Manfred von Richthofen est à l’Allemagne ce que Georges Guynemer est à la France. Au-delà de l’élan patriotique qu’ils ont déchaîné, ils consacrent l’un comme l’autre l’avènement d’une race nouvelle, celle des véritables pilotes de chasse, dépassionnés, calculateurs et méthodiques.
À l’inverse de son maître, Boelcke, Richthofen ne révolutionne pas le combat aérien. Ce n’est pas véritablement un théoricien, ni même un meneur d’hommes; ce n’est peut-être même pas un pilote brillant. Mais il applique les règles – ses règles – avec rigueur et précision.
Sa disparition au terme d’un engagement pour le moins confus plonge l’Allemagne dans la stupéfaction et la douleur. Les Britanniques sautent sur l’occasion pour redorer le blason d’un Royal Flying Corps particulièrement malmené. Les Allemands, sceptiques, récusent cette version des faits. Alors, qui a abattu Richthofen ?
Cette question agite le petit monde de l’aéronautique depuis des décennies. Malgré les différentes hypothèses avancées, les réponses, toutes aussi nombreuses, sont loin de faire l’unanimité.