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13 septembre 533 : bataille de l’Ad Decimum.
La bataille de l’Ad Decimum oppose le l’armée vandale de Gélimer et l’armée byzantine de Bélisaire. Cette bataille et les événements de l’année qui ont suivi (parfois appelés seconde bataille de Carthage) marquent traditionnellement le commencement de la fin pour les Vandales et le début de la reconquête occidentale de l’empereur Justinien.
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À l’instigation de l’empereur Justinien, la Sardaigne avait échappé à la domination des Vandales, et la Tripolitaine avait fait de même. Le roi vandale Gélimer différait la reconquête de la Tripolitaine à cause de son éloignement et préféra ramener l’île rebelle sous son autorité. À cet effet, il expédia un corps d’armée fort de 5 000 hommes sous le commandement de son frère Tzazon. Par ailleurs, plusieurs régiments de cavalerie vandale surveillaient les monts Aurès sur les marches du Royaume. Certaines de ces unités étaient les meilleures du royaume.
Profitant de l’absence de la flotte vandale, occupée à reconquérir la Sardaigne, Bélisaire avait débarqué en Afrique après trois mois de navigation, avec 10 000 hommes d’infanterie, soit deux légions, et 5 000 cavaliers, en partie romains et en partie mercenaires barbares hérules et huns. Les deux légions regroupaient chacune 5 000 fantassins d’élite. La flotte byzantine était montée par près de 20 000 marins. Surpris par cette nouvelle, Gélimer avait abandonné Carthage et ordonné la levée de nouvelles troupes milices urbaines.
L’Ad Decimum est un simple repère sur la côte méditerranéenne à dix miles au sud de Carthage. Gélimer approche de la ville avec environ 11 000 guerriers, recrutés à la hâte, et qui ne sont même pas des troupes d’élite, face à l’armée de Bélisaire, comprenant environ 17 000 hommes, établie sur une forte position sur la route de Carthage, près de l’Ad Decimum.
Manquant de soldats de métier, Gélimer élabore un plan d’attaque qui lui permettra, avec moins de troupes, de tenir contre un adversaire supérieur en nombre. Il choisit le défilé de l’Ad Decimum, un étroit passage dans les montagnes de l’Atlas. Il divise ses forces en trois corps d’armée. Il envoie 2 000 hommes, commandés par son neveu Gibamond, pour déborder l’armée de Bélisaire, qui avance en colonnes le long de la route. Un autre corps, également de 2 000 hommes, commandé par le frère de Gélimer, Ammatas, tient le défilé près de l’Ad Decimum. Selon le plan vandale, les 7 000 hommes de Gélimer devaient se rabattre sur le flanc romain comme une masse d’arme et couper toute retraite.
Le plan tel qu’il était conçu était de qualité, s’il avait trouvé des mains expertes pour le réaliser. Mais la mission de Gibamond échoue, son corps de 2 000 hommes étant impuissant face aux troupes romano-hunniques qui le dispersent ; Gibamond est tué dans la bataille. Ammatas échoue aussi face à l’avant-garde byzantine commandée par Jean l’Arménien, et ne réussit pas à conserver le défilé. Lui aussi est tué dans la bataille. Ses hommes sont poursuivis par les Romains jusqu’aux portes de Carthage.
Ignorant la défaite simultanée d’Ammatas et de Gibamond, le corps principal de bataille commandé directement par le roi Gélimer continuait toujours son mouvement offensif pour affronter le gros des forces de Bélisaire, le long de la route principale. La cavalerie de Bélisaire, quoique plus nombreuse que la cavalerie vandale, est surpassée, les cavaliers vandales étant bien supérieurs au combat. Les cavaliers auxiliaires fédérés sont mis en déroute, après quoi un autre corps de cavalerie, formé de 800 gardes byzantins sous Uliaris, est repoussé. Il semble alors que les Vandales peuvent gagner la bataille.
Mais quand Gélimer parvient à la position d’Ammatas et découvre que son frère est mort, il est bouleversé et ne peut donner l’ordre de l’assaut. Il aurait ainsi pu détruire les restes de l’armée romaine désorientée et aurait taillé en pièces les éléments huns et romains partis vers Carthage après avoir battu Ammatas et Gibamond. Au lieu de ça, les hommes baissent leur garde pendant que Gélimer enterre son frère sur le champ de bataille.
Profitant du répit et de sa supériorité numérique, Bélisaire regroupe ses forces au sud de l’Ad Decimum et lance une contre-attaque, qui repousse les Vandales et les vainc. Gélimer ordonne à son armée d’amorcer la retraite non vers Carthage, mais vers la Numidie, où il peut compter sur le secours de ses alliés berbères. Il installe son camp dans la plaine de Bulla Regia.
Bélisaire campe près du champ de bataille, ne voulant pas s’établir à proximité de la ville de nuit. Le lendemain, il marche sur la ville, interdisant de tuer ou de réduire en esclavage les habitants de Carthage, désormais citoyens romains. Il trouve les portes de la ville ouvertes, et son armée est bien accueillie. Bélisaire se rend au palais royal et s’assoit sur le trône du roi vandale.
Il relève les fortifications de la ville et établit sa flotte dans le lac de Tunis, à huit kilomètres au sud de Carthage.
Les Vandales sont définitivement vaincus après la bataille de Tricamarum, le 15 décembre.
13 septembre 1195 : Bataille de la Mozgawa (Pologne).
La bataille de la Mozgawa, du nom de la rivière traversant le champ de bataille, s’est déroulée le en Cujavie (Pologne).
À la suite de la mort inopinée de Casimir II le Juste le , son fils aîné Lech le Blanc lui succède à Cracovie et devient aussi duc de Mazovie et de Cujavie. Mieszko III le Vieux, ambitionnant de monter sur le trône de Cracovie, ouvre les hostilités en envahissant la Cujavie qu’il offre à son fils Boleslas.
L’armée de Petite-Pologne formée des partisans du jeune Lech le Blanc, soutenue par des troupes russes du prince Roman de Halicz, se met en marche et part à la rencontre de l’armée de Grande-Pologne du duc Mieszko III le Vieux et de ses alliés silésiens (Mieszko IV Jambes Mêlées et Iaroslav d’Opole). Les deux armées se retrouvent face-à-face sur les rives d’une petite rivière de Cujavie, la Mozgawa.
Au début de la bataille, les troupes de Lech le Blanc prennent l’avantage, mais en fin de journée, les Silésiens réussissent à retourner la situation au profit de Mieszko III sans que cela permette à celui-ci de prendre un avantage significatif, chaque camp restant finalement sur ses positions, faute de combattants.
C’est une des batailles les plus sanglantes de l’époque du démembrement féodal en Pologne (Mieszko III lui-même y a été blessé, son fils Boleslas de Cujavie y a été tué). Elle contribue à approfondir les divergences et à nourrir les rancunes entre les différents ducs polonais, accélérant ainsi le morcellement du territoire.
13 septembre 1515 : bataille de Marignan.
La bataille de Marignan (Marignano en Italie, aujourd’hui Melegnano, ville à 16 km au sud-est de Milan) eut lieu les et et opposa le roi de France François 1er et ses alliés vénitiens aux mercenaires suisses qui défendaient le duché de Milan. La bataille de Marignan est l’un des épisodes des guerres d’Italie commencées par Charles VIII en 1494 afin de contrôler le duché de Milan. Première victoire du jeune roi François 1er, acquise dès la première année de son règne, elle fit environ 16 000 morts en seize heures de combat.
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Louis XII mourut le 1er alors qu’il préparait une nouvelle campagne. Son successeur, François 1er, affirma ses prétentions sur le Milanais dès le début de son règne, en faisant valoir les droits de sa femme Claude, héritière des Orléans, et donc de Louis XII. Afin d’y parvenir, il obtint le soutien de Venise mais manqua d’obtenir celui des Suisses, exigeant toujours les indemnités promises lors de la prise de Dijon avant toute régularisation des relations. Dans une ultime tentative de conciliation, le jeune roi français se déclara disposé à honorer la dette de Dijon à condition de récupérer le Milanais. Sous l’influence de Schiner et la prédominance des cantons anti-français, la proposition fut repoussée par les Suisses.
Devant l’échec de la diplomatie, François 1er rassembla une armée de 50 000 hommes. Pour financer ses dépenses militaires, le roi augmenta l’impôt et fit des emprunts, car il lui fallait acheter la neutralité d’Henri VIII d’Angleterre mais aussi celle de Charles de Gand, futur Charles Quint. Quatre cents kilos d’or, 150 000 écus allèrent à la garnison suisse. En l’absence du roi, sa mère, Louise de Savoie assura la régence.
L’armée de François 1er fut placée sous le haut commandement du Connétable Charles III de Bourbon, de La Trémoille, Jacques de Trivulce, Lautrec, Bayard et Robert III de La Marck de Bouillon, base stratégique arrière Anthoine Du Prat, Chancelier de France. Composée de nobles français, arquebusiers et arbalétriers gascons et navarrais, lansquenets allemands, et mercenaires des Pays-Bas (la « bande noire »), l’armée française comprenait plus de 22 000 lansquenets allemands ; 2 500 cavaliers lourdement armés des compagnies d’ordonnance qui perpétuèrent les pratiques et usages du chevalier médiéval ; vingt compagnies de Navarrais, Basques et Gascons (10 000 hommes), aux ordres du général basco-navarrais Pedro Navarro ; 8 000 fantassins français et 3 200 sapeurs ou charpentiers ; une artillerie de 69 grosses pièces (couleuvrines, serpentines) ; un important train des équipages, sous le commandement de Galiot de Genouillac, sénéchal d’Armagnac.
De mai à août, 32 000 Suisses avaient fait mouvement vers Suse, Pignerol et Saluces pour empêcher le passage des Alpes par les Français. L’infanterie des Confédérés s’articulait en trois corps : l’avant-garde constituée d’arbalétriers et d’arquebusiers (au rôle encore limité car leur arme à feu était encore peu précise et de faible portée) qui servaient à renseigner le commandement sur la position de l’ennemi ; le corps de bataille formé de piquiers disposés en carré, protégés à l’extérieur par des hallebardiers et des arquebusiers, la fonction principale des piquiers étant de repousser les charges de la cavalerie ennemie ; l’arrière-garde compte d’autres arquebusiers prêts à intervenir parmi les réserves générales et habituellement appelés à exécuter un mouvement tournant ou enveloppant. Les Suisses étaient conduits par leurs meilleurs généraux Werner Steiner de Zoug, Hugues de Hallwyl et l’avoyer de Watteville de Berne. Le commandant en chef des troupes suisses, Ulrich von Hohensax, qui les avait conduits à la victoire lors des précédentes campagnes d’Italie était retenu par la maladie.
Au printemps 1515, François 1er ordonna la concentration des troupes à Grenoble, sous la supervision de Bayard, lieutenant général du Dauphiné. En , les troupes françaises firent mouvement sur Gênes et occupèrent la ville. Alarmée par les évènements, la Diète suisse commença par envoyer 8 500 hommes vers Novare rejoindre Schiner, devenu cardinal, et fit occuper les cols des Alpes du Piémont où l’armée française était attendue.
Solidement établis à Suse, les Suisses tinrent la route habituelle du Mont-Cenis. L’armée française d’environ 63 000 personnes, y compris les chevaux et l’artillerie (60 canons de bronze) avec l’aide technique de l’officier et ingénieur militaire Pedro Navarro qui utilisait pour l’une des premières fois des explosifs pour élargir les chemins de montagne, franchit les Alpes par une route secondaire, contournant les troupes suisses au sud par le col de l’Argentière (Colle della Maddalena en italien, un sentier à peine praticable par des chevriers ; trois mille sapeurs y ouvrirent à la fin un chemin carrossable), où, du au , en cinq jours, passèrent environ 30 000 fantassins, 9 000 cavaliers, 72 gros canons et 300 pièces de petits calibres. Les Suisses se replièrent alors sur Milan. Après quelques combats d’arrière-garde en à Villafranca Piemonte, Chivasso et sur la Doire Baltée ainsi que l’envoi d’un contingent de 15 000 hommes supplémentaires, les Suisses comptaient 45 000 hommes répartis entre Varèse, Monza et Domodossola, plus la garnison de Milan. Dans la plaine du Piémont, une partie de l’armée suisse prit peur et proposa, le à Gallarate, de passer au service de la France.
Une campagne efficace de propagande française, visant à dissuader les cantons suisses de poursuivre les hostilités, entraîna le mécontentement parmi les troupes suisses et des différends parmi les chefs, permettant en même temps une poussée sur toute la partie occidentale du Milanais par les Français. Une série de pourparlers furent engagés en (pourparlers de Gallarate), lors desquels François 1er offrit encore davantage de concessions aux Suisses pour qu’ils renoncent à leurs prétentions, aboutissant même au traité de Gallarate () qui finalement ne fit que consacrer la dissension entre les Confédérés souffrant de l’absence d’un chef unique.
Les Français se mirent à négocier directement avec le pape derrière le dos des Confédérés. Le duc de Milan tardait à verser la solde et les vivres venaient à manquer. Après la signature de ce traité qui divisa encore un peu plus les Confédérés, les Bernois, Fribourgeois, Valaisans et Soleurois, peu enclins à se battre pour un commanditaire qui tardait à assumer ses obligations, rentrèrent en Suisse, ce qui représentait le départ de 10 000 Confédérés.
Devant l’échec des négociations et la division des troupes suisses, François 1er fit mouvement en direction de Milan et établit son camp près de Marignan. Les Zurichois et les Lucernois, se sentant liés par le traité de Gallarate, reçurent l’ordre de leurs gouvernements respectifs d’accepter une paix honorable. Uri, Schwyz, Unterwald et Glaris refusèrent de battre en retraite. Ceux parmi les Suisses qui étaient restés à Milan se laissèrent entraîner au combat sur l’insistance du cardinal Schiner. Quelque 20 000 Suisses (jusqu’à 30 000 selon P. de Vallière) disposant de 8 canons et 1 000 arquebusiers devaient faire face à plus de 30 000 Français équipés de la plus belle artillerie de siège de l’époque. La plaine maraichère irriguée était ensoleillée.
Craignant le départ des dernières troupes des Confédérés sans livrer bataille contre les Français, le cardinal Schiner choisit de provoquer la bataille par la ruse devant Milan. Il envoya, avec la complicité secrète de certains capitaines suisses dont Winkelried (à ne pas confondre avec Arnold Winkelried), la garde ducale et des cavaliers pontificaux provoquer la cavalerie française.
Le jeudi , aussitôt le combat engagé, les cavaliers du pape revinrent appeler les troupes suisses à l’aide. Celles-ci, avec Schiner à leur tête, se mirent immédiatement en route et sortirent de la ville de Milan pour affronter l’ennemi. Une fois hors de la ville et constatant la tromperie, La Trémoille et de Fleuranges s’étant repliés après la légère escarmouche, de Winkelried soi-disant en grand danger se reposant en toute quiétude, après un moment de confusion, on décida néanmoins de poursuivre. Les hommes se jetèrent à genoux pour prier le Seigneur suivant l’usage de leurs pères et se mirent en marche.
Le combat s’engagea. Les Confédérés durent faire face au feu de l’artillerie française ainsi qu’aux cavaliers commandés par Bourbon, Guise et Gaillards qui les attaquaient par le flanc. Le premier choc avait complètement enfoncé la première ligne de l’armée française qui se reforme soutenue par la cavalerie, elle-même confrontée aux difficultés du terrain et aux piques suisses. François 1er, en personne à la tête de la cavalerie et des lansquenets allemands, ordonna une attaque généralisée contre les Suisses. Un combat furieux s’engagea pendant lequel tomba Jacques, fils aîné de Jean IV d’Amboise, François du Bourbon, le fils du général Trivulcese se fit capturer, et le chevalier sans peur Bayard évita de justesse la mort. Ce dernier se battit avec grande bravoure mais fut finalement contraint de ramper le long des fossés pour sortir du champ de bataille. Le corps à corps sanglant entre belligérants se poursuivit jusqu’en soirée et dans l’obscurité croissante. À la disparition de la lune vers 23 heures, la nuit noire ne permettant plus de distinguer amis et ennemis, tambours et trompettes sonnèrent le ralliement après six heures de luttes ininterrompues. Après quelques instants d’hésitations, contre l’avis de Schiner, les Confédérés décidèrent de tenir leur position, légèrement en leur faveur, plutôt que de retourner sur Milan, malgré le froid et la faim. Ainsi s’acheva la première journée de la bataille. Dans l’obscurité, la confusion sur le terrain était grande. On raconta que le roi de France avait passé la nuit appuyé contre une pièce de canon à 50 toises d’un bataillon suisse (environ 90 mètres).
Au petit matin du , le combat reprit. L’artillerie française commandée par le sénéchal d’Armagnac fit des ravages, mais ne put ralentir les Suisses, tandis que l’aile gauche de l’armée commandée par le duc d’Alençon fléchit face au gros de l’ennemi, les lansquenets encore faiblissent aussi. La bataille battait son plein mais soudain à 8 heures du matin retentit : « Marco ! Marco ! ». Ce furent les Vénitiens, menés par Bartolomeo d’Alviano, qui arrivèrent sur l’aile avec 3 000 cavaliers à la tête des fantassins et estradiots (cavaliers légers des Balkans, dits « Albanais ») originaires de Grèce ou d’Albanie, voire de Croatie et de Bosnie actuelles. Ils écrasèrent le gros des Suisses tandis que les lansquenets repartaient à l’assaut avec vigueur. À 11 heures, les Suisses, qui avaient subi des pertes énormes, battirent en retraite vers Milan.
Le soir, entre 9 000 et 10 000 Suisses gisent sans vie sur le champ de bataille, près de la moitié des contingents engagés. Tandis que le camp franco-vénitien compte 5 000 à 8 000 morts.
Plusieurs auteurs évoquent l’adoubement du roi par Bayard sur le champ de bataille de Marignan le .
Quelques auteurs ont considéré cette histoire comme un mythe, qui aurait été monté par demande royale, afin notamment de faire oublier que celui qui adouba François 1er lors de son sacre (c’est-à-dire le connétable de Bourbon, artisan de la victoire de Marignan) se rangea en 1523 du côté de Charles Quint. Pire, le connétable aurait été l’organisateur de la future défaite de Pavie, et donc de l’emprisonnement de François 1er.
La légende fut donc inventée par Champier pour faire oublier les liens « filiaux » qui liaient le roi et son traitreux sujet, tandis qu’elle aurait renforcé un lien (inexistant au départ) entre le souverain et le symbole du courage et de la vaillance, qui mourra en 1524. Le roi, toutefois, a fait ses premières armes avec Bayard lors de la campagne malheureuse de Navarre (), et il a tenu à le récompenser de sa bravoure dès avec le don de la lieutenance générale du Dauphiné, charge fort prestigieuse. L’invention pourrait également être liée à la volonté du roi de France de se montrer le parfait exemple, chevaleresque entre tous, alors qu’il était prisonnier. Mais, le roi étant prisonnier à Madrid, il était incapable de monter une quelconque opération de propagande.
Le maréchal de Florange qui rédige ses mémoires en captivité et totalement coupé du monde extérieur n’aurait pas été en mesure d’ailleurs de recevoir un tel message de la cour de France. Il n’en reste pas moins que l’épisode est étrange et, s’il n’a pas été inventé par les panégyristes de Bayard, relève probablement d’un « jeu chevaleresque » comme le roi les aimait tant.
13 septembre 1722 : naissance de François Joseph Paul de Grasse.
François Joseph Paul, marquis de Grasse Tilly, comte de Grasse, né au château des Valettes du Bar (actuellement Tourrettes-sur-Loup, Alpes-Maritimes) le , et mort le au château de Tilly (dans les actuelles Yvelines), est un officier de marine français qui sert la Marine royale française. Il assume divers commandements lors des guerres de Succession d’Autriche et de Sept Ans avant de terminer sa carrière comme lieutenant-général lors de la guerre d’indépendance américaine.
Nommé en 1781 commandant de la principale escadre française, son action résolue dans la baie de la Chesapeake permet la victoire décisive de Yorktown. Lourdement battu et capturé en 1782 à la bataille des Saintes, il connaît la disgrâce royale jusqu’à sa mort, même si ce combat est sans conséquence sur la suite de la guerre. Les historiens l’ont réhabilité et les marines américaines et françaises donnent régulièrement son nom à de grosses unités de guerre.
13 septembre 1759 : bataille des plaines d’Abraham (Québec).
La bataille des Plaines d’Abraham s’est déroulée le pendant la guerre de la Conquête à Québec, en Nouvelle-France. Elle opposa les Français, défendant la ville assiégée, aux Britanniques, attaquants, et se solda par la victoire de ces derniers et la mort des deux généraux commandant la bataille, Montcalm et Wolfe. Elle marque le début de la Conquête britannique du Canada en Nouvelle-France.
13 septembre 1912 : naissance de Marcel Kollen, Compagnon de la Libération.
Marcel Kollen est né à La Foa en Nouvelle-Calédonie le 14 septembre 1912.
Employé de la Caisse d’Epargne Coloniale, il refuse l’armistice de juin 1940.
Membre du comité France Libre présidé par Michel Vergès, il écrit personnellement au général de Gaulle et prend une part active aux événements qui amènent le ralliement de la Nouvelle-Calédonie à la France Libre le 19 septembre 1940.
En octobre 1940, la Polynésie, la Nouvelle-Calédonie et les Nouvelles-Hébrides mettent sur pied un bataillon de 600 hommes, commandé par le commandant Félix Broche, qui forme le premier contingent du corps expéditionnaire du Pacifique. Marcel Kollen, ainsi que son frère Lucien, s’y engage comme soldat de 2e classe et quitte la Nouvelle-Calédonie le 5 mai 1941, sur le paquebot le Zealandia.
Après 45 jours d’entraînement en Australie près de Sydney et cinq mois près de Tel Aviv en Palestine, le contingent, qui a pris le nom de Bataillon du Pacifique (BP1), est engagé en Libye au sein de la 1ère Brigade Française Libre (1ère BFL) en formation sous les ordres du général Koenig.
Le baptême du feu a lieu le 15 janvier 1942, à la frontière égypto-libyenne.
Plusieurs bataillons allemands et italiens sont retranchés sur le sommet de la falaise de Halfaya. Leur position est forte. L’engagement tourne court car l’ennemi capitule et se rend en masse.
Le 14 février 1942, la brigade française reçoit l’ordre de relever une unité britannique à Bir-Hakeim. Pendant trois mois, celle-ci devra aménager la position, creuser dans ce terrain rocailleux des éléments de tranchée et organiser des patrouilles profondes (jock column) qui harcèlent l’ennemi en rapportant des renseignements. Cette guerre de course se poursuivra jusqu’à fin mai 1942.
A l’aube du 27 mai 1942 la division italienne Ariete déclenche la première attaque. Le Bataillon du Pacifique occupe le flanc sud-ouest de la position et résiste aux assauts.
Le 1er juin 1942, le BP1, envoyé en mission à Rotonda Segnali, est attaqué par l’aviation allemande. Marcel Kollen est tué alors qu’il tente de venir en aide à un tahitien pris sous la mitraille. Il est inhumé au cimetière de Rotonda Segnali.
• Chevalier de la Légion d’Honneur
• Compagnon de la Libération – décret du 29 mars 1943
• Croix de Guerre 39/45 avec palme
• Médaille de la Résistance
13 septembre 1913 : naissance de Puierre Gabard, Compagnon de la Libération.
Pierre Gabard est né le 13 septembre 1913 à Barbezieux en Charente d’un père colonel et d’une mère professeur de peinture et de musique.
Après ses études secondaires en Charente, il entre à l’Ecole d’agriculture coloniale de Tunis. Engagé par devancement d’appel, il fait son service militaire dans la cavalerie et en sort sous-lieutenant de réserve en 1933.
Ingénieur agronome, il s’installe en 1934 à Libreville au Gabon.
En 1939, Pierre Gabard est mobilisé comme lieutenant au Bataillon de tirailleurs de l’Oubangui-Chari.
A partir de juin 1940, il est l’adjoint du capitaine Amiel, chef du poste de Berberati en Oubangui.
Pierre Gabard, d’accord avec son chef, refuse l’armistice et rallie la France libre en août 1940 avec l’ensemble de la compagnie du poste.
Il est affecté au 2e Bataillon de marche de l’Afrique équatoriale française (ou Bataillon de marche de l’Oubangui-Chari) officiellement créé le 1er novembre 1940 à Bangui, et placé sous les ordres du commandant de Roux. Le lieutenant Gabard sert à la 5e Compagnie, toujours sous les ordres du capitaine Amiel.
Avec le BM 2, après un entraînement sérieux et un voyage de plusieurs mois, il rejoint la Palestine en mai 1941. Il est engagé dans la dure campagne de Syrie contre les forces de Vichy en juin 1941 avant d’être intégré à la 1ère Brigade française libre du général Koenig pour prendre part à la campagne de Libye et notamment à la bataille de Bir Hakeim.
Tenant un point d’appui qui brise plusieurs attaques en force de l’infanterie italo-allemande soutenue par des chars du 8 au 10 juin 1942, le capitaine Pierre Gabard sort en arrière-garde de la position de Bir Hakeim dans la nuit du 10 au 11 juin 1942. Grièvement blessé, il est recueilli par ses camarades et sera amputé de la jambe gauche.
A sa sortie de l’Hôpital, en 1943 et 1944, il prononce de nombreuses conférences sur l’Armée française aux Etats-Unis et au Canada.
De janvier à août 1945, il participe à la mission Pasteur Vallery Radot en Amérique latine, faisant pour l’occasion de nouvelles conférences sur l’Armée française.
Après la guerre, il entre dans la carrière diplomatique d’abord comme secrétaire d’ambassade à Lima (Pérou) en novembre 1945 puis comme consul suppléant à Montréal (Canada) en avril 1947.
Consul puis Consul général de France à Philadelphie en Pennsylvanie (Etat-Unis) à partir de 1955, bien que très gravement malade, il reste à son poste jusqu’à son décès le 15 avril 1967 à Philadelphie. Pierre Gabard est inhumé à Angoulême.
• Commandeur de la Légion d’Honneur
• Compagnon de la Libération – décret du 9 septembre 1942
• Croix de Guerre 39/45 (2 citations)
• Médaille Coloniale
• Médaille du Levant
• Médaille des Blessés
• Mérite Syrien
• Chevalier de la Croix du Sud (Brésil)
13 septembre 1919 : naissance d’Arnaud Langer, Compagnon de la Libération.
Fils d’ingénieur, Arnaud Langer est né le 13 septembre 1919 à Saint-Aubin en Suisse. Passionné d’aviation dès son plus jeune âge, il s’engage à 19 ans dans l’Armée de l’Air. Breveté pilote d’avion en avril 1939 à l’Ecole de Châteauroux, il est rapidement promu caporal-chef puis sergent au moment de la déclaration de guerre.
Affecté au Bataillon de l’Air 127 pendant quelques mois, il rejoint le Centre d’instruction de Châteauroux en mai 1940 mais doit se replier avec son unité à Tarbes puis à Argelès-sur-Mer où le surprend l’annonce de la demande d’armistice.
N’acceptant pas la défaite, le sergent Arnaud Langer décide alors de continuer le combat avec son frère aîné Marcel, également pilote, et qu’il retrouve à Argelès-sur-Mer.
Déguisé en officier tchécoslovaque, il embarque avec son frère à Port-Vendres sur le cargo Président dal Piaz à destination d’Oran. Arrêté à son arrivée à Oran, il s’évade et gagne Casablanca le 28 juin 1940. Quatre jours plus tard, il embarque pour Gibraltar puis débarque à Liverpool à la mi-juillet.
En Angleterre, il s’engage dans les Forces aériennes françaises libres. Affecté au Groupe mixte de combat n° 1 du commandant de Marmier, il prend part à l’expédition de Dakar fin septembre puis au ralliement du Gabon en novembre.
Passé aux Forces aériennes du Cameroun au lendemain des opérations du Gabon, il rejoint en février 1941 les rangs du Groupe de bombardement n° 2 qui se forme à Brazzaville. Il gagne le Moyen-Orient en avril 1941 avec son unité et prend part à la campagne de Libye de la mi-juillet au 6 septembre 1941.
En septembre 1941 à Damas, il intègre la 2e escadrille du Groupe de bombardement « Lorraine » en formation. Sergent-chef en octobre 1941, il passe à l’escadrille Nancy du Groupe Lorraine en mai 1942. A l’été 1942, Arnaud Langer reste à Saint-Jean d’Acre avec l’escadrille « Nancy » commandée par le capitaine Charbonneaux. Il a pour mission la surveillance de la mer, la protection des convois en Méditerranée. Au cours de sa première mission, il endommage un sous-marin allemand.
Promu aspirant en septembre 1942, il part pour l’Angleterre avec le Lorraine et y reçoit un entraînement soutenu pendant le premier semestre 1943.
En août 1943, le sous-lieutenant Arnaud Langer effectue ses premières missions sur le front de l’Ouest ; le 16 août, il prend part avec son équipage -dont le navigateur est le capitaine Pierre Mendès France et le radio-mitrailleur René Bauden- à l’attaque sur Denain.
Le 3 octobre, il conduit un des trois groupes de quatre Boston du « Lorraine » qui bombarde en rase-motte l’usine électrique de Chevilly-Larue dans la banlieue parisienne.
Le 25 janvier 1944, au cours d’une mission au-dessus d’une base de bombes volantes allemandes, Arnaud Langer est blessé aux yeux ; presque aveuglé il parvient à ramener son équipage indemne à la base.
Promu lieutenant en mars 1944, il prend part en juin 1944 aux opérations du débarquement en Normandie, puis, revient en France avec le Lorraine en octobre 1944.
A la fin de la guerre, il a rempli 70 missions, totalisant 200 heures de vol de guerre.
Rendu à la vie civile à sa demande en septembre 1946, il entre comme pilote de ligne à l’U.A.T. et se spécialise dans les courriers d’AOF et d’AEF.
Le 3 juin 1955, pris dans un orage, son DC 4 est frappé par la foudre au moment de l’atterrissage et s’écrase près de Fort Lamy au Tchad. Arnaud Langer est tué ainsi que ses deux hommes d’équipage. Il a été inhumé au cimetière des Batignolles à Paris.
• Officier de la Légion d’Honneur
• Compagnon de la Libération – décret du 20 novembre 1944
• Croix de Guerre 39/45 (6 citations)
• Médaille Coloniale avec agrafe « Libye »
• Distinguished Flying Cross (GB)
• Air Medal (USA)
13 septembre 2000 : mort à 85 ans de Georges Le Sant, Compagnon de la Libération.
Georges Le Sant est né le 5 décembre 1914 à Messac (Ille et Vilaine), son père était chef de chantier dans le bâtiment.
Il entre à l’Ecole préparatoire de la Marine en 1928, à l’Ecole de Maistrance de la Marine nationale en 1931, puis à l’Ecole des Fusiliers Marins en 1932.
Il sert en Chine de 1938 à 1939, affecté à la défense du Consulat de France avant d’embarquer sur le Savorgnan de Brazza pour rentrer en France en février 1940. Il combat dans la Manche en juin 1940.
En Angleterre il signe son engagement dans les Forces Françaises Libres et est affecté sur sa demande au 1er Bataillon de Fusiliers Marins en juillet 1940.
Il prend part aux opérations de Dakar les 23 et 24 septembre 1940, du Gabon en novembre 1940, de Syrie en juin-juillet 1941. Il participe ensuite avec la 1ère Division Française Libre à la campagne de Libye et notamment à Bir-Hakeim où il se distingue et reçoit la médaille militaire.
Après les opérations de Tunisie en mai 1943, il s’illustre de nouveau, au cours de la campagne d’Italie, à la tête de sa patrouille durant les combats précédant la prise de Radicofani le 18 juin 1944.
Après le débarquement en Provence, il se distingue lors du nettoyage des quartiers est de Toulon, le 23 août 1944, mettant hors de combat et faisant prisonniers de nombreux ennemis.
Lors des combats de la trouée de Belfort, il dirige remarquablement l’action de ses éléments, en particulier à Rougegoutte, le 22 novembre 1944, où il pénètre le premier. Le 30 novembre 1944, lors d’une contre-attaque allemande soutenue par plusieurs chars et automoteurs, il se trouve sur la crête au nord de Bourbach-le-Bas, demeurant ferme au poste malgré d’importantes pertes, usant de ses armes lourdes sur les engins blindés et sur les groupes d’infanterie ennemis.
Il se distingue de nouveau à Benfeld du 8 au 13 janvier et à Huttenheim du 13 au 19 janvier 1945, effectuant avec ses mitrailleuses des tirs d’arrêt très efficaces.
Il termine la guerre au grade de maître-principal. Il continuera ensuite à servir dans la Marine nationale comme Officier des Equipages de 1ère classe jusqu’en 1959.
Georges Le Sant est décédé le 13 septembre 2000 à Beauvoir-sur-mer en Vendée.
• Commandeur de la Légion d’Honneur
• Compagnon de la Libération – décret du 7 mars 1945
• Médaille militaire
• Croix de guerre 1939-1945 (6 citations)
• Médaille de la Résistance avec rosette
• Médaille Coloniale avec agrafes