4 juillet -362 : bataille de Mantinée (Grèce) opposant les troupes thébaines et leurs alliés aux Mantinéens et aux Spartiates.
Après la bataille de Leuctres, l’hégémonie spartiate est remise en cause, et Épaminondas, général et dirigeant thébain, décide de construire un nouveau centre de pouvoir autour de sa cité. Il crée, ainsi, la ligue arcadienne, une fédération de cités-États sur le plateau central du Péloponnèse (au sud de Thèbes et au nord de Sparte), afin de contenir l’influence lacédémonienne et préserver la prépondérance thébaine dans la région.
Pendant les années précédant la bataille, les Spartiates se sont alliés aux Élidiens : ceux-ci, en conflit territorial avec les Arcadiens, permettent à Sparte d’offrir un plus grand contrepoids à la puissance montante. Après que les Arcadiens ont conquis le temple grec de Zeus à Olympie (sur le territoire élidien, mais considéré comme neutre car religieusement pan-grec), Mantinée quitte l’alliance et s’allie avec les Spartiates afin d’attaquer l’Alliance arcadienne. Epaminondas lève, alors, une armée qui rétablit la domination arcadienne sur la région.
Les deux armées s’affrontent en -362 aux alentours de Mantinée. Les troupes thébaines sont accompagnées de soldats de la ligue béotienne, pro-thébaine, et de détachements de Mégalopolis (fondée par les Thébains en tant que capitale fédérale de l’Arcadie) et Tégée (une des principales villes de l’Alliance).
En utilisant une variante stratégique déjà employée à Leuctres, Épaminondas forme, et mène personnellement, les troupes béotiennes en une longue colonne de hoplites. Aussi, les Mantinéens et leurs alliés bloquent la route entre deux sommets abrupts et les Thébains défilent devant le front ennemi pour s’arrêter et mettre l’arme au pied, comme s’ils décidaient de se préparer pour le bivouac : les Mantinéens et leurs alliés relâchent alors leur vigilance. C’est alors qu’Épaminondas fait avancer son armée en formation oblique contre la droite ennemie tandis que sa cavalerie et ses troupes légères clouent l’aile gauche adverse. La massive phalange thébaine enfonce l’aile droite des alliés qui rompt le combat et s’enfuit, suivie, peu après, par toute l’armée alliée.
Après s’être battu en tête de ses troupes, Épaminondas est mortellement blessé dans les combats face à la phalange spartiate. Paralysés par la mort de leur général, les Thébains n’exploitent pas leur victoire et battent en retraite. Iolaidas et Daiphantus, dauphins désignés d’Épaminondas, périssent également. En apprenant la nouvelle, le général thébain, sur son lit de mort, pousse sa cité à conclure rapidement la paix, malgré la victoire qu’elle vient de remporter.
Privée de direction, la domination thébaine s’achève, immédiatement, sans que les Spartiates, affaiblis, puissent reprendre le contrôle de la région. Le résultat direct de cette double défaite a été d’ouvrir la voie à la conquête macédonienne à laquelle seule Sparte résistera.
Épaminondas † | Agésilas II |
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4 juillet 907 : bataille de Pressburg entre les Magyars et les Francs orientaux.
En 907, les Magyars (ou Hongrois) envahissent la Grande-Moravie et soumettent le pays à leur autorité avant de se jeter ensuite sur la Bavière. Le jeune roi de Francie orientale (Germanie) Louis l’Enfant rassembla à la hâte une armée qui s’avança contre les Magyars qui avaient établi leur campement près de Theben, au confluent du Danube et de la Morava. L’issue de la bataille fut catastrophique pour l’armée royale ; trop lourdement armés, accablés par la chaleur de l’été et peu accoutumés à la manière de combattre des archers montés magyars, les Francs orientaux ne purent résister à l’agilité de leurs adversaires et furent décimés par une pluie de flèches. La version longue des Annales de Saint-Gall rapporte que le duc de Bavière Léopold et l’archevêque Theotmar de Salzbourg furent tués par les Magyars lors de cette « désastreuse » bataille.
Après avoir appris la défaite de ses troupes, le roi Louis, qui n’avait pas pris part à la bataille, trouvera refuge dans la ville fortifiée de Passau.
Le territoire correspondant au futur margraviat d’Autriche, momentanément perdu pour le royaume des Francs orientaux, ne sera reconquis qu’après la bataille de Lechfeld, en 955.
Forts de leur succès, les Magyars envahiront l’année suivante la Germanie et pilleront notamment le duché de Saxe et la Thuringe ; c’est lors de cette invasion que périra en 908 Burchard, dernier duc de Thuringe.
4 juillet 1187 : bataille de Hattin (Palestine près du lac de Tibériade) opposant les armées du royaume de Jérusalem, dirigées par Guy de Lusignan, aux forces de Saladin
Après la mort, à Acre, du jeune roi Baudouin V de Montferrat, âgé de huit ans, le régent Raymond III de Tripoli est destitué, le trône de Jérusalem échoit à Guy de Lusignan, nouvel époux de Sibylle, la sœur du roi Baudouin IV le Lépreux, décédé le 16 mars 1185.
Fin 1186 ou début de 1187, Renaud de Châtillon, seigneur d’Outre-Jourdain et de Montréal, brise la trêve en vigueur depuis près de six ans entre Francs et musulmans en attaquant une caravane, pourtant sous forte escorte, qui se rend du Caire à Damas. Il en massacre les hommes en armes et emprisonne les commerçants et les caravaniers dans sa citadelle de Kerak. Par la suite, il attaque d’autres caravanes de pèlerins allant à La Mecque, projetant même de détruire le lieu sacré de l’islam.
Face à ces pillages, Saladin fait preuve de diplomatie, préférant se consacrer entièrement à la gestion de son pays. Son empire est délabré par de nombreuses années de guerre entre seigneurs arabes et les croisés. Il vient d’achever l’unification des musulmans, et même la ville de Mossoul, qu’il a assiégée à plusieurs reprises, a signé la paix (en 1186). La trêve, qu’il a personnellement signée avec Raymond de Tripoli, doit lui permettre de préparer la riposte, et il estime que le moment de la rompre n’est pas encore arrivé. Il envoie donc des émissaires porteurs de messages d’indignation à Renaud de Châtillon, mais le somme de respecter la trêve, de relâcher les prisonniers et de restituer les biens saisis. Méprisant, Renaud lui conseille de demander à Mahomet de venir les sauver.
Ne pouvant laisser cet affront impuni, Saladin réunit un peu plus de 12 000 soldats à Damas, puis dès le mois de mars assiège la citadelle du Kerak de Moab à Kerak, puis la citadelle du Krak de Montréal au nord-est de Shaubak (en), avant de se diriger vers Panéas près de Tibériade. Les troupes musulmanes rencontrent par hasard une délégation de barons francs, qu’elles massacrent ou font prisonniers.
De leur côté, les croisés s’enlisent dans leurs querelles internes. En mars 1187, Raymond de Tripoli, fort de la trêve de quatre ans signée avec Saladin et sûr de son soutien, refuse de prêter hommage au nouveau roi de Jérusalem. Celui-ci, désireux de se débarrasser de son rival qu’il accuse de complaisance envers les musulmans, se prépare à attaquer Tibériade, qui appartient à la femme du comte de Tripoli. Alerté, ce dernier conclut une alliance avec Saladin qui débloque la ville.
Le 30 avril 1187, conformément à leur alliance, Saladin demande à Raymond de Tripoli de laisser ses éclaireurs faire une reconnaissance du côté du lac de Tibériade. Le comte, embarrassé, ne peut refuser. Il exige cependant que les soldats musulmans quittent son territoire avant le soir et ne s’en prennent ni aux biens, ni aux personnes. Le 1er mai, 7 000 cavaliers passent sous les murs de la ville. Le soir même, alors qu’ils font le chemin en sens inverse, ils rencontrent 150 chevaliers templiers et hospitaliers qui ont attaqué une colonne près de Séphorie, au nord de Nazareth. C’est le massacre, connu sous le nom de la bataille de La Fontaine du Cresson. Seuls cinq Hospitaliers et trois Templiers parviennent à s’enfuir, dont le maître de l’Ordre, Gérard de Ridefort. Roger de Moulins, supérieur des Hospitaliers, meurt dans l’affrontement d’un coup de lance.
À la suite de ce désastre, Raymond de Tripoli se repent et met ses forces à la disposition de Guy de Lusignan. Le 24 juin, les Francs sont prêts. Ils ont réuni une grande armée constituée de 2 000 chevaliers (dont 1 200 chevaliers commandés par Gérard de Ridefort et Hospitaliers menés par le grand précepteur de l’Hospital Guillaume Borrel remplaçant Roger de Moulins) et 13 000 fantassins. Ils sont soutenus par 40 000 mercenaires, en majorité des musulmans, dont 2 500 cavaliers et 7 000 fantassins payés et armés par les Templiers et les Hospitaliers. En face, de nouvelles troupes ont rejoint Saladin, qui aligne une force de plus de 30 000 soldats.
Le 2 juillet, dans l’après-midi, l’armée des Francs arrive à Séphorie distante d’environ vingt-sept kilomètres de Tibériade. Ils sont à l’abri de toute attaque et disposent là de vivres en quantité et d’eau à volonté, grâce aux fontaines de la cité. Pour forcer les Francs à venir à lui, Saladin attaque la cité de Tibériade où se trouve toujours la comtesse Échive de Bures, l’épouse de Raymond de Tripoli. Ses troupes réussissent à prendre la ville basse, qui est incendiée, et poussent la population à se réfugier dans la forteresse, tout en laissant passer des messagers qui rejoignent l’armée franque à Séphorie. Saladin espère ainsi pousser les Francs à l’affrontement.
Le soir même de l’attaque, le roi réunit un conseil. Face à la menace qui pèse sur Tibériade, les trois beaux-fils de Raymond de Tripoli veulent que l’armée vole au secours de leur mère, mais Raymond s’oppose à eux : selon lui, il convient d’attendre Saladin en position de force. Les Sarrasins seraient alors épuisés par leur progression sur des routes poussiéreuses et brûlantes, ainsi que par le manque cruel d’eau. Il déclare qu’il « préférerait perdre Tibériade et tout ce qu’elle renferme plutôt que l’unique armée du Royaume ». Renaud de Châtillon accuse Raymond de lâcheté. Néanmoins, c’est lui qui emporte la décision à la fin du conseil.
Après la fin du conseil, Gérard de Ridefort s’entretient personnellement avec le roi sous sa tente pour le convaincre de changer d’avis. Il rappelle la réputation de traîtrise de Raymond de Tripoli et argue que concéder une victoire aux Sarrasins alors que l’armée était si proche serait un signe de faiblesse. Il laisse également entendre que si le roi ne laisse pas ses hommes venger les morts de la fontaine de Cresson, les Templiers risquent fort de déserter. Guy de Lusignan se range à l’avis du Maître de l’Ordre.
L’armée franque, divisée en trois corps, se met en route à l’aube du 3 juillet. Les hommes souffrent de la chaleur et de la soif, les réserves d’eau étant vite épuisées. Saladin a pris soin de faire combler les puits et d’empoisonner les trous d’eau. Sans jamais engager le combat, des cavaliers les harcèlent de tous côtés de leurs flèches, et ralentissent la marche. Cette tactique réussit si bien, qu’au soir du 3 juillet, le roi propose de rejoindre le village de Hattin où se trouve l’un des rares points d’eau. Mais Saladin, fin stratège, lui barre la route. À la nuit tombée, les Francs, souffrant de la soif, sont obligés de bivouaquer au milieu des pierres brûlantes, sur le sable desséché. Toute la nuit, les attaques de harcèlement se multiplient, obligeant les Francs à rester éveillés pour la troisième nuit consécutive.
Au matin du 4 juillet, journée annoncée encore plus chaude que la veille, les Francs se trouvent sous le vent. Saladin fait déployer ses troupes afin de bloquer toute tentative de sortie, puis fait mettre le feu aux broussailles. Le vent pousse la fumée et le feu vers les croisés. Sans eau pour se rafraîchir, les Francs étouffent sous leurs imposantes cuirasses. Ils mènent cependant des combats pour tenter de percer les lignes ennemies et de gagner les rives du lac de Tibériade.
Peu à peu, les Francs sont repoussés et contraints de se rassembler sur une élévation appelée les cornes de Hattin, un piton basaltique dominant la plaine voisine. Raymond de Tripoli réussit à se créer une sortie vers Séphorie en emmenant avec lui le fils de Renaud de Châtillon, ses chevaliers et quelques barons syriens. Quelques détachements réussissent également à s’enfuir vers Tyr. Le grand commandeur de l’Hospital Garnier de Naplouse, blessé, réussit à gagner Ascalon avec quelques cavaliers évitant ainsi une mort certaine.
Le reste des forces défendent leur position élevée sur les cornes de Hattin. Selon les récits des chroniqueurs, la bataille est terrible et les morts nombreux des deux côtés. La chute de la tente royale symbolise la défaite franque, alors que le roi et ses grands barons parviennent à trouver refuge dans la forteresse de Tibériade.
Le lendemain, 5 juillet, sans espoir de secours, les barons réfugiés dans la forteresse se rendent à Saladin. Parmi les prisonniers de marque :
- Guy de Lusignan, roi de Jérusalem ;
- Aimery II de Lusignan, connétable du royaume de Jérusalem ;
- Geoffroy de Lusignan, comte de Jaffa et d’Ascalon ;
- Renaud de Châtillon, seigneur d’Outre-Jourdain et de Montréal
- Gérard de Ridefort, grand-maître de l’ordre du Temple ;
- Onfroy IV, seigneur de Toron ;
- Guillaume de Montferrat.
Le roi de Jérusalem est conduit à Damas, avec les autres nobles capturés, en vue d’être libérés contre rançon. Tous les Templiers et Hospitaliers survivants, à peu près 300, sont immédiatement mis à l’écart et décapités sur place publique, sauf les grands-maîtres, le templier Gérard de Ridefort, fait prisonnier avant d’être libéré moyennant rançon et l’hospitalier Garnier de Naplouse, en fuite vers Ascalon. Les autres chevaliers francs, faits prisonniers, sont épargnés, hormis ceux de Renaud de Châtillon, décapités par Saladin. Les soldats turcs au service des Francs, les turcopoles, bien que chrétiens à la base, sont tous condamnés à la peine de mort pour apostasie de l’islam et exécutés en conséquence. Les autres combattants francs faits prisonniers sont réduits en esclavage.
Un peu plus de 30 000 soldats meurent en une journée des deux côtés. La fine fleur de la chevalerie franque est décimée, réduisant les défenses du royaume de Jérusalem à néant. Les musulmans infligent de plus aux croisés une dure défaite psychologique, car ils capturent la relique de la Vraie Croix, emblème de la chrétienté.
La Palestine bascule sous l’emprise de Saladin. Lors du seul mois de juillet, il s’empare de la citadelle de Tibériade (le 6 juillet), des cités de Saint-Jean d’Acre, de Césarée de Sidon et de Jaffa. Cette dernière résiste plus longtemps à l’armée d’al-Adel venue d’Égypte mais finit par être conquise, et ses habitants sont vendus en esclavage. Le 6 août, c’est au tour de Beyrouth, avant Ascalon le 4 septembre et Gaza le 5 septembre. Le 20 septembre, Saladin commence le siège de Jérusalem, alors défendue par seulement 6 000 hommes levés en hâte parmi les habitants et dirigés par Balian d’Ibelin.
La ville sainte tombe le 2 octobre 1187. Elle n’est pas pillée, et les habitants sont réduits en esclavage ; seuls ceux qui peuvent se racheter sont libérés. Les Templiers négocient leur sortie. Saladin conclut ainsi un marché avec notamment Balian d’Ibelin préservant les lieux saints musulmans en échange de la sauvegarde des lieux saints chrétiens. Saladin en tenant sa promesse a évité de verser du sang. De même qu’il avait permis aux chevaliers de Saint-Jean d’Acre et d’Ascalon de s’exiler à Tyr, ceux de Jérusalem rejoignent aussi Tyr, dernier bastion de la résistance franque.
En novembre, Saladin vient mettre le siège devant Tyr, défendue par le baron Conrad de Montferrat. Les Francs réussissent à incendier une partie de la flotte musulmane, obligeant Saladin à abandonner le siège, son importante armée devant être démobilisée à l’entrée de l’hiver. Sur le chemin du retour, il s’empare encore des villes de Lattaquié et Tartous en territoire syrien ainsi que de Safed en Galilée.
Hattin modifie considérablement l’équilibre des forces au détriment des chrétiens. Cependant, cette défaite des croisés, une fois connue en Occident, provoque un vigoureux sursaut des principaux souverains de la chrétienté : l’empereur Frédéric Barberousse, le roi de France Philippe Auguste et le roi d’Angleterre Richard Cœur de Lion. Des renforts considérables vont commencer à affluer. La troisième croisade commence peu après.
4 juillet 1472 : Jeanne Hachette défend Beauvais (Picardie).
Habitante de la ville, Jeanne Lainé (dite Fourquet) monte sur les remparts de la ville assiégée (depuis le 27 juin) par les Bourguignons de Charles le Téméraire pour aider ses défenseurs. Armée d’une hache, elle tue le bourguignon qui tentait de planter l’étendard ennemi sur le rempart. Son exemple stimule la population et permet de résister jusqu’à la levée du siège le 22 juillet. Selon certaines sources, l’événement est daté le 9 juillet.
Le roi de France Louis XI institua en son honneur la procession de l’Assaut.
À cette occasion, les femmes précèdent les hommes dans le cortège. De plus, toutes les filles de Beauvais étaient autorisées, dès 1473, de mettre les ornements permis exclusivement aux femmes nobles, lors de leur mariage. Ces autorisations furent directement données, d’abord en juin 1473, par ordonnance de Louis XI. La volonté du roi était si profonde qu’une autre lettre destinée aux habitants de Beauvais fut à nouveau expédiée le 9 août.
4 juillet 1807 : naissance du patriote italien Giuseppe Garibaldi
Il est considéré, avec Camillo Cavour, Victor-Emmanuel II et Giuseppe Mazzini, comme l’un des « pères de la patrie » italienne.
Garibaldi est un personnage fondamental du Risorgimento italien, pour avoir personnellement conduit et combattu dans un grand nombre de campagnes militaires qui ont permis la constitution de l’Italie unifiée. Il a essayé, le plus souvent, d’agir sous l’investiture d’un pouvoir légitime, ce qui ne fait pas de lui à proprement parler un révolutionnaire : il est nommé général par le gouvernement provisoire de Milan en 1848, général de la République romaine de 1849 par le ministre de la Guerre, et c’est au nom et avec l’accord de Victor-Emmanuel II qu’il intervient lors de l’expédition des Mille.
Il est surnommé le « Héros des Deux Mondes » en raison des entreprises militaires qu’il a réalisées aussi bien en Amérique du Sud qu’en Europe, ce qui lui a valu une notoriété considérable tant en Italie qu’à l’étranger. Celle-ci est due à la couverture médiatique internationale exceptionnelle dont il a bénéficié pour l’époque, et qui a relaté, parfois avec romantisme, son épopée. Parmi les plus grands écrivains, beaucoup, notamment français, Victor Hugo, Alexandre Dumas, George Sand lui ont montré leur admiration. Le Royaume-Uni et les États-Unis lui ont été d’une grande aide, lui proposant, dans les circonstances difficiles, leur soutien financier et militaire.
Républicain convaincu, il met entre parenthèses ses idées, reconnaissant l’autorité monarchique de Charles-Albert et Victor-Emmanuel II, les fédérateurs de l’action unitaire. Il s’oppose en cela à Mazzini bien qu’il ait été un de ses adeptes au début de sa vie politique. L’expédition des Mille sera l’élément culminant de son action : il conquiert le sud de la péninsule qu’il remet à Victor-Emmanuel II, le faisant roi d’Italie. Ses derniers combats destinés à intégrer Rome dans le royaume d’Italie sont des échecs dus à l’opposition de la France de Napoléon III. La monarchie confiera à d’autres le soin de conquérir Rome.
Garibaldi est, à l’époque, un mythe qui connaît aussi des détracteurs : le milieu réactionnaire et clérical, anti-républicain et anti-socialiste.
4 juillet 1902 : fin de la guerre entre les États-Unis et les Philippines
La guerre américano-philippine, également connue sous le nom d’insurrection des Philippines, est un conflit armé qui se déroula de 1899 à 1902 aux Philippines entre les États-Unis et la Première République philippine à la suite de la guerre hispano-américaine.
Après avoir apporté leur soutien à la révolution philippine contre l’Espagne, les États-Unis signèrent le traité de Paris avec l’ancienne puissance coloniale et lui achetèrent l’archipel des Philippines alors en pleine révolution pour son indépendance. Afin d’asseoir leur présence dans l’océan Pacifique, les États-Unis imposèrent leur protectorat aux Philippines au prix d’une guerre qui dura en réalité près de 14 ans. Cette guerre fut d’une rare violence, suscitant chez les intellectuels comme Mark Twain une critique virulente. Elle est le symbole de l’impérialisme américain grandissant, qui ambitionne déjà de s’étendre vers le Pacifique.
Ce conflit s’inscrit dans un tournant de l’histoire du peuple américain terminant la conquête de l’Ouest et voyant sa destinée manifeste se tourner vers l’expansion outre-mer et l’impérialisme sous les présidences de William McKinley et de Theodore Roosevelt, toujours inspirés par la doctrine Monroe. Les États-Unis se voient désormais comme une puissance civilisatrice, ce que Rudyard Kipling nomma en 1899 « Le Fardeau de l’homme blanc ».
4 juillet 1910 : naissance de François Tilly, Compagnon de la Libération.
François Tilly naît à Morlaix dans le Finistère le . Il entre à 17 ans dans la Marine marchande, en 1927, comme élève mécanicien. Il sert sur différents navire, embarque notamment sur le Normandie en 1934 en tant qu’assistant mécanicien. Il devient chef mécanicien en 1938, et ingénieur mécanicien de 3e classe en 1939.
Au début de la Seconde Guerre mondiale en septembre 1939, François Tilly est mobilisé en tant qu’ingénieur mécanicien. Il est affecté à la défense du Havre, puis volontaire pour aider au départ lors de l’évacuation. Resté seul, il démolit un cargo abandonné et ouvre le feu sur une avant-garde allemande.
Ayant eu connaissance de l’Appel du 18 Juin par le général de Gaulle, il choisit d’y répondre et s’embarque le lendemain pour l’Angleterre. Il œuvre alors pour les services secrets britanniques, jusqu’en novembre 1940. Dans les Forces navales françaises libres, il embarque comme ingénieur mécanicien sur le cuirassé Courbet jusqu’en février 1941. Chargé alors d’assurer la formation de mécaniciens sur corvettes et avisos, il crée en février 1941 une école de mécaniciens et chauffeurs, et dirige leur formation sur trois navires jusqu’en avril suivant.
Tilly passe ensuite dans l’armée de l’Air et exerce d’avril à novembre 1941 comme responsable de réparations sur les avions français en Angleterre. Après trois mois comme chef des machines du navire la Renoncule, il est nommé à partir de mars 1942 au Groupe de chasse Île-de-France (GC Ile-de-France), ou « squadron 240 », et prend part aux premiers vols de cette unité. Il y dirige le service moteur et la cellule armement, et se porte volontaire pour trois missions spéciales qu’il réussit. Chargé ensuite de la formation technique, il dirige l’école technique d’Emsworth à partir de janvier 1942 puis forme aux États-Unis le personnel technique français.
Préférant rejoindre une unité combattante, il est nommé au 1er régiment de fusiliers marins qu’il rejoint le 18 avril 1944 dans la campagne d’Italie où il commande en second le 4e escadron du 1er RFM. Il s’illustre au Monte Leucio le 24 mai 1944, puis est blessé par un obus deux semaines plus tard. Rétabli, il prend le 18 juin la place d’un chef de peloton tué et stoppe une contre-attaque ennemie en maintenant sa position sur un carrefour stratégique.
Tilly participe ensuite au débarquement de Provence en août 1944, à Cavalaire, et à la campagne pour la libération de la France. Il s’illustre à plusieurs reprises lors de la bataille d’Alsace. Commandant un sous-groupement blindé, il contribue le 24 et le 26 novembre à la prise du ballon d’Alsace ; le 28, il prend le commandement du groupement blindé en remplacement du commandant, et libère deux villages en capturant de nombreux Allemands, malgré une forte défense ennemie ; le lendemain, il s’empare de deux autres localités et termine de libérer la vallée de la Doller, jusqu’à Masevaux. Il continue à commander le groupement jusqu’à la fin de la guerre.
Il est créé Compagnon de la Libération par le décret du .
Après la guerre, il reprend son activité dans la Marine marchande, et devient ingénieur mécanicien principal. Il se retire ensuite en Dordogne, où il est maire de Jumilhac-le-Grand.
François Tilly meurt le à Limoges, où il est enterré.
4 juillet 1918 : bataille du Hamel (Somme).
La bataille du Hamel est une attaque planifiée par les troupes de l’Australian Imperial Force contre les positions allemandes près du bourg picard du Hamel dans la Somme.
L’Offensive du printemps avait permis aux Allemands d’enfoncer le front allié et d’arriver aux portes d’Amiens. L’intervention des troupes australiennes donna un coup d’arrêt à l’avance allemande, offrit un répit aux Alliés et permit d’organiser la contre-offensive alliée, l’Offensive des Cent-Jours.
Les opérations furent planifiées et dirigées par le Lieutenant-général John Monash. Elle est importante non pas en raison de sa valeur stratégique mais en raison de la tactique utilisée, radicalement différente des tactiques traditionnelles utilisées jusque-là, à savoir les assauts frontaux en masse, très coûteux en vies humaines.
La planification minutieuse du déroulement de la bataille, de la part de Monash, ainsi que la préparation des troupes et les informations qui leur furent transmises concernant leurs objectifs, contribuèrent grandement au succès de la bataille.
Parmi les nouvelles tactiques utilisées, on peut citer le ravitaillement aérien en troupes (sauts en parachute) et une coopération accrue entre les unités d’infanterie et les unités blindées. Par exemple, les chars furent également utilisés comme creeping barrage ou feu roulant, le barrage d’artillerie se déplaçant lentement devant l’avancée des troupes (permettant à celles-ci de prendre les tranchées allemandes alors que leurs occupants n’avaient pas eu le temps de sortir de leurs abris). Les chars servirent également au ravitaillement en nourriture, munitions et médicaments aux troupes avancées. Monash se refusait à sacrifier des troupes d’infanterie lors d’attaques non protégées, d’où son souci de leur apporter le maximum de protection.
Deux régiments, le 131e et le 132e de la 66e brigade d’infanterie, ainsi que la 33e division d’infanterie de l’armée américaine (2 000 hommes) participèrent également à la bataille, sous commandement australien.
La bataille fut un succès complet, en 92 minutes tous les objectifs avaient été atteints, ce qui était très court comparé aux batailles des années antérieures qui pouvaient durer plusieurs mois. Au total, le nombre de pertes australiennes s’éleva à 1 062 (dont 800 morts), auxquelles il faut ajouter 176 pertes américaines (avec près de 100 morts); quant aux Allemands, ils perdirent 2 000 hommes, et 1 600 d’entre eux furent faits prisonniers, avec un nombre important de pièces d’artillerie laissées aux Alliés.
Bien que ce fut une bataille secondaire, elle eut d’importantes conséquences. Cette stratégie victorieuse fut appliquée par la suite, à une échelle bien plus grande, lors de la bataille d’Amiens, qui fut un des moments-clé dans la victoire finale des Alliés.
4 juillet 1943 : opération Citadelle.
La bataille de Koursk oppose du 5 juillet au 23 août 1943 les forces allemandes aux forces soviétiques dans le Sud-Ouest de la Russie, sur un immense saillant de 23 000 km2 à la limite de l’Ukraine, entre Orel au nord et Belgorod au sud. Il s’agit de la plus grande bataille de chars de l’Histoire.
Alors qu’il est communément admis que la bataille de Stalingrad (17 juillet 1942 – 2 février 1943, soit six mois et seize jours) représente le véritable tournant de la Seconde Guerre mondiale en Europe, le « début de la fin » pour la Wehrmacht et la mise en route de l’avancée irrésistible du « rouleau compresseur » soviétique jusqu’à Berlin, la bataille de Koursk n’est perçue comme un tournant dans le conflit qu’à partir des années 1950, alors que Khrouchtchev, membre du conseil de guerre du front de Voronej pendant la bataille, exerce un certain nombre de responsabilités en URSS. De plus, cette bataille nuance la thèse du rouleau compresseur soviétique jusqu’à Berlin : le premier semestre de l’année 1943 constitue en fait sur le front russe une phase d’équilibre, de récupération et de préparation à l’ultime tentative du Troisième Reich de reprendre l’initiative contre l’Armée rouge après ses échecs successifs devant Moscou et Stalingrad.
Pour l’Oberkommando der Wehrmacht (OKW), le haut-commandement de la Wehrmacht, son nom de code est opération Citadelle. Elle va se solder par un nouvel échec pour le Reich. Trois armées allemandes regroupant 900 000 hommes soit 50 divisions dont 19 blindées et motorisées (plus 20 divisions de réserve), 10 000 canons et mortiers, plus de 2 000 avions et 2 700 chars se lancent à l’assaut de deux armées blindées soviétiques épaulées de 4 corps blindés7 comptant 3 300 chars et d’une armée d’infanterie regroupant 1 337 million d’hommes, 19 300 canons et mortiers ; soit au total deux millions de combattants soviétiques sur un front long de 270 km. Le Reich y engage 2 000 avions dont les 1 800 avions des IVe et VIe flottes aériennes et plus de 50 % de ses blindés disponibles. Le général Erfurth ira même jusqu’à déclarer que « tout le potentiel offensif que l’Allemagne avait pu rassembler fut jeté dans l’opération Citadelle. ».
Bien qu’y ayant engagé l’essentiel et le meilleur de ses forces disponibles, la Wehrmacht se heurte à une défense soviétique solide, bien organisée et opiniâtre qu’elle ne parvient pas à percer malgré l’ampleur considérable des moyens engagés ; elle subit de lourdes pertes. L’Armée rouge, malgré des pertes beaucoup plus importantes, dispose de réserves stratégiques et lance deux contre-offensives de part et d’autre du saillant de Koursk, l’opération Koutouzov et l’opération Rumyantsev. Ces contre-attaques rejettent la Wehrmacht sur ses lignes de départ et permettent la libération de deux villes stratégiquement importantes, Orel et Kharkov.
L’issue de cet affrontement gigantesque fut, par la suite, exagérée par la propagande soviétique et minorée par la propagande nationale-socialiste.
Après cette bataille, fin août 1943, à laquelle s’ajoute l’ouverture au même moment d’un second front en Italie, il apparaît que l’Allemagne a probablement déjà perdu la Seconde Guerre mondiale.
La suite confirme cette impression : après cette défaite, la Wehrmacht ne parvint plus jamais à reprendre l’offensive sur le front de l’Est. Elle subit dès lors une poussée continue, parsemée de défaites successives, qui conduira à la reconquête du territoire soviétique sous occupation allemande, à la traversée de la Pologne par l’Armée rouge et enfin à la prise de Berlin.
4 juillet 1986 : premier vol du démonstrateur « Rafale A ».
Les études du démonstrateur de l’ACX, dont Marcel Dassault choisit lui-même le nouveau nom « Rafale A » en référence à l’Ouragan, premier avion à réaction construit par Dassault, sont lancées en par la firme AMD-BA. La motivation des équipes de Dassault était si forte qu’à deux reprises le calendrier prévisionnel sera avancé, l’appareil est construit en moins d’un an et demi avec neuf mois d’avance sur le calendrier initial ; le démonstrateur Rafale A est présenté le à Saint-Cloud en présence de Marcel Dassault. La presse titillant Marcel Dassault sur le fait que son avion ne soit pas européen, celui-ci rétorque « Ce sera un avion mondial ».
Le Rafale A est équipé d’un mini-manche à balai latéral et d’une manette des gaz à faible débattement selon le concept 3M (Main sur Manche et Manette), d’une aile en double delta semi-basse sans dispositif d’aspiration de la couche limite, d’une dérive haute, d’entrées d’air semi-ventrales et dans un but de simplification sans les « souris » des Dassault Mirage III, 2000 et 4000, de plans canard placés en arrière du cockpit pour une meilleure visibilité du pilote et de commandes de vol électriques. Cette combinaison de plans canard actifs, qui font office de gouverne de profondeur, et de l’aile permet à la fois un rapport portance/traînée et une incidence élevés. Le démonstrateur est initialement motorisé par deux turboréacteurs américains General Electric F404 issus du F/A 18 Hornet, au lieu des Snecma M88 pour réduire les risques qui viennent souvent avec un premier vol, et parce que la Snecma (aujourd’hui SAFRAN) a besoin de 3 ans pour mettre au point son moteur de nouvelle génération. La cellule du démonstrateur ACX, qui fait largement appel aux fibres de carbone, aux fibres aramides, aux alliages aluminium-lithium, est plus grosse que celle attendue pour les avions de série car les moteurs F404 sont plus volumineux que les M88. La maîtrise par l’avionneur des commandes de vol électriques et de leur logiciel est jugée indispensable par Marcel Dassault lui-même, qui a toujours interdit à ses ingénieurs de les sous-traiter.
Marcel Dassault décède le et ne pourra poser au pilote d’essai sa question rituelle « Alors que pense le pilote de mon avion ? » au retour du premier vol du Rafale A, qui se déroule le au centre d’essais de la DGA sur la base aérienne 125 à Istres. Guy Mitaux-Maurouard, premier pilote d’essai du Rafale, déclarera plus tard avoir ressenti un « stress important comme un chanteur ou un artiste de théâtre avant d’entrer sur scène […] des milliers de personnes ont travaillé sur l’avion depuis deux ans, fait des trucs extrêmement pointus et soigneux […] vous vous dites il ne faut pas que je casse leur jouet ». L’avion a atteint Mach 1.3 dès le premier vol. Deux mois plus tard, le Rafale A et son concurrent EAP se font face pour la première fois au Salon aéronautique de Farnborough.
L’équipe de l’EAP prend énormément de risques en y faisant voler son avion qui vient d’effectuer son premier vol quinze jours avant l’ouverture du salon. L’EAP ne peut effectuer que des démonstrations très basiques, alors que le Rafale A stupéfiera tout le monde en effectuant déjà des figures acrobatiques, et en atterrissant en 250 m sans parachute. Malgré ce premier succès, chez Dassault on est très inquiet, échaudé par l’arrêt du Mirage 4000 pendant la phase expérimentale alors que les industriels ont beaucoup participé sur leurs fonds au financement du Rafale A sans savoir s’il aboutirait. En , le président François Mitterrand annonce le lancement d’un avion opérationnel dérivé du Rafale A. Mais la Marine nationale ne croit pas que le Rafale pourra apponter sur un porte-avions car l’aile delta a traditionnellement une vitesse d’approche élevée. Dassault sait que l’utilisation de commandes de vol électriques associées aux canards mobiles permettra d’abaisser la vitesse d’approche. Il lui faut rapidement rassurer les marins et, le , Yves Kerhervé, pilote d’essai Marine du projet Rafale, simule un appontage et remet les gaz à 50 cm du pont du porte-avions Clemenceau. Il ne peut pas toucher le pont car la structure du démonstrateur n’est pas assez solide et l’avion se briserait. Le démonstrateur Rafale A, atteint la vitesse de Mach 2 avec ses deux moteurs General Electric F404 le au cours de son 93e vol.
La seconde phase d’essais en vol débuta le 27 février 1990. Elle se concentra sur le moteur français qui donna entière satisfaction.
Il y a aussi :
Koursk : Les quarante jours qui ont ruiné la Wehrmacht, Paris, Economica, 2008, 1re éd., 320 p. (ISBN 978-2-7178-6011-5, OCLC 711830928).