23 juin 1314 : bataille de Bannockburn.
La bataille est une écrasante victoire de l’armée écossaise menée par Robert Bruce sur les troupes anglaises dirigées par Édouard II d’Angleterre pendant la première guerre d’indépendance écossaise. Elle est marquée par l’utilisation par Robert Bruce de carrés de piquiers nommés schiltrons sur lesquels vinrent s’écraser les charges de cavalerie anglaises. Cette bataille entraîne une remise en question tactique de l’armée anglaise, ce qui aura un impact majeur sur les tactiques de combat de la guerre de Cent Ans.
Cette victoire, due à la stratégie de Robert Bruce, parachève l’indépendance du pays. Il restera indépendant jusqu’en 1707, quand le « Union Act » unifie les deux pays. Jacques VI d’Écosse, descendant de Bruce, devint à la fois roi d’Angleterre et d’Écosse en 1603 mais les pays sont restés indépendants jusqu’en 1707.
Cette bataille est, après celle de Falkirk en 1298 et de Courtrai en 1302, l’un des premiers exemples de l’utilisation coordonnée de piquiers sur les champs de bataille médiévaux et remet en cause la place prépondérante de la cavalerie lourde sur le champ de bataille. En effet, depuis le XIe siècle et l’apparition des étriers et de la selle profonde, les chevaliers chargent lance tenue « en chantaîne » c’est-à-dire horizontale, ce qui leur confère avec l’inertie de leur destrier une puissance dévastatrice considérable. L’infanterie, ne pouvant résister à un tel assaut frontal, a perdu toute influence en terrain découvert (elle reste utile en cas de siège). D’autre part, pour justifier son statut social, la noblesse doit conjuguer richesse, pouvoir et bravoure sur le champ de bataille : vivant du labeur paysan, le maître se doit de manifester sa largesse en entretenant la masse de ses pendants. L’Église a œuvré pour canaliser les chevaliers-brigands dès la fin du Xe siècle.
La défaite des chevaliers anglais face aux Écossais à la bataille de Bannockburn va les pousser à changer leur manière de combattre. Ils réduisent la cavalerie lourde et utilisent plus d’archers (souvent des Gallois équipés de l’arc long) et d’hommes d’armes à pied protégés des charges par des pieux plantés dans le sol (ces unités, pour accroître leur mobilité, se déplacent à cheval mais combattent à pied). La pluie de flèches oblige l’adversaire à attaquer et les Anglais retranchés bénéficient donc du choix du terrain (en général une colline, ou un bourbier). Grâce à cette tactique, les Anglais remportent plusieurs batailles importantes contre les Écossais dont la bataille de Dupplin Moor en 1332 et celle de Halidon Hill en 1333. De même, les charges de cavalerie se brisent sur les pieux et sous la pluie de flèches. Les chevaux sont peu protégés avant le XVe siècle et les chevaliers meurtris par la chute et engoncés dans leurs lourdes armures sont des proies faciles pour les hommes d’arme à pied. La chevalerie française subit de lourdes défaites à Crécy en 1346, à Poitiers en 1356 ou à Azincourt en 1415, face aux archers gallois. Indirectement, la bataille de Bannockburn explique les victoires anglaises de la guerre de Cent Ans.
L’utilisation des piquiers sur le champ de bataille est largement reprise par la suite sur les champs de bataille d’Europe de la fin du Moyen Âge et de la Renaissance : les piquiers flamands et suisses, les lansquenets allemands ou les tercios espagnols reprennent le principe en l’améliorant. L’infanterie redevient reine des batailles.
23 juin 1646 : prise de Dunkerque par les Franco-Anglais.
À l’issue de la bataille des dunes (14 juin) qui a vu se combattre les deux plus grands chefs de guerre français de l’époque, les Franco-anglais commandés par Turenne enfoncent les lignes espagnoles commandées par le Prince de Condé ce qui leur permet de prendre quelques jours plus tard la ville de Dunkerque.
La bataille des dunes est surprenante à plus d’un titre puisque elle voit l’alliance assez rare de la France et de l’Angleterre, une belle démonstration de combat interarmées (Turenne se fait appuyer par le tir de bateaux), l’affrontement de deux grands généraux Français (qui ensuite combattront ensemble) et elle est une nette victoire : 6 000 morts espagnols contre 500 pour le camp français. Le 23 juin, Dunkerque espagnole le matin, française à midi, est finalement anglaise le soir, puisque Louis XIV la remet le jour même aux Anglais à titre de compensation.
En passant, cette bataille confirme la fin de la suprématie des Tercios espagnols sur les champs de bataille.
23 juin 1757 : victoire britannique de Plassey (Inde).
L’armée du nabab du Bengale (60 000 hommes) attaque les 3 000 Britanniques du général Clive près de Calcutta qui les bat profitant de leur désunion.
23 juin 1811 : Mort au combat du général Valletaux, à Quintanilla-del-Valle, lors de la guerre d’indépendance espagnole.
Le il est appelé à l’armée d’Espagne pour commander la 3e brigade de la division du général Bonet, formant l’arrière-garde du corps du duc d’Istrie, le maréchal Bessières qui opère dans les Asturies. Le général Bonet, secondé par les officiers de sa division, défait successivement les partis ennemis. Son quartier-général est placé à Oviedo. Ses troupes occupent Grado et tout le pays entre Santander et Léon et peuvent se porter en Galice, si la circonstance l‘exige.
Juan Díaz Porlier (dit le « Marquesito ») a réuni à Potes un parti qui prend chaque jour de nouvelles forces. Se repliant devant le général Serras, que le général Kellermann a envoyé pour dissiper ses troupes, le Marquesito, dans le courant de septembre, s’est jeté dans les Asturies espérant attaquer avec succès le général Bonet dans Oviedo. Le 14 de ce mois, les avant-postes français découvrent le chef espagnol, qui s’est avancé à quatre lieues de la ville à la tête de trois mille hommes. Bonet marche contre lui, l’attaque, lui tue quatre mille hommes, détruit presque entièrement sa cavalerie, lui fait plus de trois cents prisonniers, et disperse le reste.
Le , Portier, déjà battu par le général Bonet, se présente tout à coup devant Gijón, port de la côte des Asturies, au moment où une escadre anglaise et espagnole s’approche du port et débarque deux mille cinq cents hommes de troupes, et force le colonel Cretin à se replier à une lieue de la ville ; mais le lendemain le colonel a reçu des renforts suffisants, marche sur Gijón et force l’ennemi à se rembarquer précipitamment en laissant plusieurs centaines de tués et de blessés sur la plage.
Deux jours après, le 20 du même mois, un corps de cinq à six mille Galiciens vient attaquer sa brigade à Fresno et à Grado mais cette nouvelle tentative des Espagnols n’a pas plus de succès que celle tentée trois jours auparavant sur Gijón. Le , un corps de 5 000 Galiciens se porte devant l’avant-garde du corps d’armée français qui occupe le Royaume de León. Cette avant-garde est postée près d’Oviedo. Il a 1 500 hommes ; il marche en direction de l’ennemi et le rencontre au village de Fresno ; une fusillade s’engage. Les Galiciens, supérieurs en nombre, dirigent leurs efforts sur le centre français ; ils gagnent du terrain et manœuvrent pour entourer nos deux ailes, après les avoir isolées l’une de l’autre. Après avoir reçu des renforts, il en profite pour tourner la gauche des Espagnols, manœuvre qui les oblige à se reporter en arrière. Le centre français peut alors rentrer en ligne et reprendre ses positions. L’ennemi, enfoncé à son tour, se retire en désordre. Les Espagnols sont encore battus et chassés au-delà de la Narcea, après avoir perdu beaucoup de monde.
Le au matin, un corps de 6 000 hommes de l’armée de Galice se porte sur l’avant-garde du général Bonet, commandée par le général Valletaux et postée en avant d’Oviedo, mais est repoussé une nouvelle fois. Les reconnaissances françaises trouvent l’ennemi à cheval sur les routes de Miranda et de Belmonte. Il forme son centre de huit compagnies, sous le commandement du chef de bataillon Andreossy et se place lui-même à Fresno avec un bataillon du 118e régiment. Les Espagnols se présentent et couronnent tous les mamelons de la montagne. La fusillade s’engage. L’ennemi le centre des Français, qu’il espère enfoncer ; il a réussi à gagner un espace de terrain assez étendu et manœuvre pour entourer les deux ailes françaises, dès qu’il les a isolées l’une de l’autre, lorsque le chef de bataillon Lenouand arrive sur la position avec quelques renforts. Il profite de cet événement pour détacher deux compagnies du 118e, chargées de tourner la gauche de l’ennemi. Ce mouvement réussit et force l’ennemi à se porter en arrière. Le centre peut alors rentrer en ligne et reprend aussitôt ses positions. Les Espagnols, enfoncés à leur tour, sont obligés de se retirer en désordre et les Français les poursuivent jusque dans Belmonte et Miranda.
Le Marquesito, refoulé dans les montagnes, ne tarde pas à y réunir de nouvelles forces, et, vers la fin du mois de , il en redescend avec une bande de 3 à 4 000 hommes. Battu, il court se réfugier dans les montagnes de Merès, où, selon leur coutume, ses guérillas se dispersent.
Le suivant, le général Bonet, informé que Porlier réunissait son monde pour se porter vers les frontières de Galice, ordonne une forte reconnaissance sur la Navia. Le général Valletaux, chargé de cette opération, marche dans la direction indiquée ; mais ses recherches sont vaines et il revient à Tineo sans avoir pu rencontrer l’ennemi. Cependant, ayant appris, peu après, qu’un détachement considérable occupe vers Cangas de Tineo la forte position de Puelo, il se porte à la rencontre de l’ennemi.
Le 18, au matin, la colonne française, forte de 1 500 hommes, attaque la montagne escarpée de Puelo, défendue par 6 000 guérillas. Le capitaine Pellerin, à la tête d’une compagnie de grenadiers, enlève à la baïonnette un rocher sur lequel l’ennemi appuie sa défense, pendant qu’une compagnie de voltigeurs pénètre dans le village adossé au rocher. Les Espagnols, surpris par cette double attaque, lâchent pied, abandonnant leurs morts, leurs blessés et une centaine de prisonniers. Le duc d’Istrie, commandant l’armée du Nord en Espagne, ayant appris qu’un rassemblement de Galiciens se forme dans la vallée du Vierzo, détache le corps du général de division Bonet sur Léon pour assurer les communications entre cette ville et les Asturies. L’avant-garde espagnole se présenta sur Benavidès ; mais elle est attaquée et repoussée par le général Valletaux, qui se porte à sa rencontre avec trois bataillons et soixante chasseurs. Les tirailleurs français poursuivent les fuyards jusqu’à Quintanilla del Valle, où l’armée ennemie, forte de 7 000 combattants, a pris position. Valletaux veut se retirer avec ses hommes mais, engagé trop en avant, il se résout à attaquer les Espagnols.
Les Français marchent sur l’ennemi, le repoussent et le contraignent à prendre une nouvelle position au-delà du village qu’ils viennent d’enlever. Pour assurer ce succès, il envoie le 119e régiment d’infanterie prendre poste à droite au-delà du village, et place le 122e en face des colonnes ennemies qui se forment sur les routes de Fontoria et de Quintana-Dejor, tandis que le chef de bataillon Durel tient en respect sur la gauche un détachement de troupes venu d’Astorga et qui s’efforce de le tourner. Le combat ne tarde pas à s’engager de nouveau, mais les soldats français restent maîtres du champ de bataille après avoir infligé des pertes de six cents hommes à leurs adversaires. Les colonnes ennemies se retirent au-delà d’Astorga. Cette journée vit toutefois pour les Français la mort du général Valletaux, tué dans l’action lors d’une attaque espagnole.
L’Empereur ignore encore la mort du général Valletaux lorsqu’il le nomme commandant de la Légion d’honneur par décret du 18113. Il est élevé au grade de général de division à titre posthume.
23 juin 1918 : victoire américaine du Bois Belleau (près de Château-Thierry).
Le , à la suite de l’offensive allemande sur le Chemin des Dames, les lignes françaises sont enfoncées sur une profondeur de 50 km, entre Noyon et Reims. Le , la 2e division américaine, forte de 26 665 hommes dont 1 063 officiers, reçoit l’ordre de constituer une ligne défensive solide dans le secteur de Château-Thierry. Reprenant aussitôt l’offensive selon les directives du général Foch, la VIe Armée française met la 2e DI à l’épreuve du feu.
Le 2 juin les Allemands s’emparent des villages de Belleau, Torcy et Bussiares ainsi que de Château-Thierry. Avec l’arrivée des Américains, dans la soirée du 3 juin le front est stabilisé. Les trois régiments français (164e, 152e et 158e), ayant perdu la moitié de leurs effectifs engagés entre le 31 mai et le 3 juin sont relevés par la 2e DI américaine.
Dans la nuit du 5 juin, les Marines et le 23e régiment d’infanterie américain (le 9e régiment d’infanterie étant en réserve) contre-attaquent et prennent pied dans le bois de Belleau. Le , un bataillon du 23e régiment d’infanterie subit 27 soldats tués et a 225 blessés. Le 10 juin, les Marines du général James G. Harbord forcent le sud du bois de Belleau. Au bout de deux jours, ils réduisent les points de résistance, font 500 prisonniers, s’emparent de 35 mitrailleuses et de leurs réserves de munitions. Soumis pendant dix jours à de violentes contre-attaques, ils parviennent le à chasser les derniers Allemands qui se cramponnaient au coin nord du bois. Ils font encore 300 prisonniers et, dans la foulée, s’emparent du village de Bouresches.
Après trois semaines de combat, le bois est entièrement conquis le . Pendant ce temps, le 9e régiment d’infanterie barre la route de la Marne à 1,5 km de Château-Thierry. Au cours de la nuit du 1er , l’attaque de Vaux est menée par le 23e régiment d’infanterie commandé par le colonel Malone. La 2e DIUS est relevée le par la 26e division américaine.
La 4e brigade américaine a perdu dans ces combats près de 60% de ses effectifs, dont 1 000 tués sur 8 000 engagés. 1 600 soldats allemands sont capturés.
23 juin 1935 : Les lieutenants de vaisseau Paul Hébrard et Daillière battent le record mondial de distance à bord d’un hydravion Latécoère 300 La Croix-du-Sud.
Paul Hébrard entre à l’École navale en 1918 puis se spécialise dans l’aéronautique navale en 1923. Sa carrière l’amène à devenir pilote de ballons libres, de dirigeables, d’avions et d’hydravions, il devient, entre autres, professeur puis directeur de l’École de pilotage d’Istres.
Le , accompagné de Daillière, Rouchon, Cassellari, du radio Emont et de Lavidalie, Paul Hébrard bat le record du monde de distance pour un hydravion (4 338 km et un record de distance en ligne brisée de 4 449 km en 31 heures de vol) à bord du Latécoère 300 Croix du Sud en volant de Cherbourg à Ziguinchor (Sénégal), l’objectif étant à l’origine Conakry, battant un précédent record italien de 4 131 km établi lors d’un vol du 18 au par un CANT Z.501 qui le reprendra le avec un vol de 4 930 km, alors que Hébrard et son équipage effectue sa première traversée postale de l’Atlantique Sud entre Dakar et Natal.
En 1940, il participe aux bombardements en Allemagne effectués par l’aéronavale française, notamment au bombardement de Berlin par le Farman F.222 Jules-Verne sous le commandement du capitaine de corvette Henri Dailliére (illustration ci-dessous).
23 juin 1940 : Les Allemands prennent possession de la Manufacture d’armes de Châtellerault.
Lire l’article de Marie-Claude Albert : Une nouvelle organisation du travail dans les entreprises d’armement sous l’occupation allemande : le cas de la Manufacture d’Armes de Châtellerault.
23 juin 1940 : Hitler visite Paris. Seule visite connue d’Hitler à Paris.
23 juin 1952 : bombardement américain en Corée (actuelle Corée du Nord).
4 centrales électriques sont détruites par l’aviation américaine réduisant de 90% la production électrique du pays.
Le 152 ème RI y était et s’en souvient toujours.
https://twitter.com/152eRI/status/1531313648186142722