conduisent l’Allemagne à le destituer de ses fonctions.
Il meurt le à Berlin à 58 ans. Il est enterré au cimetière Alter Friedhof de Stuttgart-Vaihingen.
Ses travaux prouvèrent leur importance dans les programmes des X-15, X-20 Dyna-Soar et finalement de la navette spatiale. Sänger avait la certitude que l’astronautique deviendrait un fait réel aussi routinier que l’est l’aéronautique.
22 septembre 1914 : mort au combat de l’écrivain Alain Fournier (Bois de Saint Rémy).
Lieutenant de réserve, mobilisé le , Fournier part de Cambo dans le Pays basque, où il était en vacances avec Simone, pour rejoindre à Mirande son régiment, le 288e régiment d’infanterie ; il est affecté à la 23e compagnie. Partis d’Auch en train jusqu’au camp de Suippes, ses hommes et lui rejoignent le front après une semaine de marche jusqu’aux environs d’Étain. Avec sa compagnie, il prend part à plusieurs combats meurtriers autour de Verdun.
Le , un détachement de deux compagnies, la 22e, commandée par le lieutenant Paul Marien et la 23e, commandée par le lieutenant Fournier, reçoit l’ordre d’effectuer une reconnaissance offensive sur les Hauts de Meuse, en direction de Dommartin-la-Montagne, à vingt-cinq kilomètres au sud-est de Verdun. Si l’on doit en croire les témoignages postérieurs, assez divergents, du sergent Zacharie Baqué et du soldat Laurent Angla, Fournier et ses hommes parviennent jusqu’à la Tranchée de Calonne où ils sont rejoints par le capitaine de Savinien Boubée de Gramont, qui prend la direction des opérations et décide d’attaquer l’ennemi. Entendant des coups de feu, ils veulent rejoindre la 22e compagnie de Marien qui s’est trouvée face à un poste de secours allemand et a ouvert le feu. Après avoir fait quelques prisonniers, ils sont pris à revers par une compagnie prussienne à la lisière du bois de Saint-Remy et décimés par la mitraille. Trois officiers — dont Fournier — et dix-huit de leurs hommes sont tués ou grièvement blessés, tandis que Marien et le reste du détachement parviennent à se replier. Sur le Journal de marche et d’opérations du 288e RI, trois officiers, un sergent et dix-huit soldats des 22e et 23e compagnies sont portés « disparus » au « combat de Saint-Remy, du 21 au 30 septembre ».
S’il faut croire certaines sources, la patrouille dont Fournier faisait partie avait reçu l’ordre de « tirer sur des soldats allemands rencontrés inopinément et qui étaient des brancardiers », et avait obéi, ce que les Allemands auraient considéré comme un crime de guerre. Selon Gerd Krumeich, professeur à l’université de Düsseldorf, il est exact que la patrouille de Fournier attaqua une ambulance allemande, mais il est difficile d’établir les faits précis.
Un documentaire vidéo cite trois mémoires rédigés plus tard par deux Français et un Allemand, qui éclairent la situation : les troupes françaises avancent, voient des soldats allemands chargés d’armes, et tirent immédiatement sur eux. Ces Allemands étaient des brancardiers qui avaient pour mission de regrouper des blessés autour d’une ambulance, et de ramener dans le même temps les armes de ces mêmes blessés, d’où une méprise des soldats français, accentuée par le stress et la fatigue.
La fiche militaire de décès, publiée sur le site Mémoire des Hommes, mentionne que Fournier a été tué par l’ennemi le à Vaux-lès-Palameix (Meuse), commune proche de la Tranchée de Calonne. Le bois de Saint-Remy se trouve entre la limite de cette commune et la Tranchée de Calonne (qui n’est pas une tranchée mais une route). Un monument lui est dédié, à l’intersection entre cette route et le chemin menant de Vaux-lès-Palameix à Saint-Remy-la-Calonne.
Fournier est mort sans avoir eu d’enfant.
22 septembre 1914 : le sous-marin allemand U-9 coule successivement les croiseurs obsolètes HMS Aboukir, Hogue et Cressy, (dont les équipages sont constitués principalement de réservistes) causant la perte de 1 459 hommes
Il y eut un tollé public en Grande-Bretagne à la suite de ces pertes. Ces naufrages érodèrent la confiance dans le gouvernement britannique et nuisirent à la réputation de la Royal Navy alors que de nombreux pays n’étaient toujours pas sûrs de prendre parti dans la guerre.
Le naufrage des trois navires a fait prendre conscience à l’Amirauté britannique du danger d’attaque de sous-marins. Le commandant Dudley Pound, servant dans la Grande Flotte en tant que commandant à bord du cuirassé St. Vincent (qui devint le First Sea Lord), écrit dans son journal le :
« Much as one regrets the loss of life one cannot help thinking that it is a useful warning to us — we had almost begun to consider the German submarines as no good and our awakening which had to come sooner or later and it might have been accompanied by the loss of some of our Battle Fleet. »
22 septembre 1914 : bombardement de Papeete (Polynésie française).
La bataille de Papeete (ou bombardement de Papeete) est provoquée, le 22 septembre 1914, par l’arrivée à Tahiti, en Polynésie française (océan Pacifique) des croiseurs cuirassés allemands Scharnhorst et Gneisenau de l’Escadre d’Extrême-Orient, pour qui le stock de charbon de Papeete constitue un enjeu stratégique dans le cadre de la Première Guerre mondiale. Mais ayant été reçus à coups de canons, les cuirassés doivent se contenter de bombarder la ville et le port, achevant de couler au passage la canonnière de la marine française Zélée, qui a été sabordée afin qu’elle ne tombe pas entre leurs mains et pour obstruer l’accès au port. Les batteries côtières françaises répliquent aux tirs allemands, mais n’infligent aucun dommage significatif aux croiseurs. Les repères nécessaires pour entrer dans la rade ayant été volontairement détruits par les défenseurs, les navires allemands n’approchent pas davantage et s’éloignent de Tahiti au bout de quelques heures.
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Au début de la Première Guerre mondiale, en 1914, Tahiti ne disposait ni de défense lourde (mis à part d’antiques batteries côtières) ni de poste de TSF. La garnison française de Papeete se résumait à une compagnie d’infanterie de marine, 45 artilleurs et 50 gendarmes, renforcée par la présence de la Zélée, canonnière commandée par le lieutenant de vaisseau Maxime Destremau. Destremau avait été prévenu de possibles attaques allemandes, après qu’une escadre allemande eut été aperçue au large des Samoa. Comme il n’était pas envisageable de lui résister, dans un combat naval, avec sa vieille canonnière, Destremau en fit débarquer presque toute l’artillerie (le canon de 100 mm arrière et les quatre canons de 65 mm) pour renforcer les défenses côtières.
Le 22 septembre 1914 vers 7 heures, les Français aperçoivent deux croiseurs dépourvus de marques d’identification – les croiseurs cuirassés allemands Scharnhorst et Gneisenau – qui s’approchent de Papeete. Trois coups de semonce sont alors tirés pour leur demander de s’identifier. Les croiseurs hissent les couleurs de la Marine impériale et se mettent à bombarder le port et la ville.
Le cargo allemand Walküre, précédemment capturé par la Zélée, est sabordé dans le port afin d’interdire son accès aux navires allemands. Destremau fait en outre incendier le dépôt de charbon (principale ressource de Tahiti intéressant les Allemands), saborder la Zélée par son second, Barbier, conformément aux ordres qu’il avait reçus « en dernier ressort pour l’empêcher de tomber entre les mains de l’ennemi » et détruire les marques des alignements d’entrée dans la rade. Le commandant de la batterie côtière, l’enseigne de vaisseau Charron, bien conscient qu’avec les faibles calibres dont il dispose, il ne peut pratiquement infliger aucun dégât aux croiseurs, s’abstient de tirer pour ne pas être localisé et pour réserver ses coups à toute embarcation qui se présenterait dans la passe. Les deux croiseurs, craignant un piège, quittent finalement Papeete indemnes après avoir tiré un total de 80 obus dont un sur la Zélée. De l’infortunée canonnière, des plongeurs locaux remontèrent bientôt le pavillon, qui fut remis à son commandant. La principale conséquence stratégique de l’engagement est la divulgation de la position des croiseurs à l’Amirauté britannique et une des raisons qui pousseront celle-ci à chercher à les intercepter, ce qui conduira à la bataille de Coronel, lors de laquelle, le 1er, l’escadre allemande d’Extrême-Orient vaincra une escadre britannique. Le Scharnhorst et le Gneisenau seront finalement coulés à la bataille des Falklands en décembre 1914.
22 septembre 1918 – Palestine : les Arabes accueillent le premier Handley Page.
22 septembre 1945 : le général Patton s’interroge sur le bienfondé de la dénazification en Allemagne.
Le général Patton, gouverneur militaire de Bavière, en présence de journalistes, estime que la dénazification de l’Allemagne n’est pas forcément utile au regard des tensions naissantes entre USA et URSS. La déclaration fait scandale et vient s’ajouter aux nombreuses autres incartades déjà commises. Eisenhower le relève de son commandement.
22 septembre 1950 : premier vol transatlantique sans escale d’un chasseur à réaction.
En 1950, David Carl Schilling (US Air Force) vola de la RAF Manston au Royaume-Uni à destination du Maine aux États-Unis , dans le cadre du premier vol transatlantique sans escale d’un chasseur à réaction. En utilisant le ravitaillement en vol (probe-and-drogue), Schilling, aux commandes d’un F-84E Thunderjet et d’un autre F-84E piloté par le colonel William Ritchie, fut ravitaillé d’abord par un ravitailleur Lancaster de Flight Refuelling Ltd (FRL) près de Prestwick, en Écosse, suivi d’un ravitaillement par un autre ravitailleur FRL, cette fois un Lincoln près de l’Islande .
Lors d’un troisième et dernier rendez-vous avec un ravitailleur, la sonde nasale de Ritchie, qui avait été endommagée lors du ravitaillement avec le Lincoln, n’a pas pu transférer le carburant du dernier ravitailleur, un KB-29 de l’USAF au large du Labrador, le forçant à s’éjecter au-dessus du Labrador lorsqu’il est tombé en panne sèche. Ritchie a été récupéré sain et sauf peu de temps après. Le ravitaillement de Schilling s’est déroulé comme prévu et il a atterri sur une base aérienne à Limestone, dans le Maine, après un vol de 10 heures et 8 minutes. Pour ce vol, Schilling a reçu le trophée Harmon.
Deux techniques de ravitaillement existent. L’une (flying boom) fait appel à une perche rigide, télescopique, que l’avion ravitailleur déploie pour l’accrocher dans un réceptacle sur le dos de l’avion récepteur. Avec l’autre technique (probe-and-drogue), l’avion ravitailleur déploie un tuyau souple, stabilisé par un panier qui crée une traînée aérodynamique, et l’avion récepteur vient y verrouiller sa perche de ravitaillement. Cette deuxième solution a l’inconvénient d’offrir un débit de carburant plus limité, mais elle demande des modifications beaucoup moins lourdes à l’avion ravitailleur.
22 septembre 1972 : le dernier Skyraider est abattu durant la guerre du Vietnam.
Sur la photo, il s’agit du Douglas A-1H Skyraider piloté par le lieutenant-colonel Jones, le 1er septembre 1968. Bien qu’il ait été gravement endommagé par les tirs antiaériens et l’incendie qui a suivi, le 52-139738 a été réparé et remis en service. Le 22 septembre 1972, le 52-139738 a été abattu au-dessus du Laos. Il s’agissait du dernier Skyraider abattu pendant la guerre du Vietnam.
Le Skyraider du lieutenant-colonel Jones, A-1H 52-139738, était à l’origine l’AD-6 Skyraider Bu. N° 139738 de l’US Navy, autorisé en 1952. (La série Douglas AD a été rebaptisée A-1 en 1962.)
22 septembre 1980 : début de la guerre Iran-Irak.
La guerre Iran-Irak est une guerre qui a opposé l’Iran à l’Irak entre le , date de l’invasion irakienne de l’Iran, et le . La guerre s’inscrit dans la lignée des multiples dissensions liées aux litiges frontaliers opposant les deux pays. Elle est également due aux appréhensions des conséquences de la révolution iranienne de 1979 qui porte l’ayatollah Khomeini au pouvoir, le gouvernement sunnite irakien de Saddam Hussein craignant que cette dernière n’attise les desseins révolutionnaires de la majorité chiite longuement réprimée. Le conflit s’explique également par la volonté de l’Irak de remplacer l’Iran en tant que puissance dominante du golfe Persique.
Espérant tirer profit de l’instabilité politique post-révolutionnaire régnant en Iran, l’Irak attaque sans avertissement formel en bombardant des bases aériennes iraniennes le , pénétrant sur le territoire iranien deux jours plus tard. Malgré l’effet de surprise, l’invasion irakienne ne connaît pas le succès escompté, ne réalisant que des gains territoriaux très limités, et est rapidement repoussée par une série de contre-attaques iraniennes. En , l’Iran parvient à regagner le territoire perdu après l’attaque irakienne, et adopte une posture offensive pour le reste du conflit. Les deux pays comptent sur leurs revenus pétroliers pour subvenir à leurs besoins militaires, induisant une forte augmentation des exportations de barils, directement liée au conflit.
La guerre Iran-Irak a souvent été comparée à la Première Guerre mondiale du fait de la nature des tactiques militaires employées par les deux camps. Le conflit se caractérise par une forme de guerre de tranchées, du fait des grandes armées dont disposaient les deux belligérants, contrastant avec le peu de blindés, d’aviation, et d’aptitude pour des opérations combinées. La guerre voit ainsi l’utilisation de fils de barbelés s’étendant le long des tranchées, de postes de mitrailleuse, de charges à la baïonnette, ainsi que d’attaques par vagues humaines, tactiques militaires induisant un nombre considérable de pertes pour les armées des deux camps. Le conflit se démarque également par l’utilisation intensive d’armes chimiques par l’Irak, et par de multiples attaques visant les populations civiles.
L’Irak reçoit le soutien d’une grande partie de la communauté internationale, notamment des soviétiques, ainsi que de nombreux pays occidentaux et arabes. L’Iran demeure quant à lui largement isolé tout au long du conflit. Après huit années de guerre, la lassitude du conflit qui s’installe, associée à la dégradation rapide des relations entre les États-Unis et l’Iran, mais aussi au déclin du soutien de la communauté internationale pour l’Irak, mène à l’acceptation d’un cessez-le-feu négocié par l’ONU. Le conflit se conclut de fait par un statu quo ante bellum, les deux pays acceptant de revenir aux accords territoriaux d’Alger de 1975.
On estimera à la fin du conflit que seraient morts plus d’un demi-million de soldats iraniens et irakiens, et en outre un nombre équivalent de civils Le nombre de blessés approchait également 500 000 pour chacun des deux camps. Considérée comme l’un des conflits les plus importants du XXe siècle, la guerre Iran-Irak ne donnera lieu à aucune réparation, et n’induit pas de changements territoriaux. Plusieurs milices locales prennent part au conflit : l’Organisation des moudjahiddines du peuple iranien s’allie à l’Irak baassiste, et de l’autre côté les milices kurdes irakiennes du Parti démocratique du Kurdistan et de l’Union patriotique du Kurdistan combattent aux côtés des forces armées iraniennes. Ces milices sortiront, pour une grande partie, largement affaiblies à l’issue du conflit.
22 septembre 1997 : mort à 82 ans de Shoichi Yokoi, soldat japonais demeuré dans la jungle de l’île de Guam jusqu’en 1972.
En 1941, Shōichi Yokoi est enrôlé dans l’armée impériale japonaise et envoyé à Guam presque tout de suite. En 1944, lorsque les forces armées américaines s’emparent de l’île, Yokoi se cache.
Dans les premiers temps, il se tenait soigneusement caché, chassant la nuit et essayant de ne pas se faire voir pendant la journée et se servant des plantes de l’île pour se nourrir, pour se faire des vêtements et s’arranger une paillasse pour dormir, et habitant dans un trou. Il craignait d’être tué si jamais il tombait entre les mains des habitants de Guam, en raison des exactions que les Japonais avaient perpétrées pendant la guerre contre la population civile. Pendant 28 ans, il vécut ainsi dissimulé, refusant de se livrer même après avoir trouvé des feuilles volantes qui annonçaient la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Dans l’après-midi du , Shōichi Yokoi fut découvert dans les bois de Talofofo par deux chasseurs, Jésus Duenas et Manuel DeGracia, qui relevaient leurs pièges à crevettes jetés dans un petit fleuve de la région. D’abord, ils prirent Yokoi pour un autochtone, mais finalement reconnurent qu’il s’agissait d’un Japonais : Yokoi les attaquant, mais ils réussirent, tant bien que mal, à se saisir de lui et à l’emmener hors de la brousse. Des soldats japonais en fuite avaient assassiné la nièce de DeGracia peu après la fin de la bataille de Guam et il fallut que Duenas convainquît son camarade de chasse de ne pas abattre sur place le Japonais.
Il est retourné au Japon en transportant son vieux fusil rouillé. Il aurait déclaré : « C’est malgré une honte extrême que je suis revenu vivant ». Son commentaire est devenu courant par la suite dans le langage populaire.
Après une tournée médiatique au Japon, il s’est marié et établi dans la préfecture d’Aichi. À cause de sa longue absence pour une cause perdue, il est devenu une figure marquante de la télévision japonaise, où il prônait régulièrement une vie austère. Il est mis en vedette dans le documentaire Yokoi and His Twenty-Eight Years of Secret Life on Guam (1977). Il a reçu l’équivalent de 300 USD à titre de paiement rétroactif, ce qui s’ajoutait à une petite rente.
22 septembre 1990 : lancement, à Cherbourg, du SNA Perle, dernier exemplaire d’une série de six sous-marins nucléaires d’attaque de la Marine nationale.
Il est admis au service actif le . Il est affecté à l’escadrille des sous-marins nucléaires d’attaque (ESNA) et est basé à Toulon.
Le vendredi , un incendie se déclare à l’avant du Perle, alors en interruption programmée pour entretien et réparation (IPER) dans un bassin du port militaire de Toulon sous la maîtrise d’œuvre de Naval Group.
Le , la ministre des Armées annonce sa décision de faire réparer le Perle en six mois. Pour cela, la partie avant d’un sous-marin de la même classe désarmé l’année précédente, le Saphir, doit être soudée à l’arrière de la Perle, restée intacte après l’incendie. Le , le navire semi-submersible Rolldock Storm arrive à Toulon pour embarquer le Perle à son bord et le transférer à Cherbourg. Le cargo avec le sous-marin à son bord, quitte Toulon le .
Le sous-marin arrive à Cherbourg le et est débarqué le dans la zone qui sert habituellement à la mise à l’eau des nouveaux sous-marins construits par le chantier naval de Cherbourg. La partie avant du Saphir est découpée ainsi que celle à remplacer sur la Perle. Les deux sections sont en cours d’assemblage en . Le , la ministre des Armées se rend à Cherbourg pour faire le point sur l’avancée du chantier. L’avant endommagé de la Perle sera également soudé à la partie arrière du Saphir, les deux coques ainsi reconstituées doivent être remises à l’eau au début de l’été .
Selon le planning annoncé par Florence Parly, le Perle devrait reprendre le service actif avant l’été 2023, et rester en activité jusqu’en 2030 au moins. Il sera alors remplacé par le Casabianca, dernier sous-marin de la classe Suffren à être livré.