Le JSF impose des choix de plus en plus grotesques. D’après un officier de l’Armée de l’Air sud-coréenne, « nous ne pouvions pas nous occuper de savoir comment on va les armer [les JSF/F-35], parce l’important pour nous c’était d’en acheter 40 ». Preuve de plus que s’agissant du Joint Strike Fighter l’acte d’acheter (le plus possible, histoire de faire plaisir au grand allié américain) n’a rien à voir avec, ou plutôt il l’emporte sur, les besoins opérationnels. Une preuve poussée jusqu’à la caricature.
Pour rappel : la commande de 40 avions par Séoul fut présentée à l’époque comme l’ouverture d’un nouveau chapitre, forcément triomphal, dans le feuilleton mouvementé du chasseur US. Et voilà qu’on apprend que la moitié d’entre eux ne pourra pas être équipés d’armes correctement. Pour la simple et bonne raison qu’après l’achat des avions eux-mêmes, il ne restera pas assez d’argent. On invente donc le chasseur qui volera sans armes (à supposer qu’il saura voler).
Peu importe. L’essentiel est de faire acte d’allégeance au vendeur/allié qu’est l’oncle Sam. Quitte à y sacrifier des pans entiers de capacités (comme l’ont déjà fait le Royaume-Uni et les Pays-Bas par exemple). Voire, comme dans le cas sud-coréen, la capacité de l’avion lui-même. Y compris d’ailleurs, paraît-il, son moteur… (Pour ses 40 avions, Séoul n’a pas pu se permettre d’acheter qu’un seul moteur supplémentaire, en lieu et place des 10-15% habituels. Ce qui semble particulièrement audacieux, vu les problèmes qui entourent toujours le fameux moteur unique, après l’abandon en 2011 du développement du moteur alternatif F136).
Source : F-35A Fighter Jets to Be Poorly Armed, www.defense-aerospace.com, 17 octobre 2014