dimanche 1 décembre 2024

CHRONICORUM BELLI du 4 juin


4 juin – sainte Clothilde :

(du germanique hlod, « gloire » et hild, « combat »), princesse burgonde et épouse de Clovis. Patronne de l’ALAT (aviation légère de l’armée de Terre) depuis 1995. Bonne fête aux Clothilde (avec ou sans « h »).


4 juin 1525 : fin de la guerre des paysans (Allemagne).

Prélude à la guerre de Trente ans, la Bauernkrieg qui secoue le Saint Empire pendant deux années trouve ses racines dans la misère. De plus, la Réforme qu’introduit Luther à ce moment, brise beaucoup de tabous et incite les paysans à se révolter, sous l’impulsion de prêcheurs millénaristes. Des bandes se créent arborant la bannière rouge frappée du mot « liberté » et ravagent l’Empire. La répression est méthodique et très meurtrière. Même si ces mêmes paysans révoltés sont ceux qui fourniront les rangs des courageux et robustes Landsknecht, leur armement et tactique sont surclassés par les troupes impériales. Cette guerre aurait fait 100 000 morts. Considérée par Engels comme une des premières manifestations de la lutte des classes, elle a traumatisé l’Allemagne.

Guerre-des-paysans


4 juin 1629 : naufrage du Batavia (Côte ouest de l’Australie). 

Cas édifiant de mutinerie montrant les dangers d’un commandement défaillant en milieu hostile et fermé.  Le Batavia navire de la compagnie des Indes Néerlandaises fait naufrage sur un récif. Les rescapés se répartissent sur les îles de l’archipel tandis que le capitaine et 48 passagers embarquent à bord d’une chaloupe pour trouver de l’aide. Ils atteignent, le 7 juillet, Batavia (aujourd’hui Jakarta). Pendant ce temps sur l’archipel, se développe une société de type totalitaire contrôlée par l’un des rescapés les plus habiles qui instaure un climat de terreur avec l’aide d’une partie des soldats du bord. Les secours arrivent le 17 septembre, trouvant l’archipel en pleine guerre. Sur les 320 passagers, seuls un tiers put rentrer (115 furent assassinées sur l’île).


4 juin 1719 : victoire russe à la bataille de l’île d’Ösel, pendant la grande guerre du Nord.

Début , trois bâtiments suédois quittent Pillau avec un convoi pour escorter ce dernier jusqu’à Stockholm. La marine russe a vent de cette expédition et le capitaine Naum Senyavine se voit chargé de l’intercepter. Le , il quitte Reval (aujourd’hui Tallinn) avec une flotte de sept vaisseaux, dont six navires de ligne, et part à la recherche de l’escadre ennemie. Celle-ci a atteint sa destination sans encombre, mais elle a repris la mer le 19 mai pour protéger le trafic commercial suédois d’éventuelles attaques russes ou danoises. Le , les deux flottes se rencontrent au petit matin, entre l’île d’Ösel et Gotska Sandön. Devant la disproportion des forces, les Suédois cherchent le salut dans la fuite, mais à 6 heures, ils sont rejoints par leurs poursuivants et le combat s’engage.

Les navires russes Devonshire et Portsmouth, armés tous deux de 52 canons, attaquent ensemble le principal navire adverse, le Wachtmeister (48 canons), commandé par Wrangel, par ailleurs chef de l’escadre scandinave. Les artilleurs suédois opposent un feu dévastateur qui endommage la voilure du Devonshire. Le Portsmouth se tourne alors vers le Karlskrona Vapen, qui semble une proie plus facile avec ses 34 canons, et lui inflige de telles avaries qu’il n’a d’autre choix que d’amener son pavillon. Le dernier navire suédois, le Bernhardus (12 canons), succombe peu après, nonobstant les efforts du Wachtmeister pour lui porter secours. Vers 13 heures, le Wachtmeister semble pouvoir échapper à ses ennemis lorsque surviennent le Rafail (52 canons) et le Yagudiil (52 canons) qui lui coupent la route et referment l’étau. Wrangel est grièvement blessé mais son second, Trolle, continue la lutte et refuse de se rendre. À 15 heures cependant, avec l’entrée en lice des trois derniers navires russes, le Wachtmeister, complètement démâté et le pont jonché de morts et de blessés, admet sa défaite et capitule.

Les Russes regagnent Reval avec leurs prises ; ils ont remporté la première victoire en haute mer de leur histoire navale. S’agissant des pertes, les Russes admettent avoir eu 18 tués et blessés dans la bataille, alors que selon les sources, les pertes suédoises oscillent entre 63 et 110 tués et blessés.

Bataille de l’île d’Ösel, par Alexeï Bogolioubov (1824-1896).

4 juin 1745 : Bataille de Hohenfriedberg entre Autrichiens et Prussiens (Guerre de Succession d’Autriche)

Essayant de reprendre la Silésie aux Prussiens, les Autrichiens sont vaincus à la bataille de Mollwitz. Ils envoient alors une grande armée sous le commandement du prince Charles-Alexandre de Lorraine, beau-frère de Marie Thérèse d’Autriche.

Frédéric II a une très médiocre opinion de ses adversaires, prédisant que le prince Charles-Alexandre de Lorraine « commettra bien quelques erreurs stupides ». En fait, Frédéric compte sur le fait que Charles essayera de traverser les monts des Géants, et construit toute sa stratégie sur cette hypothèse. Pendant plusieurs jours, ses hussards, commandés par Hans Joachim von Zieten, surveillent le passage. Finalement, le 30 mai, Charles-Alexandre de Lorraine traverse effectivement la montagne. C’est le moment qu’attend Frédéric pour frapper.

L’affrontement doit avoir lieu près de Striegau. Le plan de Frédéric prévoit de marcher de nuit, dans le plus grand secret, traverser le pont, diviser l’ennemi en attaquant d’abord à gauche le camp des Saxons, avant d’encercler le reste de l’armée.

La surprise doit être totale, les feux de camp ont été laissés allumés devant les tentes. Les soldats se mettent en marche dans le plus grand silence, sous le commandement de Peter Ludwig du Moulin, dont le premier objectif est de gagner les deux collines qui se trouvent devant les lignes saxonnes : le Hohenfriedberg et le Galgenberg ; mais le plan tourne court, car le pont ne peut être traversé de front par la troupe et forme un goulet d’étranglement sur la rive.

Cette bataille était une grande victoire pour Frédéric, que ses contemporains appellent déjà « Frédéric le Grand ».

Les Autrichiens et les Saxons comptent 4 000 morts ou blessés, 7 000 prisonniers dont 4 généraux, et 66 canons.

Les Prussiens n’ont perdu que 2 000 hommes. La charge des dragons de Bayreuth a été étudiée plus tard par des officiers prussiens et allemands et peut-être considérée comme modèle. Frédéric le Grand avait inculqué à son armée l’esprit d’agressivité et d’autonomie tactique, ce qu’on appellera plus tard l’Auftragstaktik (mission tactique). En outre, l’encerclement et l’annihilation de l’infanterie autrichienne, la façon rapide et décisive dont cette bataille s’est jouée est également souvent comparée à la Bewegungskrieg, généralement connue comme Blitzkrieg (guerre éclair). Le Prince Charles de Lorraine a été battu comme il l’avait été à la bataille de Chotusitz.

Cette bataille prouvait que les Prussiens étaient tout à fait capables de se dresser contre un ennemi numériquement supérieur et l’écraser. Frédéric II aurait, lui-même, composé une marche militaire Der Hohenfriedberger en l’honneur de cette bataille.


4 juin 1783 : les frères Montgolfier font voler la première montgolfière à Annonay

Le ballon se serait élevé ce jour-là à 1 000 mètres et se posa 10 minutes après l’envol à 2 kilomètres. Les députés font un rapport pour l’Académie des sciences de Paris. Le 27 août 1783, le physicien Jacques Charles répète l’expérience au Champ de Mars à Paris mais préfère l’hydrogène, quatorze fois plus léger que l’air, à cause de sa meilleure force ascensionnelle. Dès lors, une compétition s’engage entre les montgolfières à air chaud et les charlières à hydrogène. Les deux frères songent à se faire connaître à Versailles pour obtenir du financement ; tous leurs essais ayant été payés jusqu’alors avec leurs propres deniers.


4 juin 1859 : bataille de Magenta (Italie).

La bataille de Magenta se termine par une victoire franco-sarde contre les Autrichiens. Dans la nuit du 2  au 3 juin, le génie français, protégé par l’artillerie, jette un pont de barques de 180 mètres à Turbigo : le IIe corps d’armée peut commencer à traverser afin de soutenir les premiers combats à Turbigo et Robecchetto.

Le matin du 4 juin, Napoléon III entend tonner le canon, de son observatoire dans la tour de San Martino al Basto et  convaincu que l’attaque de Mac Mahon est engagée, il ordonne aux troupes en attente près du Tessin de se déplacer vers les ponts existant. Les Autrichiens réussissent à en faire sauter 2 sur 3 si bien que les Français ont du mal à se coordonner. L’espace d’une heure, les renforts autrichiens submergent les Français à tel point qu’un télégramme est envoyé à Vienne qui annonce la victoire.

Cependant après de féroces combats, les Français réussissent à passer sur le ponte Nuovo après que les Autrichiens, menacés sur leur flanc droit par Mac Mahon qui a repoussé l’attaque à Boffalora, se retirent à Magenta. Les Autrichiens se réfugient dans les habitations espérant défendre le territoire mètre par mètre. Par une manœuvre en tenaille, les Français attaquent l’ennemi retranché dans la ville. Au soir du 4 juin, l’empereur Napoléon III nomme Mac Mahon maréchal de France et duc de Magenta.

La Garde impériale à Magenta, le 4 juin 1859, huile sur toile de Eugène-Louis Charpentier, musée de l’armée, 1860.


4 juin 1867 : Naissance du baron et maréchal de Finlande Carl Gustaf Mannerheim

Régent en 1918, il était le commandant en chef des forces finlandaises à la fin du premier conflit mondial, poste qu’il occupe à nouveau durant la Seconde Guerre mondiale. Enfin, il fut président de la Finlande entre 1944 et 1946.

À ce jour, il demeure considéré comme le plus grand homme d’État finlandais. Depuis 1942, la date anniversaire de Mannerheim, le 4 juin, est célébrée en Finlande comme « jour du drapeau » par les forces de défense finlandaises.


4 juin 1916 : Début de l’offensive Broussilov, dernière opération militaire d’envergure russe

Les puissances centrales se montrent d’abord désemparées devant le succès de l’offensive russe qui modifie les rapports entre l’Allemagne et son allié austro-hongrois. En effet, le succès russe entraîne tout d’abord un changement dans le commandement militaire des puissances centrales, Erich von Falkenhayn étant remplacé par Paul von Hindenburg et Erich Ludendorff à la tête du Haut État-Major allemand, à la demande expresse du chancelier du Reich, Bethmann-Hollweg, qui a manigancé le départ de Falkenhayn.

Dans la double monarchie, la structure du haut-commandement, affolée par l’ampleur des succès russes, est fragilisée. Le , sur l’insistance du général allemand Alexander von Linsingen, l’archiduc Joseph-Ferdinand est relevé de son commandement : c’est la première fois qu’un archiduc est ainsi limogé en pleine bataille. De plus, les responsables du haut-commandement de la double monarchie envisagent pendant quelques jours de replier vers l’Ouest le haut-commandement établi à Teschen. Le prestige de Conrad est remis en cause auprès de l’empereur. Son mode de vie ostentatoire à Teschen est critiqué et on estime qu’il a perdu le contact avec la troupe. Même Gyula Andrássy le Jeune, chef de l’opposition hongroise, accueille avec joie la mise sous tutelle de Conrad et la nomination, le , de Hindenburg comme chef suprême du front de l’Est. Conrad, maintenu à son poste, apparaît fragilisé par les défaites. La demande pressante de renforts allemands aboutit au renforcement de l’influence du Haut État-Major allemand. La gestion du front de l’Est est ainsi confiée au commandement allemand ; de grandes unités austro-hongroises sont subordonnées aux Allemands, le commandant austro-hongrois étant le plus souvent confiné à un rôle décoratif. Des officiers, sous-officiers, batteries d’artillerie et compagnies de mitrailleurs allemands sont insérés dans les unités austro-hongroises pour renforcer leur capacité combative.

Autre conséquence de la débâcle austro-hongroise, le chancelier allemand Bethman Hollweg tente d’évincer davantage encore la double monarchie des affaires de la Pologne occupée, l’Allemagne renforçant chaque jour davantage son étreinte sur cette région. Le but du gouvernement de Berlin est de favoriser la création d’un État polonais fortement lié à l’Allemagne, capable notamment de lever des troupes pour renforcer les armées allemandes et austro-hongroises, mais cette politique se heurte aux sentiments germanophobes de la population et des responsables polonais : alors que le Haut État-Major espérait lever 15 divisions polonaises, il ne trouve que 4 700 volontaires.

Enfin, l’ampleur des pertes en hommes et en matériel des puissances centrales durant l’offensive russe fait définitivement basculer l’initiative stratégique au profit des Alliés, obligeant le Reich et ses alliés à transférer leurs réserves stratégiques sur le seul front oriental ; 34 divisions sont ainsi redéployées face aux forces russes.


4 juin 1940 : les Allemands entrent dans Dunkerque.

40 000 soldats (la plupart français) sont faits prisonniers lorsqu’au petit matin les troupes allemandes atteignent les plages. 340 000 soldats (dont 112 000 français) ont réussi à évacuer la poche de Dunkerque au cours de l’opération Dynamo. L’armement, les munitions et le matériel abandonné sont cependant gigantesques.

Winston Churchill prononce le discours We Shall Fight on the Beaches.


4 juin 1942 : Début de la bataille de Midway (Pacifique)

Cette bataille est un engagement aéronaval majeur et décisif de la Seconde Guerre mondiale qui oppose les marines du Japon et des États-Unis. Elle se déroula dans les premiers jours de  au large des Îles Midway, lors de la guerre du Pacifique. La bataille fut livrée alors que le Japon avait atteint, six mois après son entrée en guerre contre les États-Unis, déclenchée par l’attaque de Pearl Harbor, l’ensemble de ses objectifs de conquête. L’objectif de la bataille navale, provoquée par le Japon, était d’éliminer les forces aéronavales américaines qui constituaient une menace pour les conquêtes japonaises dans le Pacifique. Pour l’amiral Yamamoto, commandant des opérations, il s’agissait également de placer son pays dans une position de force pour négocier avec les États-Unis une paix entérinant le nouveau partage du territoire.

Le plan de l’amiral Yamamoto prévoyait d’attirer les porte-avions américains vers les forces navales japonaises en livrant un assaut aérien et terrestre contre l’atoll de Midway. Une attaque devait être menée en parallèle contre les îles Aléoutiennes. Malgré les moyens énormes mis en jeu par la marine japonaise, comprenant près de 200 unités navales dont 8 porte-avions (seulement quatre ont participé aux combats) et 12 cuirassés, cette attaque fut un échec total. Les Américains, qui avaient percé le code japonais, connaissaient les détails et le calendrier de l’opération, tandis que les Japonais furent handicapés par l’échec de leurs missions de reconnaissance puis, au moment de la bataille décisive livrée par les quatre porte-avions de l’amiral Nagumo, par la division de leurs forces en plusieurs flottes. Les quatre principaux porte-avions japonais (KagaSōryūAkagi et Hiryū) ainsi qu’un croiseur lourd (Mikuma) furent coulés par les aviateurs américains tandis que les pertes américaines se limitèrent à un porte-avions (USS Yorktown) et un destroyer, l’USS Hammann.

Cette bataille marqua un tournant dans la campagne du Pacifique mais également dans la Seconde Guerre mondiale. Elle mit fin à la supériorité des forces japonaises dans l’océan Pacifique : celles-ci furent particulièrement touchées par la disparition de leurs meilleures unités aéronavales, parachevée peu après lors de la campagne des îles Salomon. La construction navale japonaise et un programme de formation accéléré des pilotes ne parvinrent pas à remplacer les pertes subies alors que les États-Unis augmentèrent dans le même temps et de façon considérable leur effectif de porte-avions et de pilotes d’appareils embarqués. La victoire de Midway, en réduisant la menace japonaise, permit également aux États-Unis de déployer une force navale considérable dans l’Atlantique Nord pour appuyer les forces alliées sur le front européen.

Des TBD Devastator de la VT-6 à bord de l’USS Enterprise se préparant à décoller durant la bataille.


4 juin 1944 : les Américains à Rome.

La 5e armée du général Clark entre dans Rome. La bataille de Monte Cassino s’est achevée le 18 mai.


4 juin 1944 : tensions entre le général de Gaulle et le général Eisenhower

A son arrivée en Grande-Bretagne, le 4 juin 1944, le général de Gaulle rencontre le général Dwight D. Eisenhower qui lui transmet le texte de la proclamation qu’il compte faire à l’intention des peuples d’Europe occidentale. Il demande à la nation française : « d’exécuter ses ordres » et semble vouloir prendre en main le destin politique de la France ce qui est inacceptable pour le général de Gaulle qui, depuis la veille est à la tête du gouvernement provisoire de la République française. Il récuse ce texte et en propose un autre. Il ose dire au général américaine que, de toute manière, si le texte n’est pas corrigé, il n’en sera pas tenu compte. Voici le texte suggéré au général Eisenhower commandant en chef des forces alliées par le général de Gaulle pour qu’il l’adresse aux Français :

« Citoyens de France,

Au moment où s’engage la bataille pour la Libération, mon premier mot en m’adressant à vous est pour vous dire combien je suis fier de voir les vaillantes forces françaises placées sous mon commandement. Ces forces, combattent côte à côte avec leurs camarades américains et britanniques, jouent une part notable dans le combat pour la libération de leur patrie. Puisque c’est votre sol qu’ont lieu les premiers débarquements, je crois devoir préciser pour vous mon message aux peuples des autres pays occupés par l’ennemi en Europe occidentale.
Quelles que soient les épreuves que vous traverserez, je demande aux populations françaises de demeurer en ordre dans toute la mesure où cela est possible. Je leur demande de suivre les ordres de l’autorité française qualifiée. Le général Koenig, qui est auprès de moi, donnera à vos forces de l’intérieur d’après mon plan stratégique, les instructions qui leur permettront de participer à toutes les phases de la bataille. Quant à la masse de la population, je lui demande, pour cette période initiale, de ne pas compromettre par une insurrection prématurée le concours qu’elle pourra fournir quand le moment sera venu.
L’administration de votre pays à mesure de sa libération appartient à l’autorité française. Vous savez que cette autorité vous assurera quand les oppresseurs auront été chassés, les moyens de choisir vous-mêmes vos représentants et votre gouvernement.
Comme commandant suprême de la Force expéditionnaire alliée, c’est mon devoir et ma responsabilité de prendre avec les Français toutes les mesures nécessaires aux opérations militaires. L’exécution prompte et volontaire des ordres que j’aurai à donner à ce sujet est essentielle.
Au cours des opérations qui ont pour but la défaite finale de l’ennemi, vous aurez hélas à supporter de nouvelles pertes et destructions. Si tragiques qu’elles soient, elles constituent une partie du prix dont sera payée notre victoire commune. Je vous assure que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour adoucir vos épreuves. Je sais que votre énergie est, dans le présent ce qu’elle fut dans le passé. La mort héroïque de beaucoup des Français qui ont continué la lutte contre les nazis et leurs satellites de Vichy en France même et dans l’Empire français, vous sert à tous d’exemple et d’inspiration ».

Source : L’histoire en rafale


4 juin 1958 : « Je vous ai compris ! «  (Alger).

C’est l’un des discours les plus célèbres de Charles de Gaulle. Prononcé sur le Forum à Alger, quelques jours après l’investiture de de Gaulle et devant des milliers de spectateurs qui l’acclament comme le sauveur de l’Algérie française, ce discours sera très souvent cité pour dénoncer l’évolution du nouveau Président de la République sur le devenir de l’Algérie.

« Je vous ai compris !

Je sais ce qui s’est passé ici. Je vois ce que vous avez voulu faire. Je vois que la route que vous avez ouverte en Algérie, c’est celle de la rénovation et de la fraternité.

Je dis la rénovation à tous égards. Mais très justement vous avez voulu que celle-ci commence par le commencement, c’est-à-dire par nos institutions, et c’est pourquoi me voilà. Et je dis la fraternité parce que vous offrez ce spectacle magnifique d’hommes qui, d’un bout à l’autre, quelles que soient leurs communautés, communient dans la même ardeur et se tiennent par la main.

Eh bien ! de tout cela, je prends acte au nom de la France et je déclare, qu’à partir d’aujourd’hui, la France considère que, dans toute l’Algérie, il n’y a qu’une seule catégorie d’habitants : il n’y a que des Français à part entière, des Français à part entière, avec les mêmes droits et les mêmes devoirs.

Cela signifie qu’il faut ouvrir des voies qui, jusqu’à présent, étaient fermées devant beaucoup.

Cela signifie qu’il faut donner les moyens de vivre à ceux qui ne les avaient pas.

Cela signifie qu’il faut reconnaître la dignité de ceux à qui on la contestait.

Cela veut dire qu’il faut assurer une patrie à ceux qui pouvaient douter d’en avoir une.

L’armée, l’armée française, cohérente, ardente, disciplinée, sous les ordres de ses chefs, l’armée éprouvée en tant de circonstances et qui n’en a pas moins accompli ici une œuvre magnifique de compréhension et de pacification, l’armée française a été sur cette terre le ferment, le témoin, et elle est le garant, du mouvement qui s’y est développé.

Elle a su endiguer le torrent pour en capter l’énergie. Je lui rends hommage. Je lui exprime ma confiance. Je compte sur elle pour aujourd’hui et pour demain.

Français à part entière, dans un seul et même collège ! Nous allons le montrer, pas plus tard que dans trois mois, dans l’occasion solennelle où tous les Français, y compris les 10 millions de Français d’Algérie, auront à décider de leur propre destin.

Pour ces 10 millions de Français, leurs suffrages compteront autant que les suffrages de tous les autres.

Ils auront à désigner, à élire, je le répète, en un seul collège leurs représentants pour les pouvoirs publics, comme le feront tous les autres Français.

Avec ces représentants élus, nous verrons comment faire le reste.

Ah ! Puissent-ils participer en masse à cette immense démonstration, tous ceux de vos villes, de vos douars, de vos plaines, de vos djebels ! Puissent ils même y participer, ceux-là qui, par désespoir, ont cru devoir mener sur ce sol un combat dont je reconnais, moi, qu’il est courageux… car le courage ne manque pas sur la terre d’Algérie, qu’il est courageux mais qu’il n’en est pas moins cruel et fratricide !

Moi, de Gaulle, à ceux-là, j’ouvre les portes de la réconciliation.

Jamais plus qu’ici et jamais plus que ce soir, je n’ai compris combien c’est beau, combien c’est grand, combien c’est généreux, la France !

Vive la République !

Vive la France ! »


4 juin 1982 : début de l’opération Paix en Galilée (Liban).

Tsahal entre au Liban malgré le dispositif d’interposition de la FINUL sur la frontière. Les forces palestiniennes sont encerclées dans Beyrouth le 1er août.


4 juin 1989 : l’armée chinoise tire sur la foule (place Tiananmen).

L’armée chinoise intervient pour faire cesser les manifestations étudiantes qui se déroulent place Tiananmen depuis près de 2 mois (15 avril). Le bilan humain varie selon les sources entre 240 et… 10 000 morts.

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