3 décembre 1775 : l’USS Alfred devient le premier navire à arborer le drapeau de la Grande Union.
Le Grand Union Flag, aussi connu sous les noms de Congress flag, the First Navy Ensign, the Cambridge Flag, et the Continental Colors, est traditionnellement considéré comme le premier drapeau national des États-Unis. Il était constitué de 13 bandes rouges et blanches accompagnées du drapeau britannique de l’époque (qui n’incluait pas la croix de Saint Patrick d’Irlande, diagonales rouges sur fond blanc) sur le canton.
Le drapeau fut hissé pour la première fois le par le lieutenant de la Continental Navy John Paul Jones sur l’Alfred, cependant on considère selon l’usage que c’est par les troupes de George Washington qu’il fut hissé pour la première fois le Jour de l’an de 1776 à Prospect Hill (Charlestown), près de ses quartiers généraux de Cambridge (Massachusetts). Cependant des études récentes menées par Peter Ansoff montrent que cet évènement serait improbable, puisque le drapeau aurait seulement été créé à Philadelphie en tant qu’enseigne navale. Même son nom serait une création du XIXe siècle.
Ce drapeau est, qui plus est, similaire à celui de la Compagnie anglaise des Indes orientales.
3 décembre 1800 : bataille de Hohenlinden (Allemagne).
La bataille de Hohenlinden a lieu le 12 frimaire an IX () entre les troupes françaises du général Moreau et les forces autrichiennes et bavaroises commandées par l’archiduc Jean-Baptiste d’Autriche. L’affrontement se termine par une victoire française. Celle-ci conduit l’Autriche à signer la paix de Lunéville, le .
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L’armée de Moreau progresse durant le printemps 1800 en descendant la vallée du Danube et en livrant des combats victorieux. Elle a pour objectif d’atteindre Vienne. En effet, à cette époque, l’Autriche est l’adversaire le plus puissant de la France. C’est pourquoi le Prince-électeur bavarois plaça son armée sous le commandement suprême autrichien. Après que Moreau se soit emparé d’Ulm, le maréchal autrichien Pál Kray sollicite un armistice et une entrevue le , à Parsdorf, à l’Est de Munich. Moreau, en manque de munitions, accepte. Mais rapidement, des désaccords éclatent entre les deux camps, rendant inévitable la reprise du conflit.
Le cabinet de Vienne, jugeant que Kray manque de pugnacité, le relève de son commandement et le remplace par l’archiduc Jean-Baptiste d’Autriche. La guerre reprend dès la fin du mois de novembre. L’archiduc commence par concentrer son armée austro-bavaroise devant Munich.
Ayant repris sa marche en direction de Vienne, Moreau place ses forces sur le plateau boisé de Hohenlinden, situé à l’Est de Munich et entre l’Isar et l’Inn. C’est ici qu’il compte stopper la marche des Autro-bavarois.
Deux jours auparavant, le 1er décembre 1800, les Français avaient été battus un peu plus à l’Est de Minuch, à Ampfing, par Jean-Baptiste d’Autriche. Ce dernier s’approche donc des positions de Moreau. Mais c’est sur un sol gelé que vont s’affronter les troupes françaises et autrichiennes.
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L’armée française s’appuie, à gauche, sur Hartofen et Hohenlinden, pour consolider la position vers les rives de l’Isar. Les unités qui en sont chargées sont celles des généraux Bastoul, Grenier et Legrand. Le centre français, composé par les unités de Ney et de Grouchy, est situé au sud-est de Hohenlinden. La droite, dirigée par Richepanse, se trouve entre Ebersberg et Sankt-Christoph et emprunte le sentier de Maitenbeth. Elle est chargée d’attaquer les arrières de l’ennemi qui progresse dans la forêt.
Le , les Autrichiens avancent donc dans les bois en quatre colonnes distinctes qui n’ont aucune liaison entre elles :
- sur la droite, le général Kienmayer avance le long de l’Isar et Baillet-Latour progresse sur Burgau ;
- au centre, le général Kolowrath, accompagné par l’archiduc Jean-Baptiste, s’achemine vers Hohenlinden par le défilé de Maitenbeth ;
- à gauche, Riesch se dirige sur Sankt-Christoph.
L’affrontement commence à 8 heures quand Kolowrath attaque le centre français, fermement défendu par Ney et Grouchy. Au même moment, Richepanse marche sur Sankt-Christoph, surprenant les troupes de Riesch. Le général français, engageant le combat, lance l’une de ses brigades à travers bois pour prendre l’ennemi à revers.
Parvenu à Maitenbeth, Richepanse, soutenu par les unités de Decaen, laisse une de ses demi-brigades face à l’arrière-garde autrichienne et engage le reste de ses moyens sur les arrières de l’ennemi dans le défilé de Maitenbeth. Pris à revers, les Autrichiens accusent un certain flottement.
Au même moment, Moreau ordonne à Grouchy et Ney d’aller de l’avant dans le but d’aborder l’ennemi de front et de flanc. Les troupes de Kolowrath se retrouvent débordées et doivent se disperser dans les bois.
Pendant ce temps, les divisions Grenier, Bastoul et Legrand, attaquées par Kienmayer et Baillet-Latour, lâchent pied quelque temps. Mais la situation se rétablit et, appuyées par Ney, les trois divisions repartent à l’attaque et repoussent l’adversaire qui s’enfuit vers Isen dans le plus grand désordre.
Le bilan officiel autrichien fait état de 978 tués, 3 687 blessés et 7 195 prisonniers pour l’Autriche ainsi que 50 canons et 85 caissons d’artillerie perdus. Les pertes bavaroises sont de 24 tués, 90 blessés et 1 754 prisonniers, plus 26 canons et 36 caissons perdus.
Consacrant la défaite de l’Autriche, la bataille de Hohenlinden élimine l’un des principaux adversaires de la France au sein de la Deuxième Coalition. Deux mois plus tard intervient la paix de Lunéville, signée le . Elle confirme, tout en les étendant, les conditions du traité de Campo-Formio. Désormais, l’Angleterre est seule contre une France victorieuse sur tous les fronts.
3 décembre 1805 : Napoléon félicite son armée après l’éclatante victoire d’Austerlitz.
« Soldats, je suis content de vous ! ». Vous avez, à la journée d’Austerlitz, justifié tout ce que j’attendais de votre intrépidité ; vous avez décoré vos aigles d’une immortelle gloire. Une armée de cent mille hommes, commandée par les empereurs de Russie et d’Autriche, a été, en moins de quatre heures, ou coupée ou dispersée. Ce qui a échappé à votre fer s’est noyé dans les lacs. Il vous suffira de dire « J’étais à la bataille d’Austerlitz », pour que l’on réponde, « Voilà un brave ».
3 décembre 1857 : naissance de l’écrivain Joseph Conrad (Berditchev – Ukraine).
De son vrai nom, Teodor Josef Konrad Korzeniowski. Après avoir fait ses débuts en tant que mousse à Marseille, il est capitaine de la marine marchande britannique pendant 16 ans. Conrad se met tardivement à l’écriture de romans, inspirés de son expérience aux quatre coins du monde et ne rencontre curieusement le succès qu’encore plus tardivement. Maîtrisant parfaitement le Français, il choisit d’écrire en Anglais pour honorer le pays dans lequel il s’est installé et qui peut aujourd’hui revendiquer à ce titre l’un des plus grands écrivains du XXème siècle. Son parcours de jeunesse aventureux, ses multiples commandements à la mer et ses contacts avec de nombreuses cultures ont probablement contribué à faire de lui un expert des tréfonds de l’âme humaine : La lecture de Lord Jim n’est pas réservée qu’aux marins, elle pourrait même être conseillée en écoles de formation initiale.
Lire aussi Au cœur des ténèbres (qui a inspiré le film Apocalypse Now), les Duellistes (qui a été mis en scène par Ridley Scott), l’Agent secret et Nostromo.
3 décembre 1873 : lancement du cuirassé Richelieu.
- Équipage : 676 hommes.
- Longueur : 96,51 m
- Puissance : 4200 ch
- Propulsé par 2 machines à vapeur
- 2 hélices
- 2049 m2 de voilure
- 6 canons de 270 mm
- 5 canons de 240 mm
- 6 canons de 140 mm
3 décembre 1902 : naissance du pilote japonais Mitsuo Fuchida.
Mitsuo Fuchida ( à Katsuragi – à Kashiwara) est né dans une famille aux valeurs nationalistes et patriotiques profondément enracinées qui lui ont été fortement inculquées. En 1920, il rejoint la Marine impériale japonaise (Teïkoku Nihon Kaïgun) dans l’aile aérienne de l’avion embarquée, récemment créée par l’amiral Isoroku Yamamoto. Il était capitaine de vaisseau de l’aviation et pilote avant et pendant la Seconde Guerre mondiale. À bord d’un avion torpilleur Nakajima B5N2 type 97 Modèle 1 (« Kate ») il prit la tête de la première vague d’avions lors de l’attaque de Pearl Harbor, le puis commanda lors du bombardement de Darwin le . Atteint d’une appendicite, il ne put participer à la bataille de Midway. Après la capitulation du Japon en septembre 1945, il se convertit au christianisme.
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Fuchida était l’un des pilotes les plus compétents, les plus populaires et les plus expérimentés du Rengo Kentai et a été affecté à la direction de la première vague des forces d’attaque de Pearl Harbor. Il a transmis le fameux message codé « Tora, tora, tora! » à l’amiral Isoroku Yamamoto à bord du cuirassé Nagato. Il a supervisé et pris des photos en tant que passager d’un avion Nakajima B5N2 type 97 Kate, pendant la première et une partie de la deuxième phase de l’attaque, et a également participé à l’attaque sur le cuirassé USS Pennsylvania. En se mettant à couvert, il recommanda une troisième attaque dirigée contre les réservoirs de carburant à son commandant Chūichi Nagumo, qui rejeta l’option.
Il a été reçu comme un héros national et a fait un rapport personnel à l’empereur Hirohito pour ses actions dans cet événement, qui a été considéré comme un grand honneur. Pour ce succès, lui et Shigekazu Shimazaki, le chef de la deuxième vague d’attaque, ont été honorés par une audience personnelle avec l’empereur au palais impérial de Tokyo le .
Il commanda ensuite les forces aériennes qui participèrent au raid sur Ceylan en . Le , lors de la deuxième phase de la bataille de Midway, il fut grièvement blessé lorsque son avion sur le pont a pris feu lors de l’attaque de bombardiers en piqué américains contre le porte-avions phare Akagi. La gravité de ses blessures était telle qu’il a été retiré du service actif et réaffecté à des tâches de coordination de l’état-major de la marine à Tokyo.
Le , Fuchida coordonnait des actions de préparation militaire avec l’armée de terre à Hiroshima lorsqu’il reçut un appel urgent pour se présenter tôt le lendemain au quartier général de la Marine à Tokyo. Cela l’a sauvé de la mort, Hiroshima étant la cible du premier des bombardements atomiques effectués par les États-Unis sur le Japon. Le lendemain de l’attaque, il a effectué un vol d’inspection au-dessus de la zone et a fait les premiers rapports sur les effets de la bombe atomique.
Après la guerre, Fuchida, très déçu par la façon dont la guerre avait été menée, tomba dans une profonde dépression accompagnée d’une haine immense pour les Américains. En 1949, il entendit l’histoire du pilote chrétien américain Jacob DeShazer, prisonnier dans un camp japonais entre 1942 et 1945, survivant du raid de Doolittle, fait prisonnier après que son avion se soit écrasé en Mandchourie. Durant les années de prison DeShazer demanda une Bible, ce qui lui fut accordé. Pendant sa lecture il fit une expérience sur le pardon de Jésus envers les hommes, et put pardonner ses ennemis japonais. Il écrivit cela après la guerre. Fuchida fut touché par cette expérience et se convertit du bouddhisme au christianisme, guérissant des mauvais sentiments nés d’après-guerre
Il part en tournée d’évangélisation aux États-Unis en 1952, où il est reçu avec honneur et devient ami des États-Unis. Il meurt du diabète en 1976 à l’âge de 73 ans à Kashiwara, près d’Osaka.
3 décembre 1952 : victoire à Na San (Indochine).
Le camp retranché en pays Thai, créé par le général Gilles autour de l’aérodrome de Son La pour empêcher toute percée du viêt minh au Laos, subit plusieurs assauts des divisions de Giap (30 000 VM) entre le 23 novembre et le 2 décembre 1952. La forte attrition infligée à l’adversaire (3000 VM contre moins de 50 défenseurs !) démontre le succès du concept de la double ceinture de points d’appuis ou de la défense en « hérisson ».
À noter aussi : le général Salan écrit dans ses mémoires que la bataille de Na San aurait été perdue sans l’aide de l’aviation (pont logistique aérien, appui au sol). L’artillerie a tout de même tiré en une seule nuit 5 600 coups (éclairée il est vrai par les Dakota Luciole).
Outre le pont aérien pour la mise en place du camp retranché et son ravitaillement, la défense sera assurée de jour comme de nuit par les Privateer, les B 26, les Hellcat et SB2C Helldiver de l’aéronavale et l’armée de l’Air.
3 décembre 1963 : création de l’Ordre national du Mérite par le général de Gaulle.
Comme la Légion d’honneur, l’ordre national du Mérite est un ordre universel, qui distingue des personnes issues de tous les domaines d’activité. Il s’agit du second ordre national destiné à honorer des citoyens français en complémentarité avec la Légion d’honneur. Pour obtenir le ruban bleu, la durée des services demandée est moins longue (10 ans au lieu de 20 ans pour la Légion d’honneur).
- L’ordre compte aujourd’hui 177 000 membres
- 337 000 personnes ont été nommées ou promues depuis la création de l’ordre
- Chaque année, environ 3 800 Français et 300 étrangers reçoivent l’insigne
- L’âge d’entrée moyen est de 53 ans pour un civil
- 50% de femmes (parité appliquée pour les promotions civiles)
- 82% des décorés sont des chevaliers
- 14% des dossiers sont écartés par le conseil de l’ordre
- L’ordre compte 3 grades : chevalier, officier, commandeur et 2 dignités : grand officier, grand’croix
3 décembre 1996 : attentat islamiste à la station Port Royal (Paris 5e).
Une bombe artisanale mais de forte puissance tue 4 passagers et en blesse 91 autres. Probablement perpétré par le GIA, cet attentat vise initialement la station Saint Michel où 18 mois plus tôt une explosion a tué 8 autres personnes.