19 janvier 638 ou 639 : mort de Dagobert 1er, roi des Francs.
Dagobert 1er (en latin : Dagobertus), né vers 600 et mort le , est un roi des Francs. Membre de la dynastie des Mérovingiens, arrière-arrière-petit-fils de Clovis Ier, il règne sur le royaume des Francs de 629 à 639.
Fils de Clotaire II et de son épouse Bertrude, il est nommé par son père roi d’Austrasie en 623 pour satisfaire la noblesse locale, menée par le maire du palais Pépin de Landen et l’évêque Arnoul de Metz. À la mort de Clotaire, en 629, il acquiert la Neustrie et la Bourgogne. Devenu seul souverain à la mort de son frère Caribert II en 632, il entreprend la soumission de peuples frontaliers comme les Bretons à l’Ouest et les Gascons au Sud, et rend tributaire les Thuringiens, les Alamans et les Bavarois.
Durant cette période, il a sa résidence le plus souvent autour de Paris, notamment à Clichy. Il s’entoure de fonctionnaires expérimentés, tels que Éloi de Noyon et Ouen de Rouen, et développe les relations diplomatiques avec les royaumes étrangers, en signant notamment un traité de paix avec l’empereur byzantin Héraclius en 631. Contraint comme son père par les exigences de l’aristocratie austrasienne, il nomme roi son fils Sigebert, alors en bas âge, en 634. Il attribue de même en 636 à son second fils, Clovis, la Bourgogne et la Neustrie, perpétuant ainsi la tradition de partage du royaume.
Deux ans plus tard, à l’approche de la mort, il est transporté à l’abbaye de Saint-Denis, qu’il a richement doté, et s’y fait inhumer. Il est le premier roi à reposer au sein de la basilique, qui deviendra par la suite une nécropole royale. Déjà affaibli durant son règne, le pouvoir monarchique passe entre les mains des maires du palais à partir de sa mort, tandis que le royaume est divisé entre ses fils Sigebert III et Clovis II. Ses descendants seront connus comme les rois fainéants à partir des Carolingiens, dynastie succédant aux Mérovingiens.
Les seules sources mises à disposition pour établir la vie de Dagobert sont essentiellement la Chronique de Frédégaire, où il apparaît comme un souverain jouissant d’un pouvoir absolu, et les Gesta Dagoberti, qui retracent les bénéfices apportés par le roi à la basilique Saint-Denis. Il passe à la postérité par la chanson populaire Le Bon Roi Dagobert, écrite à la fin du XVIIIe siècle, qui le met en scène aux côtés de son contemporain et proche conseiller, saint Éloi.
19 janvier 1419 : Rouen est prise par Henri V de Lancastre.
Au moment du siège de Rouen ( – ), la ville compte environ 70 000 habitants, ce qui en fait une des plus grandes villes de France. La prise de cette ville est cruciale pour s’emparer du duché de Normandie, clé du royaume pendant la guerre de Cent Ans.
Depuis le rattachement de la Normandie au domaine royal français en 1204, la ville est défendue par le château de Rouen, imposant château fort construit par Philippe Auguste de 1204 à 1210, siège de l’autorité administrative et politique.
Vers 1415, année de la prise d’Harfleur, sur l’embouchure de la Seine, par le roi Henri V d’Angleterre, Rouen avait été considérablement fortifiée (en témoignent les évolutions continuelles apportées au château) : en effet, lorsque les Anglais atteignent la ville, les murs sont flanqués de tours, garnis de canons et d’une armée d’arbalétriers commandés par Alain Blanchard, lui-même sous les ordres du capitaine choisi par la ville de Rouen, Guy Le Bouteillier, partisan du parti bourguignon dans la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons et ancien capitaine de la ville de Dieppe.
L’accablement du royaume de France, et particulièrement de la Normandie, sous les impôts a causé une haine du parti des Armagnacs.
En raison du manque d’effectifs du côté anglais, l’assaut de la ville ne peut être donné. Aussi, les Anglais décident de réduire la ville en l’affamant sous la conduite de leur roi Henri V d’Angleterre, le vainqueur d’Azincourt en 1415.
Les chartreux sont expulsés et leur monastère, situé dans la vallée de Darnétal, sert de quartier général au roi Henri V.
Habilement, les Anglais font contourner la ville à leurs navires par voie de terre et bloquent tout ravitaillement par la Seine.
La famine s’installe et des « bouches inutiles » (femmes, enfants et vieillards) sont expulsés de la ville en plein hiver. Pour leur malheur, ces derniers ne pourront quitter les fossés, le libre passage leur étant interdit par les Anglais.
Plusieurs sorties, braves mais désespérées, auront lieu, dont une qui verra un des ponts de la ville s’effondrer sous les pieds de la garnison, les poutres en ayant été sciées. La chronique de Saint Denis, dont les moines eurent à souffrir du parti bourguignon, donnera corps à de curieuses rumeurs de sabotage et de trahison par le gouverneur Guy Le Bouteiller.
Exsangue, seule face à l’adversité, Rouen, dont la population en est réduite à la toute dernière extrémité, se résout à négocier en envoyant comme parlementaire le gouverneur Guy Le Bouteiller avec six commissaires.
Après huit jours de négociation, les envoyés rouennais n’ont pu obtenir aucune condition. Les habitants de Rouen semblent alors s’être résolus à détruire leur ville et à abandonner celle-ci en tentant une sortie désespérée.
Informé du risque de ne s’emparer que de cendres après un siège coûteux d’une demi-année, le roi Henri V d’Angleterre accorde alors des conditions de reddition favorables à Rouen, qui remet ses clés à son nouveau souverain le . Toutefois neuf personnes furent exceptées de ces conditions favorables dont Guillaume d’Houdetot, bailli de Rouen, Alain Blanchard, capitaine des arbalétriers, Jean Seigneult, maire de Rouen, Robert de Livet, chanoine de la cathédrale et le bailli de Valmont. Certains rachetèrent leur grâce. Un seul, trop pauvre pour payer, fut exécuté, Alain Blanchard.
Henri V d’Angleterre installe sa résidence française dans le logis seigneurial du château de Rouen puis au château de Vincennes. Il sera imité par Henri VI d’Angleterre en 1422, puis par Édouard IV, né à Rouen en 1442 (roi d’Angleterre et roi de France en titre).
Rouen ne reviendra dans le giron du roi de France qu’en 1449 lorsque Charles VII se présentera devant la ville, accompagné de l’artillerie moderne des frères Jean et Gaspard Bureau, payée par l’argent de Jacques Cœur.
Informée du maintien de ses privilèges par le roi de France, la ville se révolte contre l’Anglais. Rouen devra attendre cependant longtemps avant de retrouver un monde pacifié propice au commerce.
19 janvier 1794 : les Anglais prennent la Corse avec l’aide de Paoli.
Pascal Paoli ne reconnaissant plus les idéaux de la Révolution dans le régime de terreur que connait aussi la Convention en Corse, prend officiellement contact avec l’Angleterre après avoir écarté ses principaux opposants locaux (dont les Bonaparte). Sautant sur l’occasion, les Anglais dépêchent la flotte de l’amiral Hood. L’île devient un protectorat anglais, appelé Royaume anglo-corse où Paoli n’obtient aucune fonction et est même renvoyé à Londres. La France reprend pied dans l’île de beauté en octobre 1796 avec l’armée du général Antoine Gentili, compagnon de Bonaparte durant la campagne d’Italie.
19 janvier 1807 : naissance du futur général américain des armées confédérées Robert Lee.
Robert Edward Lee, né le à la plantation de Stratford Hall et mort le à Lexington, est un militaire américain.
Diplômé de l’Académie militaire de West Point, il est officier du Génie militaire pendant plus de trente ans dans l’armée des États-Unis avant que n’éclate la guerre de Sécession durant laquelle il s’illustra en tant que commandant de l’armée de Virginie du Nord. Il obtint ensuite le commandement des armées confédérées.
Fils d’Henry Lee III, un officier révolutionnaire durant la guerre d’indépendance des États-Unis, Robert Lee participe à la guerre américano-mexicaine et obtient le grade de colonel. Lorsque la Virginie fait sécession de l’Union en , Lee choisit de combattre pour son État d’origine, en dépit de son souhait de voir le pays rester intact et malgré l’offre d’un commandement dans l’Union. Lorsque l’administration Lincoln lui fit discrètement cette offre, il refusa.
Le , il est nommé parmi les cinq généraux d’armée de la Confédération. Au cours de la première année de la guerre, il sert de conseiller militaire au président confédéré Jefferson Davis.
Une fois qu’il prend le commandement de l’armée de Virginie du Nord (grande armée confédérée opérant sur le théâtre oriental) en 1862, il apparaît vite comme un tacticien habile et un excellent commandant sur le champ de bataille, remportant la plupart de ses batailles contre des armées de l’Union numériquement bien supérieures, notamment à la bataille de Chancellorsville (aussi surnommée Lee’s perfect battle — la bataille parfaite de Lee — en raison de son commandement héroïque face à un ennemi deux fois supérieur en nombre). Il devient rapidement une « légende sudiste » et certains le surnomment alors The grey Fox (Le Renard gris).
Les stratégies à long terme de Lee sont plus discutables, et ses deux grandes offensives dans les territoires contrôlés par l’Union finissent en défaites à la bataille d’Antietam et à la bataille de Gettysburg. Ses tactiques agressives, qui entraînent de lourdes pertes à un moment où la Confédération manque d’hommes, ont fait l’objet de critiques au cours des dernières années. Les campagnes du général de l’Union Ulysses S. Grant (futur président des États-Unis en 1868) mettent à mal la Confédération en 1864 et en 1865. Le , il est nommé général en chef de l’armée confédérée. Malgré de lourdes pertes infligées à l’ennemi, Lee est incapable de changer le cours de la guerre. Il se rend à Grant à Appomattox le affectant sérieusement le moral des sudistes. L’armée de Virginie du Nord rendue, les autres forces confédérées capitulent rapidement après sa reddition. Lee appelle par la suite à la réconciliation entre les unionistes et les ex-confédérés.
Après la guerre, il devient président du Washington College à Lexington en Virginie, rebaptisé Washington and Lee University après sa mort. Il soutient le programme du président Andrew Johnson prônant la reconstruction, tout en s’opposant aux propositions des Républicains radicaux qui veulent donner le droit de vote aux esclaves libérés et le retirer aux ex-Confédérés. Il exhorte à la réinsertion des anciens Confédérés dans la vie politique de la nation. Lee est devenu le grand héros confédéré de la guerre et une icône après-guerre de la « Cause perdue » pour certains. Du fait de la grande considération qu’il avait acquise auprès de ses hommes, on lui donna de nombreux surnoms. Mais sa popularité grandit surtout après sa mort en 1870, et ce même chez les nordistes qui finissent par avouer le talent du général virginien.
19 janvier 1839 : les Anglais occupent Aden (Yémen).
En 1838, le Sultan Muhsin bin Fadl de l’état voisin de Lahej cède 194 km2, dont Aden, à l’Empire britannique. Le , le British East India Company débarque les Royal Marines à Aden, pour occuper le territoire et arrêter les attaques de pirates contre l’expédition britannique en Inde. Le port se trouve à peu près à égale distance du Canal de Suez, de Bombay et de Zanzibar, toutes régions alors sous influence britannique.
Aden a été un entrepôt et une étape pour les marins dans le monde antique, permettant de reconstituer les vivres et l’eau. Au milieu du XIXe siècle, il devient nécessaire de fournir également le charbon et l’eau des chaudières à vapeur. Aden offre alors une station de charbon à Steamer-Point.
La population croît : 6 000 en 1839, 15 000 en 1842, 17 000 en 1856, 19 289 en 1872, 34 860 en 1889 (et 35 932 en incluant la garnison de Périm).
Sa situation géographique est utilisée pour la contrebande d’armes, activité répandue dans le golfe d’Aden et en Somalie et contre laquelle le gouvernement britannique s’engage en 1909 aux côtés de la France et de l’Italie.
Jusqu’en 1937, l’établissement d’Aden est géré comme une partie du Raj britannique. Son territoire d’origine est agrandi en 1857 de 13 km2 avec l’île de Périm, en 1868 de 73 km2 avec l’archipel des Khuriya Muriya et en 1915 de 108 km2 avec l’île de Kamaran.
En 1937, son statut est modifié, l’établissement est détaché administrativement de l’Inde et devient la colonie d’Aden, une Crown colony britannique. Le changement de gouvernement entraîne le changement des unités monétaires, les roupies deviennent des shillings de l’Afrique de l’Est. L’arrière-pays d’Aden et l’Hadramaout sont également moins liés à la Grande-Bretagne, puisque le Protectorat d’Aden est supervisé à partir d’Aden même.
En décembre 1947 se déroule le Pogrom d’Aden contre les juifs de la ville. 82 juifs sont assassinés, des écoles incendiées et plus de 100 magasins pillés lors de ces émeutes antisémites. L’origine des violences s’explique par une grève générale de trois jours et une manifestation des habitants afin de contester le vote de l’Organisation des Nations unies sur le plan de partage de la Palestine.
Après la nationalisation par l’Egypte du canal de Suez en 1956, Aden devient la base principale de la région pour les Britanniques.
Aden envoie une équipe aux Jeux de l’Empire britannique et du Commonwealth de 1962 à Perth en Australie.
19 janvier 1871 : défaite française à la bataille de Saint Quentin.
Les restes de l’armée du nord, confiés à l’habile général Faidherbe, sont contraints comme Chanzy au Mans (11 janvier) de subir le choc de l’armée prussienne à Saint-Quentin. En dépit d’une résistance héroïque des mobiles et des gardes nationaux pendant près de sept heures, Faidherbe doit rompre le contact après que son artillerie, surclassée, a été réduite au silence. Paris ne dispose alors d’aucune force résiduelle pour tenter de forcer son blocus et doit affronter seul les rigueurs de l’hiver et du siège.
19 janvier 1886 : mort à 73 ans de Guillaume Joseph Gabriel de La Landelle.
officier de marine, journaliste et homme de lettres français, romancier de la mer et auteur d’autres ouvrages maritimes. Il figure également parmi les pionniers de l’aéronautique.
En 1861, il construit, avec Gustave de Ponton d’Amécourt, un prototype d’hélicoptère à moteur à vapeur. L’hélicoptère du héros de “Robur-le-Conquérant”, de Jules Verne (1886), présente de nombreuses similitudes avec celui de la Landelle. Ce dernier fonde ensuite, avec Nadar et Ponton d’Amécourt, en 1863, la “Société d’encouragement de la locomotion aérienne au moyen du plus lourd que l’air”.
Il publie par ailleurs plusieurs ouvrages sur l’histoire de l’aéronautique, où il retrace notamment les premiers vols de Jean-Marie Le Bris. Dans le livre “Le tableau de la mer – La vie navale” publié en 1862, il décrit dans le chapitre “Inventions et progrès”, des remarques sur l’hélice et la portance, l’aéronef de Ponton d’Amécourt, critiquant les propos de de Lalande sur l’impossibilité du vol pour l’homme.
C’est dans son livre “Aviation, ou Navigation aérienne (sans ballons)”, publié en 1863, que le mot “aviation” serait apparu pour la première fois, Clément Ader ayant utilisé le terme “avion” en 1875 pour désigner ses appareils volants. Le Conservatoire national des arts et métiers conserve la correspondance entre Gabriel de La Landelle et Clément Ader entre 1883 et 1884.
Atteint de la tuberculose en 1883, Guillaume de la Landelle meurt le 19 janvier 1886.
Aviation ou navigation aérienne
Clément Ader et Gabriel de La Landelle (1883-1884)
19 janvier 1915 : bombardement de l’Angleterre par les Zeppelin.
Deux Zeppelin allemands bombardent des villages anglais (Great Yarmouth et Kingslynn) faisant 3 morts. Au cours de la Première Guerre mondiale, une cinquantaine de raids déversent 200 tonnes de bombes tuant environ 500 civils en France, Angleterre, Pologne et Belgique. L’efficacité réelle des bombardements par dirigeables décroit à mesure que les avions se modernisent. Initialement prévu pour faire du bombardement stratégique, le dirigeable est progressivement cantonné au sauvetage en mer, au minage maritime et à la reconnaissance du fait de sa vulnérabilité face aux chasseurs et à l’artillerie. Le Kaiser Guillaume II espérait beaucoup de cet engin (capacité d’emport et rayon d’action énormes pour l’époque) mais comparativement, le sous-marin ou la “grosse Bertha” ont causé des dégâts beaucoup plus importants tant sur le plan matériel que psychologique. Ce phénomène est cependant l’acte fondateur du bombardement stratégique aérien contre des objectifs civils.
19 janvier 1915 : bataille de Jassin (actuelle Tanzanie).
Après leur défaite lors de la bataille de Tanga (3 au 5 novembre 1914), les Britanniques tentent de reprendre l’avantage en Afrique Orientale Allemande. Ils pénètrent à nouveau sur le territoire allemand et avec 4 compagnies indiennes prennent la ville de Jassin située à 50 km de Tanga. Le commandant allemand, von Lettow-Vorbeck, ne voulant pas laisser s’installer la menace si près de ses positions, attaque les Britanniques qui n’ont malheureusement pas eu le temps de durcir la place. Les pertes sont très élevées des deux côtés. Lettow-Vorbeck (1870-1964) perd des officiers aguerris au combat ce qui le pousse à adapter sa tactique. Il opte dorénavant pour le combat de guérilla afin de limiter ses pertes qui ne lui sont pas remplacées par Berlin compte tenu de la maîtrise des mers des Anglais.